TORONTO – Mitch Marner connaît trop bien le marché torontois pour se faire prendre au piège.
L’attaquant des Maple Leafs de Toronto se doutait bien que la question viendrait à un moment ou à un autre. Il avait été visé par son entraîneur Craig Berube pour son manque de contribution dans la colonne des tirs au but après le quatrième match de la série face aux Panthers de la Floride, une défaite de 2-0, dimanche.
Comment, donc, évalue-t-il son jeu dans cette série, maintenant égale 2-2?
« C’est bien, ouais », a-t-il répondu, à la veille du cinquième match, en faisant bien attention de ne pas s’autoflageller.
Marner n’a pourtant décoché qu’un seul tir au but lors des trois derniers matchs de la série – et il s’est transformé en but, l’un de ses quatre points en autant de matchs face aux Panthers. Berube a reconnu que son poulain était davantage un passeur, mais qu’il devait envoyer plus de rondelles au filet.
Le patineur de 28 ans a récolté deux aides dans le troisième match, mais a été blanchi au quatrième alors que le duo formé par Seth Jones et Niko Mikkola lui a donné beaucoup de fil à retordre.
« J’essaie de me rendre à des endroits payants, et j’essaie de tirer aussi, a justifié Marner sur une question de relance. Ils ont fait du bon travail pour les bloquer. Je dois tenter de me défaire de ça. J’essaie de trouver des bâtons pour causer du chaos devant le filet. Ç’a toujours été ma façon de jouer. »
Il a raison. Mais quand les choses se mettent à glisser en séries à Toronto – les Maple Leafs ont perdu les deux derniers matchs – le mercure grimpe rapidement. L’attention se tourne aussi sur les gros canons de l’équipe, et sur leur production. C’est ce qui se passe depuis dimanche.
Et pour une raison ou pour une autre, c’est Marner qui doit gérer la pression, ces jours-ci.
En ce sens, il sert un peu de paratonnerre à son vieux complice Auston Matthews, pourtant toujours en quête de son premier but contre les Panthers. Le franc-tireur n’a que deux buts à son actif depuis le début des séries – un de moins que Cole Caufield, qui joue au golf depuis le 1er mai.
Si le duo ne se met pas en marche rapidement, la formation torontoise pourrait vite se retrouver en eaux troubles contre les champions en titre, qui ont manifestement retrouvé la formule gagnante. Ce sera à Marner et à Matthews de leur donner la réplique.
Berube a avoué réfléchir à certains changements – même s’il a gardé son effectif intact à l’entraînement – mais ceux-ci n’affecteraient pas le premier trio, complété par Matthew Knies. Pas question de les séparer.
« Les points et les buts ne disent pas tout, a rappelé le pilote. Je regarde comment ils jouent sur 200 pieds, s’ils font les bonnes choses. Ça m’est arrivé de les séparer. Le résultat est correct, mais ce n’est pas tout à fait ce que je recherche. Alors, je les garde ensemble. Ils forment un bon duo depuis longtemps. »