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BOISBRIAND – Xavier Villeneuve aime le spectacle. Encore plus quand c’est lui qui l’anime.

Force est d’admettre que le défenseur de l’Armada de Blainville-Boisbriand est plutôt doué quand il se donne ce mandat. Un tourniquet par-ci, une passe magistrale par-là : difficile de ne pas le remarquer quand il saute sur une patinoire. Et c’est exactement ce qu’il veut.

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C’est, entre autres, ce qui fait de lui le meilleur espoir de la Ligue de hockey junior Maritimes Québec (LHJMQ) en vue du prochain repêchage de la LNH.

« Moi, c’est ce hockey-là que j’aime jouer, lance l’arrière de 18 ans. Non seulement j’aime le jouer, mais c’est comme ça que je peux contribuer positivement aux succès de l’équipe. Chaque fois que j’embarque sur la glace, chaque fois que je touche à la rondelle, je veux qu’il se passe quelque chose.

« C’est comme ça que j’ai du plaisir, et c’est comme ça qu’on a le plus de chances de gagner. »

Après deux saisons complètes dans le circuit junior québécois, qui lui ont coup sur coup valu les titres de meilleur défenseur recrue et de défenseur de l’année, Villeneuve commence à en avoir fait la démonstration. Grâce à son élégant coup de patin et à son excellente vision du jeu, le patineur de 5 pieds 11 pouces et 157 livres accumule les séquences dignes des faits saillants.

Son premier but de la nouvelle saison – il totalise deux filets et 13 points en neuf matchs – vaut le détour. Cette manœuvre illustre à elle seule le genre d’impact qu’il peut avoir sur un match. Un peu à la manière de Duncan Keith, sa première idole : « La façon dont il contrôlait un match, ça me fascine. C’est un art. »

Ce genre de jeu n’a rien de nouveau pour ceux qui le voient évoluer depuis longtemps. Son frère Charles-Olivier, qui a disputé un peu plus de deux saisons dans la LHJMQ, ne s’émeut plus beaucoup de ce que son cadet est en mesure de faire. Il l’a vu maintes et maintes fois.

« Depuis qu’on est jeunes que je l’appelle la ballerine », rigole celui qui s’aligne désormais avec les Stingers de l’Université Concordia. « Son coup de patin a toujours été naturel. J’ai juste hâte de le voir aller cette année. Il va avoir les projecteurs sur lui, et je suis certain que ça va faire en sorte qu’il va livrer la marchandise. »

Plus l’enjeu est grand, plus Villeneuve se lève. Plus la pression est élevée, mieux il s’en sert. Avec sa récolte de 62 points, dont 12 buts, en 61 matchs l’année dernière, le petit défenseur a déjà été comparé aux Lane Hutson, Quinn Hughes et Cale Makar de ce monde.

Tout ça, alors qu’il n’avait que 17 ans. Il n’est toutefois pas du genre à fuir ces comparaisons.

« Je sais que ce sont de gros noms dans la LNH, admet-il. En même temps, je sais de quoi je suis capable. J’ai du talent, mais j’ai aussi la persévérance et la mentalité pour être le meilleur chaque fois que je suis sur la glace. Au final, je sais que c’est ce que je veux être, et c’est ce que je vais être. »

Villeneuve

Encore plus

Un jeune homme en confiance, vous dites? Sans celle-ci, Villeneuve ne pourrait probablement pas dominer autant qu’il le fait. Parce qu’on l’a souvent réduit à sa taille – il tient à préciser qu’il a maintenant atteint les 5’11 – comme c’est souvent le cas quand il est question d’espoirs de la LNH.

« Xav est convaincu que dans son style de jeu, dans ses forces, il n’y a pas un gars de son groupe d’âge qui est meilleur que lui, souligne Charles-Olivier. Mon frère vit pour le hockey. Il fait tellement juste ça que quand il arrive sur la glace, il est prêt à être le meilleur. »

Il faut tout de même souligner qu’aucun défenseur de moins de 6 pieds n’a trouvé preneur au dernier repêchage. Ça prendra un espoir avec des qualités exceptionnelles pour convaincre la direction d’une des 32 équipes d’aller à l’encontre de cette tendance forte.

Pour son entraîneur Alexandre Jacques, nommé à la barre de l’Armada au cours de l’été, Villeneuve a exactement le profil pour inciter les têtes dirigeantes à changer leur fusil d’épaule.

« Il y a des joueurs qui ont le sens du hockey et la vision, mais qui n’ont pas les habiletés pour être capables d’exécuter ce qu’ils ont vu, a expliqué le pilote. Lui, il possède des qualités que l’on ne peut pas enseigner. Il voit le jeu se développer à l’avance et il se sert de ses habiletés pour créer des chances.

« Son niveau de compétition va lui permettre de gravir les échelons. Je ne sais pas jusqu’où, mais il va pouvoir se créer une carrière grâce à ça. Le fait qu’il en veuille tout le temps plus, c’est encourageant. »

Parlant d’en vouloir plus, Jacques lui confiera davantage de missions défensives cette saison. Le but est qu’il devienne aussi dominant dans son territoire qu’il l’est en zone adverse. Il voudra aussi faire comprendre à son poulain que la clé se trouve souvent dans la simplicité.

« Il va avoir du succès contre des joueurs de son groupe d’âge, c’est certain, a-t-il avancé. Mais on veut l’aider à prendre les bonnes décisions. Il sera capable de faire la deuxième ou la troisième feinte dans le junior, mais ce ne sera peut-être pas le cas au plus haut niveau. »

Si Villeneuve est aussi bon élève qu’il l’a été pour se hisser parmi les défenseurs offensifs les plus prometteurs de sa cuvée, ça devrait bien aller.

« Je vise la perfection chaque fois, assure-t-il. J’en veux plus. Je ne suis pas rassasié. Je vois des listes positives, mais ce n’est pas assez. Même quand je vais me faire repêcher, je n’en aurai jamais assez. »