top-10 lines

Les blessures, l'identité de l'adversaire, les échanges et le marché des joueurs autonomes sont tous des raisons qui forcent les entraîneurs de la LNH à modifier leurs trios. Mais au fil des décennies, certaines combinaisons sont parvenues à s'inscrire dans la mémoire collective grâce à leur efficacité, leur production et le nombre de fois que ses membres ont inscrit leur nom sur la Coupe Stanley.
Voici le top-10 des meilleurs trios de l'histoire de la LNH :

10. La Legion of Doom (1994-97)

Dans une LNH reconnue pour l'accrochage, Eric Lindros est devenu, dans les années 1990, le joueur le plus dominant de la LNH, autant pour sa capacité à marquer qu'à renverser ses adversaires.
Puis en février 1995, les Flyers ont réalisé un vol en obtenant John LeClair, Éric Desjardins et Gilbert Dionne des Canadiens de Montréal en retour de Mark Recchi. LeClair allait être jumelé à Lindros et Mikael Renberg pour ainsi créer le trio le plus intimidant de l'époque, la Legion of Doom. Chacun des trois joueurs mesurait au moins 6 pieds 2 pouces et faisait osciller la balance entre 215 et 240 livres.

Retro Recap: Legion of Doom destroy Montreal

Les affronter, c'était comme tenter d'arrêter un train. Seuls Mario Lemieux et Jaromir Jagr ont obtenu plus de points par match que Lindros durant cette période de trois saisons. LeClair a pris le 10e rang dans cette catégorie. À l'époque, les mises en échec n'étaient pas comptabilisées, sinon, ce serait l'autre catégorie où les trois se sont signalés.

9. Lemieux-Francis-Jagr (1995-1997)

Le duo formé de Mario Lemieux et Jaromir Jagr a fait la pluie et le beau temps avec les Penguins de Pittsburgh dans les années 1990, peu importe avec qui les deux joueurs évoluaient entre Kevin Stevens et Ron Francis.Avec Stevens dans ce qui a été surnommé la « Skyline » (parce que les trois attaquants étaient très grands), les Penguins ont remporté deux Coupes Stanley. Mais avec le départ de Stevens pour Boston, et le retour au jeu de Lemieux après une saison loin de l'action en raison d'une opération au dos, les Penguins ont décidé de muter Ron Francis au centre du duo Lemieux-Jagr.
Cette combinaison aura créé l'un des meilleurs trios de l'histoire. Lors de cette saison 1995-96, Lemieux a amassé 161 points en 70 parties pour remporter le trophée Art-Ross. Jagr l'a suivi avec 149 points en 82 matchs, alors que Francis a conclu la saison au quatrième rang des marqueurs avec 119 points en 77 rencontres, un de moins que Joe Sakic, qui avait toutefois disputé 82 parties. Sans ces quelques matchs ratés pour Francis, les Penguins auraient pu avoir dans leur formation les trois premiers pointeurs de la LNH, un exploit qui n'avait pas été réalisé depuis 1949-1950.
L'annonce de la première retraite de Lemieux après la saison 1997 nous aura limités à seulement deux saisons pour cette unité, ce qui explique son rang dans ce palmarès, mais ce trio aura été l'un des plus productifs de l'histoire de la LNH, à une époque où l'accrochage était légion.

8. La Triple couronne (1979-1984)

Incapable de se tailler un poste à temps plein dans la LNH à l'âge de 24 ans, Charlie Simmer semblait voué pour une carrière dans les ligues mineures. Mais le 13 janvier 1979, l'entraîneur-chef des Kings de Los Angeles a décidé de le muter avec Marcel Dionne et Dave Taylor, en espérant que son physique de 6 pieds 3 pouces et 209 livres aiderait les deux autres attaquants.
L'un des meilleurs trios de l'histoire de la LNH venait d'être créé. Simmer a complété la saison avec 48 points en 38 matchs. À partir de ce moment, jusqu'au démantèlement du trio au début de la saison 1984-85, Dionne, Taylor et Simmer ont été respectivement les troisième, 10e et 11e attaquants les plus prolifiques de la LNH. Dionne, avec 657 points en 422 parties, n'a été devancé que par Wayne Gretzky et Mike Bossy pour le nombre de points durant cette période, et il a remporté le trophée Art-Ross avec 137 points au compteur en 1979-80. Taylor, qui a été ennuyé par les blessures, a maintenu la sixième meilleure moyenne de points par match de la LNH durant de 1979 à 1984.
Il ne leur aura manqué qu'une conquête de la Coupe Stanley, mais malheureusement, les Kings, outre le trio de la Triple couronne, avaient bien peu à offrir.

