Marner win for Vegas loss for Toronto

TORONTO – La fin de l’ère Mitch Marner à Toronto est accueillie par un mélange de « bonne chance » et de « bon débarras » pas les passionnés, mais aussi parfois trop intenses partisans des Maple Leafs.

Les amateurs qui voient le verre à moitié plein voient en Marner un jeune de 28 ans de la place qui a grandi en rêvant de jouer avec le Maple Leafs et qui est devenu l’un des meilleurs marqueurs de l’histoire de la concession (5e).

Mais pour ceux qui voient le verre à moitié vide, Marner est un joueur qui a sous-performé en séries éliminatoires et qu’on a critiqué sans relâche à ce sujet. Pendant ce temps, ses coéquipiers Auston Matthews, William Nylander et Morgan Rielly, qui tout comme Marner n’ont gagné que deux séries éliminatoires en neuf ans ensemble, ne se retrouvaient pas aussi souvent sous le feu de la critique.

Des émotions polarisantes au cours de cette saga.

Cela dit, laissons tomber le côté sentimental de la situation et examinons les faits.

La réalité est que, d’un point de vue talent, les Golden Knights de Vegas sont une meilleure équipe à l'heure actuelle après que l'acquisition de Marner a été officiellement confirmée mardi.

Les Maple Leafs, en revanche, ne le sont pas.

C'est un fait.

Depuis ses débuts dans la LNH en 2016, Marner est huitième dans la LNH avec 741 points (221 buts, 520 passes). Les sept joueurs qui le devancent sont Connor McDavid, Leon Draisaitl, Nathan MacKinnon, Nikita Kucherov, Artemi Panarin, David Pastrnak et Sidney Crosby. On parle ici de joueurs qui devraient tous se retrouver un jour au Temple de la renommée du hockey.

Non seulement Marner a-t-il été le meilleur marqueur en saison au cours de cette période, mais aucun joueur de Toronto n'a obtenu plus de points que lui en séries avec 63 (13 buts, 50 passes). Bien sûr, il mérite sa part des critiques pour les échecs de l'équipe en séries éliminatoires, mais c’est difficile de croire qu’il méritait d’être la cible de reproches aussi disproportionnés.

Pendant son séjour à Toronto, des amateurs mécontents ont jeté des ordures sur sa pelouse. L'un d'entre eux a même publié l'adresse de son domicile sur les médias sociaux.

C'était complètement ridicule. Et injustifié.

Et lorsqu'il a signé un contrat de six ans de 65,358 millions $ (10,9 millions $ en moyenne par année) le 19 septembre 2019, il a été critiqué par certains pour ne pas avoir accepté un rabais local, une critique que l'ancien directeur général des Flames de Calgary Craig Button, aujourd'hui analyste à TSN, considère comme grotesque.

« Ce gars a été un joueur brillant pour les Maple Leafs de Toronto. Il a fait partie de la première équipe d'étoiles à l'aile droite et a été finaliste pour le trophée Selke. Il ne fait que performer dans tous les aspects critiques du jeu », avait dit Button en mars.

Et Button a raison. Marner a été sélectionné dans l'équipe des recrues de la LNH en 2017, dans la première équipe d'étoiles en 2021 et 2022, et il a participé au match des étoiles en 2020, 2023 et 2024. Il obtient du temps de jeu en avantage tout comme en désavantage numérique et a été finaliste pour le Selke, remis au meilleur attaquant défensif du circuit, en 2023.

Ce sont des réalisations que les Golden Knights adorent, et ils se sont montrés agressifs en acquérant Marner dans une transaction après que l'attaquant ait signé un contrat de huit ans d'une valeur de 96 millions $ (12 millions $ par an) avec Toronto.

