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MONTRÉAL – Marc-André Fleury parle toujours au conditionnel quand il s’agit d’évoquer sa possible dernière saison dans la LNH. En ce sens, le match de mardi face aux Canadiens de Montréal était « peut-être » son dernier en carrière dans la métropole.

On n’a pas la prétention d’être dans le secret des Dieux, mais si l’on en juge par toute l’agitation qu’il y avait autour du gardien québécois après la rencontre, ç’avait toutes les apparences d’un adieu.

« Je ne sais pas si c’est fini ou pas, a-t-il répété après la victoire de 5-2 du Wild du Minnesota – la 545e de sa carrière. Je veux rester dans le moment présent. C’était une soirée formidable. »

Une soirée formidable au cours de laquelle il a semblé s’amuser comme au premier jour en regagnant le cœur des amateurs montréalais grâce à ses arrêts signature, dont la glissade sur le côté à deux jambières, qui a frustré Johnathan Kovacevic en troisième période.

MIN@MTL: Fleury vole Kovacevic de façon magnifique

« J’essaie de suivre le beat du jeu, a-t-il lancé avec son habituel sourire en parlant de cet arrêt spectaculaire. Je fais parfois des mouvements qui trahissent mon âge. Les jeunes font moins ça. J’ai encore du fun à sortir des arrêts comme celui-là. »

Les « Fleuuury… Fleuuury… Fleuuury » agaçants des deux premiers tiers se sont vite transformés en « Fleury! Fleury! Fleury! » dans les gradins du Centre Bell. Ç’a atteint un autre niveau de décibels quand le gardien a quitté la patinoire après un court salut, puis un autre quand il a été nommé la première étoile du match.

Il est revenu sur la glace et a exécuté un petit tour d’honneur en regardant dans les estrades, où près de 80 membres de sa famille et ses amis s’étaient réunis pour l’encourager.

« Je ne voulais pas m’éterniser et faire ça vite, a-t-il raconté. Je voulais garder une photo dans ma tête. Je me souviendrai de ce moment. J’ai toujours été un partisan des Canadiens en grandissant, et j’étais heureux d’entendre les gens m’applaudir. »

De retour en coulisses, il a ensuite accordé une entrevue à la télé américaine, puis une autre au collègue Marc Denis, de RDS, au cours de laquelle il s’est fait entarter par son coéquipier Marcus Foligno. Quand on vous disait qu’il y avait de l’action autour de lui.

« Je suis fait pour le reste de la saison si quelqu’un sait que c’est moi qui ai fait ça, a rigolé l’auteur du crime. J’espère qu’on ne voit pas mon visage sur les images (ndlr : on le voit). Je me devais de le faire, surtout ici. C’était vraiment le moment parfait.

« Je lui ai parlé avant le match. Je lui ai dit que la retraite n’était pas pour bientôt et de s’amuser. Il adore jouer ici devant sa famille et ses amis. Si c’était son dernier match, nous voulions nous assurer d’en sortir avec la victoire pour lui. Nous sommes heureux de l’avoir fait, c’était assurément spécial pour lui. »

Après de longues minutes d’entrevues dans les deux langues, Fleury a pu savourer le moment avec son ancien coéquipier Maxime Talbot et ses copains Pierre-Marc Bouchard et Bruno Gervais. Même le directeur général du Wild, Bill Guerin, était descendu dans le vestiaire pour prendre part à la fête.

« Ne manque pas l’autobus, kid! », a-t-il lancé au gardien de 38 ans.

Parce que le kid a encore des choses à accomplir : la prochaine étape sera de devancer Patrick Roy au deuxième rang de l’histoire pour les victoires. Il en a encore besoin de sept, et ce sera mission accomplie.