091116TavaresStamkos1

TAMPA - Steven Stamkos s'apprête à voir de ses propres yeux son ami John Tavares portant le chandail no 91 des Maple Leafs de Toronto.
Deux jeunes joueurs de hockey talentueux et deux bons amis qui ont grandi dans la région de Toronto il y a bientôt deux décennies, Stamkos, le capitaine du Lightning, et Tavares rêvaient de porter un jour l'uniforme bleu et blanc de Toronto.

Stamkos avait la chance de le faire il y a deux saisons, mais il a refusé les offres des Maple Leafs, préférant s'entendre à nouveau avec le Lightning - l'équipe qui a fait de lui le premier choix au total au repêchage 2008 de la LNH - trois jours avant de pouvoir devenir joueur autonome sans compensation.
Tavares a été courtisé de la même façon par Toronto au cours de la dernière saison morte, et il n'a pas manqué la chance de jouer pour l'équipe de sa ville natale, signant un contrat de sept ans d'une valeur de 77 millions $ en tant que joueur autonome sans compensation. Il avait passé les neuf premières saisons de sa carrière avec les Islanders de New York, qui l'ont sélectionné avec le premier choix au total du repêchage 2009.
Les deux croiseront le fer pour la première fois depuis que Tavares s'est joint aux Maple Leafs, jeudi au Amalie Arena (19 h 30 HE, TVAS, SUN, SNO, NHL.TV) dans un match entre les deux meilleures équipes de la LNH.
À LIRE : Vasilevskiy pourrait obtenir le départ contre les Maple Leafs | Domingue a excellé en l'absence de Vasilevskiy | Nylander a sa place parmi les 100 meilleurs attaquants
Dans le cadre de cette rivalité de la section Atlantique, les deux sont dans un camp distinct, car même s'ils admiraient les Maple Leafs durant leur jeunesse, l'un a refusé de jouer pour eux, et l'autre a accepté.
« Tu prends des décisions et tu vis avec celles-ci », a déclaré Stamkos cette semaine. « Ç'a bien tourné pour moi ici et ça se passe bien pour lui en ce moment. C'est le plus important, non? »
Un face-à-face n'est rien de nouveau pour Stamkos et Tavares.
Bien avant de jouer un match dans la LNH, Tavares et Stamkos étaient deux des jeunes joueurs les plus prometteurs de la région de Toronto et ils sont rapidement devenus amis.
Tavares et Stamkos ont commencé à jouer au hockey mineur l'un contre l'autre à l'âge de 9 ans. Leur affrontement le plus mémorable : chacun avait inscrit un tour du chapeau lors d'un match que Stamkos et les Waxers de Markham avait remporté 5-3 face à Tavares et aux Senators de Mississauga.