7. La French Connection (1972-1979)

Jusqu'à la fin des années 1960, les Canadiens de Montréal avaient une certaine priorité sur les meilleurs espoirs francophones lorsque venait le temps de leur offrir un contrat ou de les repêcher. Cet avantage est disparu après l'encan amateur de 1969, au grand désespoir du club, qui a ainsi vu un incroyable trio de joueurs québécois leur échapper : la French Connection.
C'est à Buffalo que Gilbert Perreault, René Robert et Richard Martin ont fait des merveilles et mis la jeune concession des Sabres sur les rails. Perreault, le tout premier choix du Repêchage 1970, et de l'histoire des Sabres, a été réuni avec ses deux compatriotes de 1972-73 à 1978-79. Durant cette période, Perreault a été le sixième meilleur pointeur de la LNH, alors que Robert et Martin ont pris respectivement le huitième et 13e rang. Perreault est aujourd'hui membre du Temple de la renommée et chacun des membres du trio s'est retrouvé sur l'équipe d'étoiles de la LNH à au moins une occasion.
Les Sabres, qui n'avaient participé qu'une fois aux séries éliminatoires dans leur histoire, ont atteint la Finale de la Coupe Stanley dès la saison 1974-75 grâce à la French Connection, année où les trois joueurs ont tous connu une campagne de 95 points ou plus.

6. La Perfection Line (2016-2020)

Après avoir passé la majeure partie de la saison 2016-17 ensemble, Patrice Bergeron, Brad Marchand et David Pastrnak ont été réunis à nouveau lors de la campagne suivante, et ils n'ont plus jamais été séparés. Les trois joueurs des Bruins sont devenus le trio le plus efficace de la LNH.

Marchand, qui n'avait jamais amassé plus de 61 points en une saison avant de se retrouver avec Bergeron et Pastrnak, est le quatrième attaquant avec le plus de points par match dans la LNH depuis 2017-18, alors que Pastrnak est huitième, lui qui vient de connaître sa meilleure saison en carrière avec 95 points en 70 rencontres. Quant à Bergeron, il est la colle qui tient tout en place en s'assurant de monter la garde à l'arrière… tout en amassant plus d'un point par match en moyenne.
On ne sait pas encore pendant combien d'années les trois joueurs seront jumelés, mais il n'y a pas de doute que la « Perfection Line » aura été le trio le plus dominant de la dernière décennie dans la LNH.

5. La Nitro Line (1967-75)

S'il y a une transaction qui a changé le visage d'une équipe, c'est celle entre les Blackhawks de Chicago et les Bruins de Boston, qui a permis à ces derniers de mettre la main sur Phil Esposito, Ken Hodge et Fred Stanfield.
Jumelés à Wayne Cashman, Esposito et Hodge ont formé le meilleur trio du début des années 1970 et permis aux Bruins de remporter la Coupe Stanley en 1970 et 1972. De 1967-68 à 1974-75, Esposito est le joueur qui a amassé le plus de points dans la LNH, alors que Hodge a été septième et Cashman 32e, lui qui avait toutefois disputé moins de matchs que ses coéquipiers.
Il faut dire qu'une bonne portion de l'offensive de ce trio venait de la présence de Bobby Orr à la défensive, lui qui a été le seul joueur de la LNH pouvant rivaliser avec Esposito en matière de production offensive durant cette période.

4. Le Russian Five

Un trio, le nom le dit, est composé de trois joueurs. Mais nous ferons une exception ici, puisqu'il impossible d'analyser le Russian Five sans l'apport de ses défenseurs.
Les Red Wings de Detroit ont été l'équipe qui a le plus profité de la chute de l'URSS afin de faire l'acquisition de joueurs d'impact. Ils ont repêché et convaincu Sergei Federov, Vladimir Konstantinov et Vyacheslav Kozlov de faire le saut en Amérique du Nord. Puis, ils ont obtenu par voie de transaction le légendaire Vyacheslav Fetisov, qui, à 36 ans, n'avait pas été en mesure d'imiter ses succès sur la scène internationale en cinq saisons avec les Devils du New Jersey. Finalement, le 27 octobre 1995, les Red Wings ont échangé Ray Sheppard - qui venait de marquer 50 buts deux saisons plus tôt - aux Flames de Calgary afin de mettre la main sur Igor Larionov.

