Martin St-Louis l’a dit plus d’une fois cette saison. Mais il l’avait dit pas plus tard qu’en matinée. À ses yeux, Anderson est un vecteur de culture. Le numéro 17 a embrassé son rôle cette année, avec des missions plus défensives et des présences en infériorité numérique, sans rechigner. Il l’a fait pour le bien de l’équipe. Sur le plan du courage, le gros ailier a aussi participé à tous les matchs de son équipe cette saison, même s’il cache plusieurs bobos et qu’il saute sa part d’entraînements.
Contre les Sénateurs, Anderson a encore une fois servi de locomotive pour transmettre cette fameuse culture gagnante. En première période, l’Ontarien a misé sur ses grosses épaules avec cinq mises en échec. Puis en troisième période, il a marqué deux buts. Il a d’abord bondi sur un retour de tir d’Alexandre Carrier pour créer l’égalité 3-3 et en fin de rencontre, il a touché la cible dans une cage abandonnée.
Élu la première étoile de la rencontre, Anderson a également partagé un moment touchant au centre de la glace avec Marc Denis, de RDS, qui l’interviewait. Entre deux réponses, il a pris le temps de saluer la foule et de se toucher le cœur alors que les partisans hurlaient leur bonheur avec un « Olé! Olé! »
« Encore une fois, je n’en reviens pas de tout l’amour que cette foule nous donne, a mentionné Anderson. Ça me donne des frissons. C’est vraiment le cas. Et ça me donne encore plus le goût de jouer en séries pour voir cette atmosphère. Nous venons de vivre trois saisons pénibles, et nos partisans ont patienté assez longtemps. Ils méritent de nous voir nous battre pour participer aux séries. J’aime notre façon de jouer. Nous respectons notre identité et nous jouons avec cœur. Il n’y a aucun passager. Nous sommes une équipe difficile à battre. »
Les compagnons de trio d’Anderson, Dvorak et Brendan Gallagher, ont aussi connu un fort match contre la bande à Brady Tkachuk. Dvorak a amassé quatre points (un but, trois passes) pour réaliser un sommet personnel. Gallagher, quant à lui, a marqué un but et ajouté deux passes.
Les trois membres de ce troisième trio ont donc obtenu un total de neuf points dans cette victoire. Il y a toutefois quatre des neuf points qui provenaient de deux buts dans un filet désert, ceux d’Anderson et de Gallagher. Mais peu importe. La semaine dernière, St-Louis mentionnait que ça « prendrait du bonus » pour gagner des matchs en plein cœur d’une course aux séries. Il a misé sur ce bonus lors de la visite des Sens.
Du caractère
Il n’y avait rien de parfait dans ce match. Le CH a joué une seule très bonne période.
« Après la deuxième période, nous voulions nous calmer, a affirmé le capitaine Suzuki. Nous savions que nous ne jouions pas notre meilleur hockey, mais nous voulions garder notre plan. Nous l’avons exécuté à un meilleur niveau et nous avons fini par obtenir notre récompense. »
Mené 2-1 après 40 minutes et 3-2 après 46 minutes, le Tricolore n’a jamais abandonné face aux Sénateurs. Les locaux ont inscrit cinq buts en troisième période. Lane Hutson est celui qui a réveillé un peu tout le monde en réalisant une superbe pièce de jeu individuelle pour déjouer Linus Ullmark. En bon capitaine, Suzuki a marqué le but vainqueur en récupérant une rondelle libre après un excellent jeu de Gallagher.