BOLDUC BADGE CHAUMONT

BROSSARD – Zachary Bolduc cherchait encore à laisser retomber la poussière. À peine une heure après l’annonce de l’échange le faisant passer des Blues de St. Louis aux Canadiens de Montréal en retour de Logan Mailloux, Bolduc vacillait entre deux émotions : la consternation et l’emballement.

« Hum, c’est un mélange d’émotions, a dit Bolduc d’entrée de jeu lors d’une visioconférence. D’un côté, je trouve ça dur de partir d’une organisation où j’ai créé des liens et rencontré des personnes formidables. Je me suis fait des amis pour la vie là-bas à St. Louis. Mais d’un autre côté, je trouve ça excitant. Les Canadiens de Montréal, c’était l’équipe que je regardais en grandissant. Je suivais cette équipe. Ça bouge beaucoup depuis une heure. »

En 2024-25, sa première saison complète à St. Louis, Bolduc a marqué 19 buts et obtenu 36 points en 72 matchs. À l’image des Blues, l’ailier de 22 ans a terminé la saison sur une très bonne note. Il a récolté 18 points (13 buts, cinq passes) en 26 matchs au retour de la pause de la Confrontation des 4 nations.

COL@STL: Bolduc frappe encore en A.N.

« Je ne m’y attendais pas, a mentionné Bolduc. Je reste conscient. J’aime suivre les équipes dans la LNH. Je connaissais les besoins des Blues. Ils avaient besoin de jeunes défenseurs. Je voyais les rumeurs dans les dernières semaines. Mais je ne m’y attendais pas. J’ai connu une bonne fin de saison. Je ne veux pas m’asseoir sur ça. Je me répète beaucoup, mais je suis excité. J’ai hâte de rencontrer les joueurs et les entraîneurs à Montréal. »

À son réveil en cette journée de la fête du Canada, mais aussi de l’ouverture du marché des joueurs autonomes dans la LNH, Bolduc faisait encore partie du noyau des Blues de St. Louis. En un simple coup de fil, il a vu sa jeune carrière changer de trajectoire.

« Je sortais du gym, je m’entraînais ce matin (à Québec), a-t-il précisé. J’ai reçu un appel de Doug Armstrong, le DG de St. Louis. Je trouvais ça un peu étrange. Il ne me téléphone pas souvent. Pourquoi est-ce qu’il m’appelle? J’ai répondu. Au départ, ça ressemblait à une conversation normale. Mais à un moment, il m’a dit qu’il venait de m’échanger. J’avais hâte de savoir où je partais. J’étais un peu sous le choc quand il a dit les Canadiens. C’est un rêve de jeunesse. J’ai grandi en regardant les Canadiens. Ça s’est passé rapidement. Je lui ai parlé pendant deux ou trois minutes. Cinq minutes plus tard, je parlais avec Kent (Hughes). Les choses déboulent rapidement. »

Le CH a sacrifié Mailloux pour l’attirer à Montréal. À l’image de Bolduc, Mailloux a également 22 ans et il est aussi un choix de premier tour à l’encan de 2021. Les Blues avaient misé sur Bolduc au 17e rang, alors que le Tricolore avait réclamé Mailloux, un choix controversé à cette époque, au 31e rang.

Logan-Mailloux

En conférence de presse mardi après-midi, Kent Hughes a décrit sa nouvelle prise avec un grand sourire dans son visage.

« Au départ, c’est son potentiel et son style de jeu qui nous intéressaient, a noté le directeur général du CH. Il a aussi un très bon coup de patin. On a vu une grande amélioration de son implication physique cette saison. On a perdu un bon joueur pour l’échec avant avec le départ d’Emil Heineman. Zachary a un potentiel offensif. Dans sa carrière au niveau amateur, il était un très bon joueur offensif. Il a marqué presque 20 buts l’an dernier avec les Blues en jouant un peu moins de 13 minutes par match en moyenne. »

À ses deux dernières saisons sous les ordres de Patrick Roy avec les Remparts de Québec, Bolduc a atteint deux fois le plateau des 50 buts (55 et 50). Il a aussi gagné la Coupe Memorial en 2023.

Un changement dans son identité

Pour s’établir comme un attaquant régulier avec les Blues l’an dernier, Bolduc a apporté un peu plus de mordant à son jeu. Le Québécois a gagné la confiance de Jim Montgomery, qui a remplacé Drew Bannister au mois de novembre, en misant encore plus sur la robustesse. Il a terminé au huitième rang chez les Blues avec 108 mises en échec.

