Levshunov badge Deschambault

Le repêchage 2024 Upper Deck se tiendra les 28 et 29 juin à la Sphère de Las Vegas. La première ronde sera présentée le 28 juin (19 h HE; ESPN, ESPN+, SN, TVAS), tandis que les rondes 2 à 7 se dérouleront le 29 juin (11 h 30 HE; ESPN+, NHLN, SN, SN1). En attendant l’événement, LNH.com vous offre des portraits d’espoirs admissibles à l’encan. Voici celui d’Artyom Levshunov, défenseur de l’Université de Michigan State.

BUFFALO – Artyom Levshunov pourrait marquer l’histoire du Bélarus s’il entend son nom être appelé rapidement le 28 juin dans la Sphère de Las Vegas en première ronde du repêchage 2024.

Pour le moment, le défenseur Ruslan Salei (neuvième rang au total par les Ducks d’Anaheim en 1996) et l’attaquant Andrei Kostitsyn (10e rang par les Canadiens de Montréal en 2003) sont les joueurs natifs du Bélarus à avoir été sélectionnés le plus hâtivement.

« Ce serait très 'cool', pour moi et pour mon pays », a admis Levshunov au cours d’un entretien avec LNH.com à la Séance d’évaluation des espoirs de la LNH (Combine) à Buffalo. « Peu importe quelle équipe me repêche, ce sera très bien, mais ce serait complètement fou d’être le joueur du Bélarus sélectionné le plus rapidement. »

Comme le nom de Levshunov, un défenseur de 6 pieds 2 pouces et 205 livres qui évolue pour l’Université de Michigan State, se retrouve au deuxième rang sur du classement final du Bureau central de dépistage de la LNH parmi les patineurs nord-américains, les probabilités qu’il devance Salei et Kostitsyn sont tout de même élevées.

Et si c’est bien ce qui se produit, il possède un bon moyen de narguer Andrei Kostitisyn, si jamais l’envie lui prenait.

« Quand je jouais au Bélarus avant de venir en Amérique du Nord, j’ai patiné avec Sergei Kostitsyn, a expliqué Levshunov. Nous avons participé à des entraînements pour les gardiens, alors j’ai patiné avec lui un peu et nous avons discuté. »

Selon Dan Marr, le directeur du Bureau central de dépistage, les équipes de la LNH feraient une énorme erreur en le laissant glisser jusqu’au 10e rang.

« Il est le défenseur le plus complet de cette cuvée, a affirmé Marr. Il est une véritable bête physiquement. Il possède aussi une belle confiance, très bien dosée. Il n’est pas arrogant, il est simplement très motivé. »

Si les Sharks de San Jose devraient, à moins d’une surprise de taille, opter pour Macklin Celebrini au tout premier rang, Chicago, qui parle au deuxième échelon, pourrait devenir la destination de Levshunov. Ce dernier a d’ailleurs rencontré les Blackhawks au cours du Combine, et est allé souper avec les dirigeants de l’organisation au cours de la semaine.

Comment s’est-il décrit aux 17 équipes qu’il a rencontrées dans le cadre du Combine?

« Je suis un défenseur, mais j’aime honnêtement beaucoup générer de l’offensive, a décrit Levshunov. Je fais mon travail comme défenseur, mais j’aime me joindre à l’attaque. »

Celui qui aime s’inspirer du jeu de Cale Makar, Erik Karlsson et Rasmus Dahlin sait qu’il doit surtout améliorer sa constance s’il veut passer au prochain niveau. Il est également son plus sévère critique quand vient le temps d’évaluer son jeu.

« Dans mon esprit, je ne suis jamais assez bon, a-t-il noté. Je tente toujours de m’améliorer. Si je suis bon, je veux devenir très bon. Si je deviens très bon, je veux devenir excellent. Je ne serai jamais assez bon dans ma tête. Je peux toujours tenter d’apprendre les petites choses. »

Tout laisser derrière pour réaliser son rêve

Afin d’apprendre à bien faire toutes ces petites choses sur la patinoire, Levshunov a choisi de faire le saut en Amérique du Nord à l’âge de 16 ans.

