Therrien-Weber 8-9-16

TERREBONNE - Michel Therrien assure qu'il n'avait aucun problème avec P.K. Subban. Même si, comme tout bon père de famille le fait avec ses enfants, l'entraîneur des Canadiens de Montréal devait parfois réprimander le flamboyant défenseur.

Pour Therrien, le départ de Subban s'explique du fait que l'occasion d'acquérir un défenseur de la trempe de Shea Weber était tout simplement trop invitante pour la laisser passer.

L'entraîneur du Tricolore a pour la première fois commenté l'échange qui a provoqué un raz de marée de réactions partout au Québec le 29 juin, mardi, dans le cadre du tournoi de golf annuel qui porte son nom présenté au Club Le Mirage de Terrebonne.

« Nous comprenons la réaction de certains de nos partisans. P.K. était un gars adoré des partisans. Il était adoré même au sein de notre organisation. Mais au final nous croyons sincèrement que nous nous sommes améliorés en allant chercher Shea Weber.

« Ç'a été une décision très difficile, a continué Therrien. Marc (Bergevin, le directeur général) et moi sommes en constante communication. Je soutiens la décision qu'il a prise à 100 pour cent.

« L'occasion de mettre la main sur un défenseur élite de la Ligue nationale comme Shea Weber, qui est à l'apogée de sa carrière, était trop belle. Il exerce une grande influence dans toutes les équipes pour lesquelles il évolue. Tant chez les Predators de Nashville que dans Équipe Canada, on lui confie des tâches très importantes. Quand les dirigeants d'Équipe Canada dressent la liste des joueurs qu'ils veulent, le nom de Shea Weber figure parmi les premiers.

« Il possède plusieurs atouts : il va rendre meilleur notre jeu de puissance - il a réussi 14 buts en avantage numérique la saison dernière. Il possède un foudroyant lancer. Il est coriace et robuste. Il impose le respect sur la glace et à l'extérieur. C'est un leader. Nous estimons qu'il va nous être très utile. Le prix à payer était élevé. Marc a pris la décision. »

Pour revenir à Subban, Therrien a repoussé du revers de la main les allégations selon lesquelles il était un élément perturbateur dans l'entourage de l'équipe ou de mésententes entre les deux hommes.

« Il ne faut pas commettre l'erreur de voir les relations comme ayant été problématiques, a-t-il soutenu. P.K. était apprécié de ses coéquipiers. Il était différent, nous le savions, et nous l'acceptions comme il était. La chose la plus importante, c'est qu'il donnait son plein rendement tous les jours. Nous exigeons de nos joueurs qu'ils fournissent tout le temps l'effort maximum. C'est ce qu'il faisait. »

Il reste que le doute subsiste après avoir vu Therrien servir quelques coups de semonce à Subban au fil des ans.

« Dans un marché comme celui de Montréal, ces histoires sont souvent amplifiées », a-t-il commencé par dire, avant de continuer : « J'adore mes joueurs, j'ai une relation particulière avec chacun d'entre eux. Est-ce que je peux tous leur faire plaisir, non c'est impossible. Si c'était le cas, je ferais mal mon travail. Un coach, c'est comme un père de famille. Un père, de temps à autre, doit dire à ses enfants : "Assez c'est assez!" Ça ne veut pas dire qu'il ne les aime pas. Au contraire, c'est parce qu'ils les adorent. Les parents vont comprendre ce que je veux dire. "Coacher" c'est la même chose. L'objectif numéro un de l'entraîneur, c'est de soutirer le maximum des joueurs. C'est ce que nous faisions avec P.K. et il s'améliorait à chacune des saisons.

« J'aurais été très à l'aise de continuer avec P.K., je n'avais pas de trouble avec lui. »

Therrien a dit avoir eu une discussion avec Subban tout de suite après l'échange, le 29 juin.

« J'ai voulu le remercier pour les bons services qu'il a rendus à l'organisation. Nous avons eu une courte conversation. Il semblait heureux. »

Therrien a dit que les partisans vont vite adopter Shea Weber en le voyant à l'œuvre au tournoi de la Coupe du monde, en septembre.

« Les gens vont maintenant lui accorder une attention particulière. Ils vont l'adorer. Plusieurs joueurs d'équipes de l'Association de l'Ouest se sont dits heureux qu'il soit rendu dans l'Est. Il y a même des joueurs de l'Est qui ne se réjouissent pas d'avoir à l'affronter plus souvent. »

Therrien s'est dit heureux des changements qui ont été apportés au début de l'été avec, en plus de la venue de Weber, les ajouts d'Andrew Shaw, d'Alexander Radulov et d'Al Montoya.

« Radulov a un beau potentiel. Il était le joueur le plus attrayant du groupe sur le marché des joueurs autonomes », a-t-il opiné.

« Shaw est un joueur très respecté, comme Brendan Gallagher, en raison du style fougueux qu'il préconise. Il a remporté la Coupe Stanley deux fois (avec les Blackhawks de Chicago). J'ai énormément de respect pour lui. Avec Weber et Shaw, nous serons une équipe différente, plus robuste et qui ne s'en laissera pas imposer. Nous aimons la voie que nous empruntons. »