«Je leur en dois une» - Samuel Montembeault

MONTRÉAL – Il n’y a jamais de bons moments pour accorder un mauvais but, mais ce moment très précis aurait difficilement pu être plus mal choisi.

Lane Hutson venait de créer l’égalité en début de troisième période. La foule commençait à peine à s’animer après deux périodes plutôt tranquilles. Tout ça dans un match que les Canadiens de Montréal ne pouvaient échapper face aux Sénateurs d’Ottawa. Bref, un bon scénario, dans les circonstances.

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« On jouait bien à ce moment-là du match », a décrit le gardien Samuel Montembeault après la victoire de 6-3 des siens. « Les gars sont sortis tellement en force en troisième, et Lane venait de marquer un gros but tout de suite en partant. »

Moins de trois minutes plus tard, les visiteurs ont remonté la patinoire, et Travis Hamonic a reçu une passe de David Perron à la ligne bleue. Le défenseur, qui n’avait encore aucun but à son actif cette saison, a décoché un tir frappé alors qu’il n’y avait aucune circulation devant le portier du Tricolore.

Ç’aurait dû être un arrêt de routine. Mais Montembeault, mal positionné, a été surpris.

« J’ai vraiment foiré sur ce jeu », a reconnu le Québécois, le plus honnêtement du monde. « C’est un des pires buts que je n’ai jamais donnés. »

Lors de la pause publicitaire qui a suivi, il s’est excusé à ses coéquipiers en se rendant au banc pour boire une petite gorgée d’eau, comme il le fait habituellement. Il était bien conscient que ce but avait le potentiel de coûter la victoire, mais surtout deux gros points au classement.

« Il nous a sauvés tout au long de la saison, a souligné le capitaine Nick Suzuki. Quand il s’est excusé, on lui a tous demandé de quoi il parlait. Il a fait tellement de gros arrêts dans les derniers matchs, et encore ce soir. Il est l’un de nos meilleurs joueurs des dernières années. »

Il restait plus de 13 minutes à écouler au cadran, certes, mais il fut une époque où cette équipe aurait eu de la difficulté à se relever d’un tel coup dur. Ce n’est visiblement plus le cas.

À peine quatre minutes plus tard, Josh Anderson rachetait l’erreur de son gardien, puis déclenchait du même coup une avalanche de quatre buts – deux dans un filet désert – en 8:39.

« Les gars ont continué à regarder vers l’avant, ils ont continué à travailler pour aller chercher ces gros buts, a vanté Montembeault. Je suis vraiment fier de ce groupe. Les gens vont plus oublier ce but après une victoire que si on avait perdu. Ça va passer un peu mieux. Je leur en dois une. »

On ne garde pas les comptes, mais notre petit doigt nous dit que ce sont ses coéquipiers qui lui en doivent encore quelques-unes. En attendant, Montembeault peut effacer ce but de sa mémoire et savourer le fait que le Tricolore se réveillera, mercredi, en deuxième place de quatrième as dans l’Est.

« Je suis persuadé qu’il adore ce qu’il est en train de vivre en ce moment », a conclu Suzuki.