C’est à Green Bay dans la USHL que Levshunov a donné ses premiers coups de patin en Amérique du Nord. Son premier choix aurait été la Ligue canadienne de hockey, mais comme tous les Russes et Biélorusses, il n’a pas été admis dans la LCH en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

En tant que recrue à Green Bay, Levshunov a récolté 13 buts et 42 points en 62 parties.

« Tout était nouveau pour moi ici à mon arrivée dans la USHL, a reconnu Levshunov. Nouveau pays, nouvelle culture, nouvelle langue que je ne parlais pas, de nouvelles personnes. Même le hockey était différent de ce que je connaissais au Bélarus, tout était plus rapide, avec la surface de jeu qui est plus petite.

« Ça m’a pris un petit peu de temps pour m’y faire, mais ce ne fut pas un gros problème. »

Un an avant de traverser l’Atlantique, il avait perdu son père à la suite de complications liées à la COVID-19. Il a laissé derrière lui sa mère, Inna, et son frère, Kirill.

« J’ai beaucoup de bons souvenirs de mon père, il m’a soutenu dans ma carrière de joueur de hockey, a dit Levshunov. Ma mère travaille comme ingénieure et mon frère a joué au hockey avant de servir dans l’armée biélorusse. Il est marié aujourd’hui et il est entraîneur au hockey pour les enfants au Bélarus. »

Parmi les bons souvenirs qu’il garde de son père, Levshunov parle de leurs séances de pêche. Il s’agit d’ailleurs de son principal passe-temps à Michigan State, lorsqu’il n’est pas en train d’étudier ou de s’entraîner. 

Il parle à son frère et sa mère aux deux jours environ par téléphone ou par le biais de Zoom, lui qui n’est pas encore retourné dans son pays depuis son arrivée en Amérique du Nord. Il garde aussi un contact étroit avec sa grand-mère, une véritable passionnée de hockey qui ne rate presque aucun match des séries éliminatoires de la Coupe Stanley.

« Elle aime peut-être plus le hockey que moi », lance Levshunov en riant.

L’espoir de 18 ans a bien hâte aux retrouvailles, puisque sa mère et son frère vont venir le rejoindre en Floride dans quelques jours. Toute la famille va ensuite prendre le chemin de Las Vegas pour le repêchage.

Une fois qu’il saura quelle équipe l’aura sélectionné, Levshunov devra décider s’il fait immédiatement le saut chez les professionnels, ou s’il retourne disputer une autre saison à Michigan State.

À sa première campagne dans les rangs universitaires américains, Levshunov a récolté 35 points (neuf buts, 26 passes) en 38 matchs, ce qui lui a valu le titre de joueur défensif de l’année dans la section Big 10 ainsi que celui de meilleur joueur de première année. Il a aussi fait partie de la première équipe d’étoiles du Big 10 et de l’équipe d’étoiles de sa section. Tout ça alors qu’il était le troisième plus jeune joueur de la NCAA.

Est-ce qu’il lui reste des choses à apprendre dans les rangs universitaires, ou se considère-t-il prêt à évoluer dans la LNH?

« Ce serait cool, c’est évidemment mon rêve de jouer dans la LNH, a-t-il mentionné. Il me reste toutefois encore beaucoup de travail à accomplir. J’aimerais cependant y accéder le plus rapidement possible. »

Son entraîneur à Michigan State Adam Nightingale sait que son poulain n’est pas très loin de la Ligue nationale.

« Il y a des soirs où je le regarde jouer et où il a l’air prêt pour la LNH, admet Nightingale. Il est intelligent, il patine bien, il est physique et il est fort. Je pense que sa constance peut encore être travaillée. Je lui ai déjà dit qu’il pouvait être un joueur qui peut remplir tous les rôles pour son équipe et jouer de 22 à 24 minutes par soir. C’est le type de défenseur que les équipes recherchent au repêchage. »

\ Article écrit avec la collaboration de Mike G. Morreale, journaliste NHL.com*

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