Nugent-Hopkins bagde Lepage

EDMONTON – Ryan Nugent-Hopkins en a vécu des choses à Edmonton. Il a connu les années de vache maigre, l’arrivée de Leon Draisaitl, celle de Connor McDavid, les grandes attentes des partisans et, surtout, les nombreuses déceptions. 

Pendant 13 saisons, l’attaquant a rêvé de jours meilleurs. Du moment où la direction trouverait la meilleure façon d’entourer ce noyau offensif explosif pour atteindre le sommet de la montagne et donner aux amateurs une bonne raison de célébrer, une fois pour toutes.

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Il reste du travail à faire, bien entendu, mais RNH et ses coéquipiers ont eu un premier aperçu de ce que ce serait, samedi, lors de la première victoire des Oilers en finale en 18 ans – un gain sans appel de 8-1 contre les Panthers pour réduire l’écart à 3-1 dans la série. 

« Cette soirée doit se classer assez haut sur la liste des soirées mémorables pour moi à Edmonton, si ce n’est pas la plus mémorable, a-t-il dit après la rencontre. Cet amphithéâtre est toujours incroyablement bruyant, mais les partisans ont manifestement trouvé un autre niveau. On ressentait leur énergie.

« Il fallait se parler dans le creux de l’oreille pour s’entendre pendant le match. Ils nous ont soutenus tout au long de l’année, alors c’était bien de leur redonner en signant une victoire comme celle-là devant eux. »

Ça devait sans doute être encore plus spécial pour celui qui est maintenant âgé de 31 ans. Après son repêchage au premier rang en 2011, il a dû patienter pendant cinq saisons avant que l’équipe ne participe aux séries pour la première fois depuis son passage en finale, en 2006 – une disette de 10 ans.

Les Oilers se sont inclinés en sept matchs au deuxième tour, cette année-là, et ont été exclus de la danse du printemps lors des deux années subséquentes, alors qu’on croyait qu’ils avaient enfin franchi une étape.

« J’ai connu les années difficiles, mais je sais aussi que ça peut passer rapidement quand tu mises sur une bonne équipe, a soutenu le no 93. Tu dois saisir les chances quand elles passent. »

C’est ce que la formation albertaine a tenté de faire lors des quatre dernières saisons. Elle a toutefois subi des éliminations plutôt hâtives, sauf au printemps 2022 quand elle a été balayée en finale de l’Ouest contre l’Avalanche du Colorado, l’éventuelle équipe championne.

Chaque fois, Nugent-Hopkins est retourné à la maison avec son petit bonheur en espérant avoir, un jour, la chance d’aller jusqu’au bout. Maintenant qu’il se retrouve dans cette situation, il est bien placé pour aider ses coéquipiers à réaliser la véritable ampleur de l’occasion qui se présente à eux.

La victoire de samedi est un pas dans la bonne direction. Mais le trou des Oilers est encore assez profond.

« C’est sûr que j’en parle avec eux, a-t-il commenté. Nous avons plusieurs vétérans dans notre équipe. Il y en a plusieurs qui ont connu de longs parcours en séries, et d’autres qui ont patienté de longues années avant de vivre l’expérience des séries. Les plus jeunes écoutent et regardent les plus vieux. »

Du soutien

C’est justement l’émergence de plusieurs jeunes repêchés par l’organisation, jumelée à de bonnes acquisitions sur le marché des échanges et sur celui des joueurs autonomes, qui a permis aux vétérans des Oilers d’atteindre la finale, ce printemps. 

Le noyau est celui qui mène la charge : McDavid, Draisaitl et Nugent-Hokins, avec ses 21 points en 22 matchs, occupent trois des quatre premiers rangs des meilleurs pointeurs de l’équipe. Ça n’a jamais été le problème. La différence, c’est que les éléments de soutien font aussi leur part.

« On a vu ce phénomène un peu partout, a fait remarquer Nugent-Hopkins. Il y a toujours un noyau plus vieux qui a besoin de l’aide des jeunes. Ici, les (Evan) Bouchard, (Dylan) Holloway, (Michael) McLeod et (Stuart) Skinner ont un impact. Tu ne peux pas atteindre la finale avec juste deux ou trois joueurs étoiles. »

Les Oilers l’ont appris à leurs dépens pendant de nombreuses années. Cette époque est maintenant révolue, et Nugent-Hopkins doit être le premier à s’en réjouir.

- Avec la collaboration de Jean-François Chaumont, journaliste principal LNH.com, et de Bill Price, directeur de la rédaction NHL.com.