Marchand Bennett Ekblad

Bill Zito a eu droit à une question fort simple quand il a rencontré les médias mardi.

« Comment? », a-t-on demandé au directeur général des Panthers de la Floride.

« Comment quoi? » a-t-il répondu.

« Comment as-tu réussi à faire ça? »

La réponse de Zito en a dit long sur lui-même, mais aussi sur la culture qui règne chez les doubles champions de la Coupe Stanley. Une culture qui a incité le défenseur Aaron Ekblad et les attaquants Sam Bennett et Brad Marchand à rester en Floride plutôt qu’à tester leur valeur sur le marché des joueurs autonomes. Une culture qui pourrait conduire à une dynastie.

« Je n’ai rien fait, a répliqué Zito. Ce sont les joueurs. Il n’y a aucune zone grise. Ce sont ces joueurs qui veulent faire partie de ce qu’ils ont créé. On fait grand cas de l'équipe et de l’esprit de corps qui y règne, et je pense que c’est un bon exemple de ce que ça signifie pour eux. »

Zito a toutes les raisons d’être fier. Il a joué un rôle clé dans la mise en place de cette équipe et il est parvenu à la garder intacte malgré les rigueurs du plafond salarial. Jetez un œil au noyau de la Floride maintenant que Bennett, Ekblad et Marchand sont sous contrat.

En attaque, les Panthers ont Bennett (huit ans de plus), Marchand (six), Aleksander Barkov (cinq), Anton Lundell (cinq), Sam Reinhart (sept), Matthew Tkachuk (cinq) et Carter Verhaeghe (huit).

En défensive, ils ont Ekblad (huit), Gustav Forsling (sept) et Seth Jones (cinq).

Le gardien Sergei Bobrovsky est sous contrat pour une autre saison, et les Panthers auront de la marge de manœuvre sous le plafond salarial après la saison prochaine.

Les Panthers sont sans aucun doute les favoris pour remporter la Coupe Stanley la saison prochaine, malgré le facteur fatigue après avoir atteint la finale trois années de suite. Ils pourraient devenir la première équipe à remporter la Coupe trois années de suite à l’ère du plafond salarial (depuis 2005-06). Aucune équipe n’y est arrivée depuis les quatre championnats consécutifs des Islanders de New York (1980 à 1983).

Même si les Panthers ne gagnent pas la Coupe l’an prochain, leur fenêtre restera ouverte pendant plusieurs années. Ils auront la chance de se joindre aux Penguins de Pittsburgh (2009, 2016, 2017) et aux Blackhawks de Chicago (2010, 2013, 2015) comme seules équipes à avoir gagné la Coupe Stanley trois fois dans l’ère du plafond salarial.

Mais si Zito prenait le mérite des succès de son équipe, ce serait contraire à ce qui fait des Panthers une grande équipe. Il donne l’exemple, oui. Au même titre que Bennett, Ekblad et Marchand viennent de le faire.

« Nous avons un groupe de joueurs spéciaux, a affirmé Zito. C’est un environnement spécial, et ces trois joueurs en particulier accordent de l’importance au fait d’avoir une chance de gagner. Même s’ils sont des contributeurs importants individuellement, je pense qu’ils comprennent qu’ils rendent le groupe meilleur, mais que le groupe les rend meilleurs eux aussi. »

C’est ça, la clé. Pas le soleil de la Floride ou les impôts, même s’il s’agit d’un plus. Les Panthers en sont arrivés à un point où ils possèdent un ensemble d’éléments extraordinaires, et la somme de ces éléments est plus grande que le tout.

Et ce qu’il y a de plus beau, c’est ceci :

« Les joueurs qui font partie de cette culture l’apprécient pendant qu’ils y sont », a ajouté Zito.

Entendez-vous ça souvent? Surtout la journée de l’ouverture du marché des joueurs autonomes, quand tellement d’argent est disponible.

Des compromis ont dû être faits, évidemment. Les joueurs ont laissé de l’argent sur la table, il n’y a aucun doute. Les Panthers ont dû étirer la durée des contrats pour réduire le salaire annuel. Marchand a 37 ans. Il aura 43 ans à l’échéance de son nouveau contrat.

Oui, certains peuvent dire que les Panthers jouent le tout pour le tout afin de gagner maintenant et qu’ils penseront à l’avenir plus tard. C’est la réalité, quand tu veux devenir une grande équipe. Mais la vérité, c’est qu’ils y pensent en ce moment. Ils ont évalué les différents scénarios et ont déjà effectué des plans de contingence préliminaires.

« Notre noyau est solide, a affirmé Zito. Est-ce qu’il y aura des joueurs blessés? Oui. Peut-on composer avec ça? Oui. Comment pouvons-nous nous améliorer, et comment faire de la place à d’autres joueurs s’ils sont prêts à intégrer la formation? Chaque DG vous dirait la même chose : ce sont des pensées que tu as en tête constamment – au milieu de la nuit, quand tu conduis, quand tu es distrait. »

Les Panthers ont longuement réfléchi à l’usure chez certains joueurs, car leur formation ne rajeunit pas.

« Comment composer avec ça? », a demandé Zito. « Comment être proactifs par rapport à ça? Y a-t-il des choses que nous pouvons faire en ce moment? Devrions-nous réfléchir à modifier notre façon de faire les choses? »

Zito a mentionné que lui et l’entraîneur Paul Maurice remettent toujours en question ce qu’ils font. Il a ajouté qu’ils doivent être créatifs et proactifs, et qu’ils évaluent tout avec leur personnel de la science du sport – le temps sur la glace, les jours de repos et la planification des voyages, notamment.

Mais d’abord et avant tout, le DG a besoin d’une pause.

« J’ai besoin de sommeil », a lancé Zito.

Il l’a mérité.

Contenu associé