Une autre soirée difficile devant le filet

MONTRÉAL – Quelques minutes seulement après cette dégelée, les équipements des deux gardiens des Canadiens de Montréal étaient rangés, leurs casiers étaient vides, et il n’y avait pas le moindre signe que l’un des deux allait venir s’adresser aux médias.

Il n’est pourtant pas rare, depuis la fin de l’ère Carey Price, que les portiers montréalais bravent la tempête après un revers. Mais celui-là, un de 7-0 contre les Stars de Dallas, n’en était pas un ordinaire.

À LIRE AUSSI : Analyse : Un revers embarrassant, une blessure inquiétante | Les Stars servent une correction aux Canadiens

Jakub Dobes et Samuel Montembeault ont tous les deux joué – le dernier est venu en relève à son homologue après 40 minutes – et ils ont tous les deux affiché un taux d’efficacité inférieur à ,700 alors que l’adversaire n’a dirigé que 19 tirs vers le filet montréalais.

« Nos gardiens ne sont pas le problème, a murmuré Brendan Gallagher. Il y a habituellement quelques erreurs qui mènent à un but. On aimerait mieux faire notre travail, les aider un peu plus et leur rendre la vie plus facile. »

Reste que dans le contexte, les deux gardiens étaient les éléphants dans la pièce. Le silence commence à en dire long sur ce qui se trame en coulisses : Montembeault n’avait pas non plus parlé après la défaite de 5-1 subie aux mains des Kings de Los Angeles, mardi.

Il est vrai que la tâche de Dobes n’a pas été la plus simple, jeudi. Les Stars n’ont dirigé que 13 tirs sur sa cage en deux périodes, mais la plupart d’entre eux étaient de bonnes chances de marquer. Et la formation texane n’a habituellement pas besoin d’en obtenir une panoplie pour en profiter.

« Ils te font payer quand ils obtiennent des chances dans les zones payantes. C’est une équipe très opportuniste », a souligné l’entraîneur-chef Martin St-Louis en décrivant la moitié des buts, et ce qui les a causés, lors de sa conférence de presse d’après-match.

Compte tenu de l’émotivité de Dobes après la défaite en prolongation contre les Devils du New Jersey, la semaine dernière, il était peut-être plus sage pour le CH de ne pas l’exposer aux médias après un résultat de la sorte. Parce que ce match était peut-être encore plus significatif pour lui.

Avec les difficultés que connaît Montembeault – ça s’est poursuivi avec deux buts sur six tirs en troisième – le gardien tchèque avait la chance de s’imposer devant son homologue. On peut imaginer qu’une victoire, ou simplement une bonne prestation, lui aurait probablement permis d’obtenir plus de départs prochainement.

« Ce n’est pas la faute d’une personne, a expliqué Matheson. En ce moment, notre équipe se fait tester. Ce n’est pas facile quand ça arrive. C’est à chaque individu de répondre pour aider l’équipe. Ce n’est pas une personne qui fait en sorte qu’on ne joue pas assez bien. (Jakub) ne devrait pas avoir ce sentiment-là. »

St-Louis se retrouve tout de même avec une patate chaude entre les mains, à moins de deux jours de la visite des Bruins de Boston. Dobes a perdu de l’éclat qu’il avait quand il a signé six victoires de suite en début de saison. Montembeault, lui, n’a pas été plus convaincant en troisième, cédant encore sur le premier tir.

Ça commence drôlement à ressembler à une controverse de gardiens. À la seule différence qu’aucun des deux n’a présentement l’aplomb ou la confiance pour s’emparer de la pole. Et l’allure de la soirée de jeudi ne risque pas de les aider.

« Tu t’inquiètes toujours quand tu prends la décision de retirer un gardien parce que tu veux faire la bonne chose, a affirmé St-Louis. Je ne suis pas inquiet pour leur confiance. Ils vont être corrects. »