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SUNRISE, Floride – Oubliez les Connor McDavid, Leon Draisaitl, Aleksander Barkov et Matthew Tkachuk. Après les deux premiers matchs de la finale de la Coupe Stanley, c’est Evan Rodrigues qui domine la colonne des buts et des points grâce à ses trois filets.

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Il aurait été difficile de parier là-dessus, il y a une semaine. Sans rien enlever à l’attaquant des Panthers de la Floride, il n’a inscrit que 12 buts en 80 matchs, cette saison, et totalisait quatre buts en 16 matchs éliminatoires en carrière avant d’entamer ce long parcours.

« C’est assez cool, a répondu le vétéran de 30 ans quand on lui a fait remarquer qu’il dominait les vedettes des Oilers d’Edmonton. Mais pour être honnête, je ne me soucie pas vraiment des points ou des buts. On est à la recherche de victoires ici. C’est tout ce qui importe. »

Dans ce département aussi, les Panthers dominent. Ils sont aux commandes de la série 2-0 alors qu’elle se transporte dans les lointaines contrées albertaines. On ne s’y attendait pas nécessairement, mais Rodrigues joue un grand rôle dans les succès des siens.

La surprise est moins grande dans le vestiaire des Panthers. Acquis sur le marché des joueurs autonomes l'été dernier grâce à un contrat de quatre ans et 12 millions $, l'attaquant natif de Toronto a prouvé sa valeur tout au long de la saison, et il le fait encore plus en séries.

Avec son but d’assurance au premier match de la finale et ses deux réussites dans le deuxième, dont le but gagnant, Rodrigues a maintenant six buts et 11 points à sa fiche en 19 matchs éliminatoires cette année.

« Je suis tellement content et fier de lui, a commenté Matthew Tkachuk. Il a été excellent. Je joue avec lui depuis quelques matchs. Il lit tellement bien le jeu et il réussit à marquer les gros buts pour nous. Il est très intelligent et c’est bien de le voir être récompensé.

« Mais au-delà des buts, il affiche tellement de constance. Il bouge ses pieds, il est efficace en échec avant et il réalise de très bons jeux. »

Ces jours-ci, Rodrigues complète à merveille un trio offensif avec Tkachuk et Sam Bennett. Ça n’a pas toujours été comme ça. Depuis son arrivée en Floride, il a occupé à peu près tous les rôles sur tous les trios, il a joué à l’aile gauche, au centre et à l’aile droite ainsi qu’en avantage numérique.

« Il est un peu comme un caméléon, a comparé Kyle Okposo. Ce n’est pas une chose facile de jouer avec certains des meilleurs joueurs au monde. Parfois quand des gars se retrouvent avec des joueurs de ce calibre, ils veulent simplement se débarrasser de la rondelle et ne pas leur nuire.

« Evan a cette confiance unique de pouvoir réussir des jeux, d’être capable de garder la rondelle pour faire le bon choix de jeu. Je pense que c’est la raison pour laquelle il a autant de succès partout où il passe. »

Tour du monde à bas prix

Okposo voit le résultat final du travail de Rodrigues parce qu’il s’est amené avec les Panthers à la date limite des transactions. Il n’a donc pas été témoin de la période d’adaptation de son coéquipier en début de saison.

« À son premier séjour sur le premier trio avec (Aleksander) Barkov, j’ai l’impression qu’il le cherchait beaucoup sur la patinoire, a expliqué l’entraîneur Paul Maurice. C’est compréhensible pour un joueur qui arrive dans une nouvelle équipe, mais il n’avait pas besoin de faire ça.

« Il a donc entamé un tour du monde de notre formation, et a joué avec à peu près tout le monde pour enfin revenir à son style de jeu. À ce point-ci des séries, il a joué aux trois positions sur trois trios différents. »

Quand on parle de l’importance de la profondeur et de la polyvalence en séries, Rodrigues en est devenu un exemple parfait. Sa présence n’est pas étrangère au fait que les Panthers se sont réveillés, mardi, à deux petites victoires de l’objectif ultime.

« J’ai toujours retiré beaucoup de fierté à jouer différents rôles dans ma carrière, a conclu le principal intéressé. Je peux jouer sur les trios de pointe, sur les trios de profondeur, sur le jeu de puissance, en infériorité. C’est comme ça que je peux contribuer aux victoires.

« Tout ce qu’on veut, ce sont des victoires, peu importe qui nous aide à les obtenir. »