Ils sont devenus coéquipiers à l'âge de 11 ans avec les Blues de l'Ontario, une équipe d'été dont faisait partie de futurs joueurs de la LNH tels qu'Alex Pietrangelo (Blues de St. Louis), Michael Del Zotto (Canucks de Vancouver), Cody Hodgson (retraite) et Michael Hutchinson (Panthers de la Floride). Chris Stamkos, le père de Steven, était impliqué au sein de l'équipe.
« Quatre d'entre nous ont créé l'équipe - le père de Micheal, Steve Del Zotto, le père d'Alex, Joe Pietrangelo, mon ami Tommy Robertson et moi-même, a raconté Chris Stamkos. J'étais tanné de ces gens qui organisaient des programmes de hockey d'été dans le seul but de faire de l'argent. Nous voulions faire quelque chose pour les enfants. »
C'est ainsi que les Blues de l'Ontario sont nés, une équipe participant à des tournois et qui misait sur le plaisir.
« Je pense que nous avons eu un entraînement au début de l'été et c'est tout, s'est remémoré Chris Stamkos. Après ça, on a laissé les enfants jouer. »
Lors de la création de l'équipe, une invitation a été envoyée à Tavares.
« Il était déjà une vedette, a expliqué Chris. Il était beaucoup plus gros physiquement que Steven à cet âge-là. La rondelle le suivait partout. »
Chris ne voulait pas faire de favoritisme avec son fils. Donc, quand le temps est venu de choisir les numéros, Tavares a eu le premier choix.
« John et moi portions tous les deux le 19 quand nous étions jeunes, a mentionné Steven Stamkos. On pourrait penser que le fils de l'entraîneur aurait le premier choix pour son numéro, mais je me trompais. Il a laissé John choisir son numéro en premier, et il a pris le 19. C'est donc la faute de John si j'ai changé pour le 91.
« C'est la première fois où j'ai porté le 91. Mon père m'a dit : "On veut vraiment avoir John dans l'équipe, donc nous allons lui laisser prendre le numéro de son choix".
« Puis John a lui aussi changé plus tard, quand l'un de ses coéquipiers dans une autre équipe a pris le 19 », a indiqué Stamkos, qui porte lui aussi le no 91 dans la LNH.
L'aventure du numéro n'est pas la seule chose que Stamkos rappelle encore constamment à Tavares lorsqu'il est question des Blues de l'Ontario.
Les Blues ont montré un dossier de 49-0-1 lors des quelques saisons suivantes. Leur seul revers est survenu lors d'un match où Tavares n'a pas marqué dans une séance de tirs de barrage.
« Nous avons eu tellement de plaisir, mais je dois l'admettre : je porte le fardeau de notre seule défaite », a convenu Tavares.
Steven Stamkos n'a pas oublié.
« Nous étions dominants, a-t-il dit. C'était lors d'un tournoi, nous étions l'équipe favorite et nous affrontions les 16e favoris, et ils jouaient vraiment bien. C'était des tirs de barrage au cours desquels deux joueurs tiraient en même temps. Si l'un marquait et que l'autre ratait, c'était terminé. Ils ont marqué, John a malheureusement raté son lancer, et nous avons perdu. Ç'a été notre seule défaite.
« Mais encore là, mon père a choisi John pour aller en tirs de barrage à ma place, donc il n'y a aucune rancune par rapport à ça. »
Tavares s'en souvient. « C'est arrivé il y a longtemps, mais il s'assure que je ne l'oublie pas », a-t-il dit.
Il s'agit d'un de plusieurs souvenirs d'enfance que lui et Tavares chérissent.
« Par exemple, je me souviens quand [Stamkos] et moi avons gagné la médaille d'or avec le Canada au Championnat mondial junior 2008, a dit Tavares. Ç'a été une belle expérience que nous avons partagée, mais on dirait que ça fait tellement longtemps. »
Ils sont nés à 225 jours d'intervalle : Stamkos à Markham le 7 février 1990 et Tavares à environ 30 kilomètres de là à Mississauga le 20 septembre 1990. Stamkos totalise 701 points (363 buts, 338 passes), 47 de plus que Tavares (291 buts, 363 aides, 654 points).

