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Choix de première ronde des Nordiques de Québec au Repêchage 1993 de la LNH, Jocelyn Thibault a disputé 586 matchs au cours de sa carrière de 15 saisons dans la LNH. Il a porté l'uniforme des Nordiques, de l'Avalanche du Colorado, des Canadiens de Montréal, des Blackhawks de Chicago, des Penguins de Pittsburgh et des Sabres de Buffalo, signant 238 victoires. Il a été entraîneur des gardiens de l'Avalanche pendant deux saisons et il est désormais propriétaire du Phoenix de Sherbrooke dans la LHJMQ. Il a accepté de collaborer avec l'équipe de LNH.com pour traiter des dossiers chauds devant les 32 filets de la Ligue.
Si on leur avait donné le choix, les Maple Leafs de Toronto auraient probablement préféré éviter de disputer un septième match - un autre! - contre le Lightning de Tampa Bay.

Ils auraient souhaité enfoncer le dernier clou dans le cercueil des tenaces doubles champions en titre en Floride, jeudi, et commencer à se préparer pour une première série de deuxième ronde depuis 2004. Au lieu de ça, les voilà maintenant confrontés à ce qui a causé leur perte lors des quatre dernières années.
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D'un autre côté, j'ai la conviction qu'ils n'auraient pu demander mieux que ça pour enfin conjurer ce mauvais sort qui s'acharne sur eux depuis trop longtemps. S'ils devaient gagner le match de samedi et éliminer les doubles champions en titre, ils passeraient à la prochaine étape avec beaucoup d'éclat, et ça ne pourrait que gonfler leurs voiles pour la suite des choses.
Et quand je parle de gonfler leurs voiles, je ne parle pas d'une petite brise. Je parle de puissants vents. Dans mon livre à moi, si les Maple Leafs relèvent le défi qui se présente à eux, ils deviennent les favoris pour remporter la Coupe Stanley. Oui, oui, vous avez bien lu.
Le cas des Maple Leafs n'est pas unique. On en parle beaucoup plus parce que les Québécois aiment bien se moquer des vieux rivaux ontariens, mais il arrive souvent qu'on voie des athlètes ou des équipes incapables de franchir une étape de leur progression pendant de nombreuses années.
Quand ça survient, c'est souvent le début d'une avalanche de succès. On dirait que les doutes disparaissent et que la confiance prend rapidement le dessus. Tout est dans la tête.
La troupe de Sheldon Keefe échange coup pour coup avec le Lightning depuis le début de cette série malgré la différence assez flagrante d'expérience en séries des deux côtés. Au chapitre du talent et de la profondeur, la formation torontoise démontre qu'elle n'a rien à envier à la grosse machine floridienne.
Les Maple Leafs ont démontré de la résilience et de la combativité dans les derniers matchs pour combler des retards de deux buts. Ce n'est quand même pas rien, ce qu'ils ont accompli jusqu'ici. Keefe doit absolument le rappeler à ses troupes et souligner le fait qu'ils sont dans la bataille plus que jamais.

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Il ne faut pas non plus exclure le fait que cette édition des Maple Leafs est différente de celles qu'on a pu voir lors des plus récents échecs en séries. Les vedettes sont encore là - et plus performantes que jamais - mais les postes de soutien sont beaucoup mieux garnis cette fois. Ils ont prouvé qu'ils peuvent jouer n'importe quel type de match et qu'ils ont plus de caractère qu'ils en avaient.
Est-ce que ce sera suffisant pour empêcher le Lightning de poursuivre sa route vers un troisième sacre? On le saura dans quelques heures, mais j'ai la vague impression que l'expérience acquise par le noyau torontois à travers les échecs du passé va bien les servir dans cet ultime duel.
Des hauts et des bas
Quand on jette un coup d'œil aux statistiques de Jack Campbell et d'Andrei Vasilevskiy dans cette série, ce n'est pas ce qu'il y a de plus reluisant. Les deux affichent une moyenne de buts alloués supérieure à trois ainsi qu'un taux d'efficacité inférieur à ,900.
Il faut quand même remettre les choses en perspective parce qu'une mauvaise sortie peut avoir un gros impact sur les chiffres quand l'échantillon est aussi mince que six matchs. Mais il est vrai que les deux portiers ont connu des hauts et des bas, sans dire qu'ils ont été mauvais.
J'ai surtout hâte de voir comment Vasilevskiy va réagir, lui qui a enregistré le jeu blanc lors des cinq derniers matchs décisifs d'une série qu'il a disputés. La confiance lui viendra naturellement parce qu'il sait qu'il peut connaître du succès en pareilles circonstances.
Ce n'est pas pour autant une raison pour exclure Campbell de l'équation dans ce match no 7. Il est aussi capable de voler le spectacle. On s'en reparlera.
Des observations…
Gâtés comme on l'est depuis le début du tournoi printanier, on aura droit à deux autres matchs ultimes samedi. Je me permets d'y aller avec quelques observations.
D'abord, les Bruins de Boston ont été fidèles à eux-mêmes. En retard 0-2, ils ont remonté la pente comme ils en ont l'habitude. La culture organisationnelle à Boston ne cessera de m'impressionner. Sans Frederik Andersen, les Hurricanes n'affichent pas la même confiance. Avantage aux Bruins.
Je n'aurais pas prédit que la série entre les Oilers et les Kings se rendrait à la limite. Surtout que la formation californienne est privée de Drew Doughty et de Viktor Arvidsson. Il faut croire que les jeunes loups font le travail. Je suis obligé de croire qu'ils sont capables de surprendre les Oilers, bien que je sois encore surpris de la tournure des évènements.
\Propos recueillis par Guillaume Lepage, journaliste LNH.com.*