OTT@TOR: Marner bat Ullmark en échappée pour faire 2-0

Les Golden Knights et le directeur général Kelly McCrimmon ont une fois de plus fait preuve d'audace en réalisant un gros coup pour répéter leur conquête de la Coupe Stanley de 2023. Ils en ont l'habitude, puisque dans le passé, ils ont aussi réalisé des transactions spectaculaires pour aller chercher les Mark Stone, Jack Eichel, Alex Pietrangelo, Thomas Hertl et Noah Hanifin. Avec Marner, les robustes Golden Knights ajoutent du talent brut à une équipe musclée. C’était un besoin.

Marner arrive dans une équipe au passé victorieux. Avec Stone et Eichel, il n'a pas besoin d'être l'homme de la situation sur la glace ou de jouer un rôle de leader. Il doit simplement faire ce qu'il a à faire.

Bruce Cassidy, l'entraîneur-chef de Vegas, sait exactement ce qu'il obtient avec Marner. Il était derrière le banc des Bruins de Boston lorsque ceux-ci ont vaincu Marner et les Maple Leafs dans des séries de sept matchs en 2017-18 et l'année suivante. Puis en février dernier, il était adjoint derrière le banc du Canada lors de la Confrontation des 4 nations. En finale, c'est Marner qui a mis la table pour Connor McDavid afin de marquer le but gagnant contre les États-Unis.

Quant aux Maple Leafs, le changement que beaucoup réclamaient après toutes les contre-performances en série est maintenant chose faite. Une mise en garde s'impose toutefois : il faut faire attention à ce que l'on souhaite.

Tout d'abord, comment faire pour remplacer les 102 points accumulés par Marner la saison dernière? Même le directeur général Brad Treliving sait qu'il n'y a pas de solution miracle.

« Il n'y a pas d'arbre à Mitch Marner, où on peut aller en cueillir un pour le remplacer », a répété Treliving à plusieurs reprises.

Deuxièmement, les Maple Leafs voient maintenant l'écart se creuser entre eux et les Panthers de Floride, qui ont remporté la Coupe Stanley après avoir éliminé Toronto en deuxième ronde.

Alors que Toronto a fait ses adieux à Marner, cinquième meilleur marqueur de la LNH la saison dernière, les Panthers ont réussi à faire de la magie avec le plafond salarial en offrant des prolongations de contrat aux attaquants Sam Bennett, Brad Marchand et le défenseur Aaron Ekblad. C'est un double coup dur pour les Maple Leafs.

En effet, comme s'il n'était pas déjà assez difficile d'avoir les Panthers comme rivaux de la section Atlantique, Bennett et Marchand étaient ciblés par Toronto sur le marché des joueurs autonomes, avec l'objectif avoué de Treliving de changer l'ADN de l'équipe. Mais ils n'ont finalement jamais été disponibles.

Alors que le monde du hockey est en train de digérer l'impact du déménagement de Marner, ce dernier a livré un message sincère aux partisans des Maple Leafs et à la ville de Toronto sur Instagram lundi matin.

« Partir n'est pas facile. C'est dans cette ville que j'ai grandi, que je suis tombé amoureux du hockey et que j'ai eu l'incroyable honneur de réaliser mon rêve d'enfant. Porter la feuille d'érable sur ma poitrine, ce n'était pas seulement jouer pour une équipe, c'était aussi représenter mon chez-moi », a écrit Marner

Marner, qui a été repêché par les Maple Leafs au quatrième rang total en 2015, s'est ensuite penché sur les échecs de l'équipe en séries éliminatoires.

« Lorsque j'ai été repêché, tout ce que je voulais, c'était de contribuer à ramener une Coupe Stanley à Toronto », a écrit Marner. « Ça a toujours été l'objectif, et je n'ai pas été à la hauteur. Je sais ce que cette équipe représente pour cette ville, et je connais les attentes qui accompagnent le fait de porter ce chandail.

« J'ai donné tout ce que j'avais, mais au final, ça n'a pas suffi. C'est difficile à admettre, parce que je le voulais tellement, pour nous tous. »

À première vue, son rêve de Coupe Stanley semble plus proche maintenant qu'il est avec les Golden Knights.

On ne peut pas en dire autant des Maple Leafs en ce moment.

Contenu associé