« J’avais eu quelques conversations avec des dirigeants des Blues, j’avais besoin de m’impliquer encore plus physiquement, a-t-il noté. Ça fait partie de mon identité maintenant. J’ai un bon coup de patin et je ne redoute pas le jeu physique. Je peux aussi marquer des buts et fabriquer des jeux. Mais le côté physique fait partie de mon ADN. »

La robustesse ne représentait toutefois pas une force dans son jeu à ses jours avec les Remparts de Québec ou l’Océanic de Rimouski.

« C’est dans le vouloir. Je voulais jouer dans la LNH. Je n’ai pas eu le choix pour avancer au prochain niveau, a-t-il répliqué. Dans le junior, je le faisais, mais pas d’une façon constante. Ça fait partie de mon jeu maintenant. J’ai toujours aimé ça. Je peux ralentir l’adversaire ou prendre position avec une mise en échec. »

En Bolduc, le CH a fait l’acquisition d’un ailier. Hughes et Jeff Gorton n’ont pas bouché le trou au centre du deuxième trio. L’ancien numéro 76 des Blues a toutefois une expérience comme centre, mais ça remonte déjà à loin.

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« À mes deux dernières saisons dans la LHJMQ et à mes deux premières saisons chez les pros, j’ai joué à l’aile, a-t-il rappelé. À mes deux premières années dans le junior, je me retrouvais au centre. Je peux jouer à cette position. Je ne me casse pas trop la tête avec ça. J’arriverai au camp avec la mentalité de me créer une place. Je reste ouvert à jouer au centre. J’imagine que c’est comme le vélo, ça ne doit pas se perdre. Je peux jouer au centre, à l’aile gauche et à l’aile droite. Je suis polyvalent. »

Avant l’ouverture du prochain camp, le Tricolore gardera l’œil ouvert afin de dénicher un autre centre.

« Nous ne placerons pas l’équipe parfaite en un seul été, a dit Hughes. Il y a d’autres trucs que nous aimerons accomplir. (Alex) Newhook devrait jouer au centre. Bolduc était un centre dans le junior aussi pour une certaine période. »

En date du 1er juillet, Alex Newhook est donc le deuxième centre du CH. Mais ça pourrait toujours changer.

Mailloux : une carte pour bouger

Quatre jours après l’acquisition de Noah Dobson des Islanders de New York, les Canadiens ont échangé un défenseur droitier en Mailloux. L’Ontarien était un peu coincé au sein de la hiérarchie de l’équipe, surtout avec la présence de David Reinbacher, et il devenait une carte intéressante pour une transaction.

« Il n’y a rien qui n’a pas fonctionné avec Logan, a mentionné Hughes. Il a connu une saison recrue exceptionnelle dans la Ligue américaine. On l’a renvoyé à Laval l’an dernier pour qu’il travaille sur son jeu défensif et qu’il se prépare pour sa carrière dans la LNH. Quand tu te concentres beaucoup sur le jeu défensif, c’est normal de voir un recul offensif. On ne s’inquiétait pas à ce sujet. Dans l’échange pour Dobson, on avait de la profondeur avec plusieurs choix. Nous avons utilisé notre profondeur avec les défenseurs pour obtenir un attaquant. »

De la profondeur partout

Hughes et Gorton n’ont pas pêché un gros poisson à l’ouverture du marché des joueurs autonomes, mais ils ont octroyé des contrats à quatre joueurs : les attaquants Samuel Blais et Alex Belzile, le gardien Kaapo Kahkonen et le défenseur Nate Clurman.

Blais devrait logiquement se battre pour l’un des derniers postes à l’attaque avec le CH, surtout après les départs de Joel Armia, Christian Dvorak et Michael Pezzetta.

« Samuel a de l’expérience, a dit Hughes. Il a joué longtemps dans la LNH. Il a gagné la Coupe Calder, il était un joueur clé pour Abbotsford. Il a gagné la Coupe Stanley (avec les Blues en 2019). Il apporte un élément physique. Il a la polyvalence pour jouer différents rôles. Il aura de très bonnes chances de jouer en haut. Il devra le mériter. »

Blais, 29 ans, n’a pas joué un seul match l’an dernier dans la LNH. Il portait les couleurs des Canucks d’Abbotsford, avec qui il a obtenu 19 points (6 buts, 13 passes) en 23 matchs lors de la conquête de la Coupe Calder.