tavares-stamkos

Leur amitié n'était pas la seule chose qu'ils avaient en commun, les deux aimaient les Maple Leafs.
Tavares a partagé cette passion avec le monde quand, en signant avec les Maple Leafs, il a partagé sur les médias sociaux une photo de lui sur un lit avec des draps à l'effigie des Maple Leafs.
À cette époque, Stamkos était tout aussi partisan de Toronto. Vous n'avez qu'à demander à Joe Bowen, le descripteur membre du Temple de la renommée des Maple Leafs et vieil ami de la famille Stamkos.
« Je connais Steven depuis qu'il est dans la poussette, et il était habillé en bleu et blanc à cet âge-là, a dit Bowen. À Toronto, il y a probablement une photo dans l'album de la famille Stamkos sur laquelle un jeune Steven porte le même type de pyjama que John a partagé sur les médias sociaux lorsqu'il a signé son contrat.
« C'est l'une des raisons pour lesquelles je pense que ce sera intéressant que Stamkos voit Tavares dans l'uniforme des Maple Leafs jeudi. Ça pourrait déclencher quelques pensées du genre "peut-être que j'aurais dû signer avec eux". Nous verrons. Ils sont peut-être les deux meilleures équipes de l'Association de l'Est, donc je pense qu'ils risquent de se revoir souvent. »
Stamkos a dit qu'il n'a aucun regret d'avoir choisi le Lightning au lieu des Maple Leafs en 2016, même s'il donne du crédit à Toronto d'avoir essayé.
Ils ont amené le maire de Toronto John Tory pour essayer de le convaincre de rentrer à la maison. Michael B. Medline, alors président et chef de la direction de Canadian Tire, était également présent pour parler des éventuelles possibilités de commandites.
Mais Stamkos voulait demeure à Tampa Bay et a signé un contrat de huit ans d'une valeur de 68 millions $ avec le Lightning.
« J'avais mérité le droit de regarder toutes mes options et c'est ce que j'ai fait, a affirmé Stamkos. Mais j'aimais Tampa et toute l'organisation. Nous venions de participer à la Finale de la Coupe Stanley deux ans plus tôt (2015) et à la finale de l'Est l'année suivante. Nous étions tellement proches d'accomplir quelque chose de spécial. »
Alors que Tampa Bay était prétendant à la Coupe Stanley, les Maple Leafs étaient au beau milieu d'une reconstruction. Ils avaient terminé au dernier rang en 2015-16. Auston Matthews n'avait pas encore été repêché avec le premier choix au total en 2016 et Mitchell Marner n'avait toujours disputé aucun match dans la LNH.
La situation était fort différente quand Tavares est devenu joueur autonome sans compensation le 1er juillet. Toronto venait de participer deux années de suite aux séries, et les attaquants Matthews, Marner et William Nylander, tous âgés de 22 ans et moins, étaient des vedettes naissantes.
En contrepartie, les Islanders n'avaient pas participé aux séries depuis 2016.
« J'ai parlé à John, a raconté Stamkos. Il était ouvert à me parler avant l'ouverture du marché des joueurs autonomes, et j'ai juste essayé de lui expliquer qu'il devait faire ce qui était le mieux pour lui et sa famille. »
Tavares a suivi le conseil de son ami. Après une réflexion longue et déchirante pour choisir entre les Maple Leafs et les Islanders, il a choisi de rentrer à la maison.
« Cette équipe n'était pas où elle est en ce moment quand Stamkos a décidé de rester à Tampa », a dit Tavares au sujet de Toronto. Même si j'étais demeuré à New York, au moins j'aurais pu connaître mes options. Évidemment, c'est ce qu'il a fait lui aussi et il se sentait très à l'aise de demeurer où il était. »
Être de retour à la maison sied bien à Tavares, qui a amassé 33 points (19 buts, 14 passes) en 31 matchs avec les Maple Leafs.
« C'est génial, a dit Tavares. Nous nous sommes placés dans une bonne position lors du premier tiers de la saison. Hors de la glace, les gens sont fantastiques. À plusieurs reprises, je suis allé souper au restaurant ou j'ai pris une marche dans mon coin et personne ne dit vraiment quelque chose. Je fais ma petite affaire. Je ne pense pas que je sois le genre de personne qui recherche l'attention. Ça vient simplement avec la position dans laquelle je suis. »
Toute l'attention sera portée sur le match Lightning-Maple Leafs jeudi.
Tampa Bay (24-7-1, 49 points) mène la LNH au chapitre des points et a remporté sept matchs consécutifs. Toronto (21-9-1, 43 points) est deuxième après avoir vaincu les Hurricanes de la Caroline 4-1, mardi, pour sa sixième victoire au cours des huit derniers matchs (6-1-1).
Tavares a célébré son 700e match dans la LNH en inscrivant son 19e but de la saison dans la victoire contre la Caroline. Stamkos avait célébré un autre exploit, 24 heures plus tôt, en réussissant un tour du chapeau dans le gain de 6-3 de Tampa Bay contre les Rangers de New York pour franchir le cap des 700 points en carrière.
« En étant dans la même section (Atlantique) qu'eux, tu dois respecter cette équipe, a dit Tavares. Et quand tu affrontes un joueur de ce calibre, tu veux élever ton jeu d'un cran.
« Ce sera le fun. »
Quand il est question de la relation Stamkos-Tavares, ç'a toujours été le fun.