Ensuite, à égalité numérique, la rondelle est demeurée sur la lame du bâton de McKenna pour une fraction de seconde seulement dans l’enclave, le temps qu’il repère le centre Charlie Cerrato dans le cercle droit. McKenna a redirigé la passe vers lui et Cerrato a fait mouche pour porter la marque 2-0 avec 33,7 secondes à écouler au premier tiers.
« Il est spécial, n’est-ce pas?, a lancé l’entraîneur d’Arizona State Greg Powers. On peut le voir. Il s’agissait de son premier match dans les rangs universitaires, et quand il touchait à la rondelle en zone offensive, tout le monde retenait son souffle. Il est spécial. Il est jeune. Il va s’améliorer de match en match. Je pense même qu’il sera encore meilleur dès demain contre nous. »
McKenna et les Nittany Lions vont à nouveau croiser le fer contre les Sun Devils au même endroit samedi (20 h HE). La partie sera à nouveau présentée au NHL Network et sur la chaîne YouTube de la LNH.
« Il est un spécimen différent, a souligné l’entraîneur de Penn State Guy Gadowsky. Il voit le jeu d’une manière vraiment unique, et il est extrêmement rapide. C’est vraiment plaisant à regarder. »
McKenna n’a pas semblé impressionné, sur la glace comme en dehors.
Il a expliqué avoir choisi d’évoluer dans les rangs universitaires parce qu’il voulait relever le défi d’être opposé à des joueurs plus vieux et plus forts, afin de se préparer à potentiellement jouer dans la LNH la saison prochaine.
Il a toutefois déjà représenté le Canada au Championnat mondial junior et a été nommé joueur de l’année dans la Ligue de hockey de l’Ouest (WHL) et la ligue canadienne de hockey la saison dernière. Il a récolté 129 points (41 buts, 88 passes) en 56 matchs avec Medicine Hat l’an dernier, avant d’ajouter 38 points (neuf buts, 29 passes) en 16 rencontres des séries éliminatoires.
Lorsqu’il lui a été demandé ce qu’il avait appris du hockey universitaire à son premier match, il a donné l’impression que ce n’était pas un défi si difficile à relever.
« Il n’y a pas beaucoup de temps et d’espace sur la glace, a-t-il noté. Je crois que c’est plus rapide. Je ne sais pas trop. Ce n’est pas totalement différent. Nous jouons avec et contre de bons joueurs. J’ai joué contre de bons joueurs toute ma vie. Prendre part au Championnat mondial junior et d’autres tournois du genre m’a un peu préparé pour ça. »
McKenna a semblé calme en possession du disque, lorsqu’il le transportait sur toute la longueur de la patinoire, qu’il se faufilait dans la circulation lourde et qu’il effectuait des passes vives et précises.
« Je ne l’ai jamais vu paniquer… jamais, a souligné Gadowsky. Tout ce qu’il fait a une intention. Il dicte toujours l’allure du jeu. Il ne semble pas réagir, il dicte. »
Gadowsky a ajouté que McKenna avait été bon sans la rondelle également.
« Je dirais même vraiment bon, a précisé Gadowsky. Il a effectué d’excellents replis. Il a très bien joué sa position en zone défensive. Ça m’a vraiment impressionné en fait. »
L’attention ne dérange pas McKenna. Gadowsky l’a qualifié de « gars le plus décontracté ».
« Gavin aide notre équipe de cette manière aussi, a affirmé Gadowsky. On ne dit pas souvent ça à propos d’un joueur de première année. Mais il est tellement décontracté qu’il en exerce une influence apaisante. Il y a tellement de bruit autour de lui. Les émotions sont un peu plus fortes pour cette raison, mais il est capable de tout encaisser et de demeurer très calme, je pense que c’est une très bonne chose pour l’équipe. »
Après le match, la salle des médias était bondée pour la conférence de presse. Il y avait non seulement des journalistes, mais aussi une équipe de caméramans avec un énorme micro. Cerrato s’est assis aux côtés de McKenna et lui a laissé les projecteurs, même s’il a sonné la charge pour les Nittany Lions avec cinq points (deux buts, trois passes). À un certain moment, il a même interrompu McKenna pour le louanger.
« Il est évidemment Gavin McKenna, a lancé Cerrato. C’est l’homme de la situation. Je ne pense cependant pas que vous réalisez tout le bruit qui vient de l’extérieur. Il y a des gens qui suivent l’autobus de l’équipe jusqu’à notre hôtel, après les soupers. C’est fou. Il a 17 ans, et il gère ça de cette manière. C’est incroyable. »