Sénateurs : Tkachuk répond de la meilleure des façons

KANATA, Ontario – Avec les montagnes russes d’émotions qu’il a traversées dans les dernières heures, il aurait été bien normal que Brady Tkachuk paraisse encore un peu ébranlé sur la patinoire du Centre Canadian Tire, samedi après-midi.

Mais ce serait mal connaître le capitaine des Sénateurs d’Ottawa que de penser qu’il laisserait son jeu souffrir de la transaction qui a fait passer son bon ami Josh Norris aux Sabres de Buffalo, vendredi matin. Surtout pas pour un affrontement contre les Rangers de New York, un rival direct dans la course aux séries.

Tkachuk a marqué son deuxième de la journée en prolongation pour procurer à ses troupes une victoire de 4-3, et leur permettre de prendre un point d’avance sur les BlueShirts avec un match de plus à disputer.

« J’ai un travail à faire, et chaque match est l’équivalent d’un match 7 pour nous en ce moment », a-t-il lancé après ce qui était accessoirement le 500e match de sa carrière. « On ne peut pas laisser les émotions prendre le dessus. Il faut gagner des matchs et profiter de l’occasion que nous avons devant nous. »

Le capitaine a compris le message, et a entraîné les siens dans la bataille, comme « il le fait toujours », a rappelé son entraîneur Travis Green.

Aux côtés des nouveaux visages Dylan Cozens et Dennis Gilbert – acquis en retour de Norris – Tkachuk a marqué le premier but des Sens en deuxième période, 11 secondes après le deuxième des Rangers. Il a ensuite mis la touche finale après une remontée de deux buts des siens en troisième.

Tkachuk a accepté la remise de Tim Stützle – auteur d’un point dans un 14e match de suite – pour délivrer les siens, qui méritaient la victoire beaucoup plus que leurs adversaires. Sans le brio d’Igor Shesterkin, qui a fait face à un barrage de 37 lancers, les locaux auraient facilement empoché les deux points.

Ç’a été un peu plus compliqué que prévu, certes, mais reste que le sourire que Tkachuk affichait devant les médias contrastait avec les larmes qu’il avait eu du mal à retenir, à peine plus de 24 heures avant.

« Les dernières heures ont été très émotives, pas seulement pour lui, mais pour le reste du groupe, a expliqué Green. En plus, le match était en matinée. Les gars doivent recevoir beaucoup de mérite pour la façon dont ils se sont préparés. Brady est notre capitaine et il gagne en maturité à travers ça. »

Cozens, qui a récolté une aide sur le but de Ridley Greig, était bien au courant de ce que Tkachuk pouvait faire sur une glace. Il l’a affronté assez souvent dans l’uniforme des Sabres pour le savoir. Le sentiment est toutefois bien différent, maintenant qu’il porte le même chandail que le numéro 7.

« C’est super de jouer avec lui, a lancé le nouveau venu. C’est un joueur que tu n’aimes pas affronter, évidemment. De me retrouver à ses côtés, et d’aller à la guerre tous les soirs en sa compagnie, ce sera incroyable. J’ai déjà hâte aux prochains matchs. »

Le retour des Pesky Sens

Les Sénateurs ont aussi hâte que la rondelle tombe, lundi, face aux Red Wings de Detroit.

Leur niveau de confiance est plutôt élevé, maintenant qu’ils sont venus de l’arrière dans un quatrième match de suite pour prolonger leur séquence de rencontres avec au moins un point (3-0-1).

« C’est la confiance, a résumé Tkachuk. Quand tu le fais une fois, tu sais que tu peux le faire. C’est notre mentalité. Nous bloquons la frustration, et nous savons que tout peut arriver très rapidement, tant qu’on garde le cap. C’est ce que nous faisons, et ça fonctionne en ce moment. »

Le gardien Linus Ullmark, auteur de 20 arrêts, a d’ailleurs fait allusion aux Pesky Sens (les Sens qui ne lâchent jamais) après la rencontre. C’est le surnom qui avait été donné à l’équipe, en 2012-13, alors qu’elle avait atteint le deuxième tour des séries malgré une avalanche de blessures.

La situation est différente, cette fois, mais le résultat est le même.

« Ce n’est assurément pas optimal, a conclu le gardien. Mais c’est une force. On sait qu’on n’est jamais largués dans un match. Je suis très fier des gars et de leur capacité à garder cette mentalité. Ils gardent la pédale au plancher en sachant que les bonnes choses vont arriver. »

Dans une course aussi serrée pour une place en séries, il s’agit effectivement de la bonne mentalité à adopter.