Le plan était en place pour l'entraîneur Scotty Bowman, qui les a réunis le 27 octobre 1995, et qui leur a dit de jouer comme ils le faisaient avec l'URSS. Lors de ce premier match, les Red Wings ont limité les Flames de Calgary à... huit lancers, et les cinq Russes ont amassé cinq points. Ils sont immédiatement devenus l'unité la plus spectaculaire de la LNH. L'année suivante, Detroit a remporté sa première Coupe Stanley depuis 1955, porté par le Russian Five.
Malheureusement, cette unité n'aura existé que pendant deux saisons. Six jours après la conquête de la Coupe, Fetisov et Konstantinov ont été impliqués dans un accident de la route, laissant Konstantinov paralysé. La saison suivante, les Red Wings ont remporté la Coupe Stanley à nouveau et en son honneur. Fetisov prit sa retraite par la suite.

3. Le Trio Grande (1977-1984)

Les Islanders de New York n'ont eu besoin que de huit saisons pour soulever la Coupe Stanley pour la première fois de leur existence, en 1980, et lancer une dynastie qui allait leur permettre de remporter les trois Finales suivantes, en plus de participer à celle de 1984.
Leurs succès, les Islanders les doivent à la formation du « Trio Grande », la meilleure unité offensive de la LNH à l'époque, formée de Mike Bossy, Bryan Trottier et Clark Gillies. Le légendaire entraîneur-chef Al Arbour a décidé de jumeler les trois jeunes joueurs lors de la saison 1977-78 et la recette a été parfaite. Bossy a amassé 811 points lors des sept saisons suivantes, deuxième dans la LNH derrière Gretzky, et ses 416 buts le placent au premier rang. Trottier, avec 793 points, apparaît au quatrième rang des pointeurs pour la même période. Quant à Gillies, il a obtenu 454 points, mais surtout, son jeu physique permettait à ses deux coéquipiers de s'exprimer sur la patinoire. Le mélange parfait.
Les trois joueurs ont vu leurs chandails être retirés par l'organisation au terme de leur carrière.

2. La Production Line (1947-1952)

Quelle est la dernière équipe dans la LNH à avoir vu trois membres du même trio terminer aux trois premiers rangs des pointeurs du circuit? Ce sont les Red Wings de Detroit de la saison 1949-50, quand Ted Lindsay (78 points), Sid Abel (69) et Gordie Howe (68) ont réalisé l'exploit, laissant Maurice Richard prendre le quatrième rang avec 65 points.
Les trois joueurs ont connecté dès qu'ils ont été placés ensemble par le nouvel entraîneur Tommy Ivan en 1947. Abel était un vétéran, mais ses deux jeunes coéquipiers lui ont permis de connaître ses meilleures saisons en carrière. Quant à Lindsay et Howe, ils sont devenus des légendes. Les trois joueurs, de 1947-48 à 1951-52, ont été les trois meilleurs pointeurs de la LNH. Le trio a permis aux Red Wings de remporter la Coupe Stanley en 1950 et en 1952.

1. La Punch Line (1943-1948)

Lors de la saison 1943-44, l'entraîneur-chef des Canadiens de Montréal Dick Irvin a eu l'idée de génie de jumeler deux jeunes joueurs de l'organisation, Maurice Richard et Elmer Lach, au vétéran Toe Blake. Le trio, la Punch Line, est immédiatement devenu le meilleur de l'histoire.
Dès la saison suivante, les trois attaquants ont terminé aux trois premiers rangs des pointeurs de la Ligue. Lach (80 points), Richard (73) et Blake (67) ont amassé un total de 220 points lors de cette saison, un record de la LNH qui a tenu jusque dans les années 1960. Lors de cette saison, Richard est devenu le premier joueur à inscrire 50 buts en 50 matchs. Il a fallu attendre la saison 1980-81 pour voir Mike Bossy faire de même avec les Islanders de New York.

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Entre 1943-44 et 1947-48, les trois joueurs ont été les plus prolifiques de la LNH. Richard a amassé 300 points en 259 parties, 51 de plus que tout autre joueur de la LNH n'évoluant pas sur la Punchline.
Surtout, ce trio a permis aux Canadiens de redevenir la meilleure équipe de la LNH en remportant la Coupe Stanley en 1944 et 1946. L'organisation n'avait pas soulevé la Coupe depuis 1931, la plus longue disette de l'histoire du club (avec celle actuellement en cours).

Mention spéciale

Les frères Stastny (1981-85)

Voir deux joueurs de la même famille dans la LNH, c'est plutôt rare. Imaginez lorsqu'ils sont trois et qu'ils se retrouvent tous sur le même trio. C'est ce que les Statsny ont réalisé dans les années 1980 avec les Nordiques de Québec.
La formation de la Vieille Capitale a réussi un coup de maître en 1980 en convainquant Peter et Anton de faire défection de la Tchécoslovaquie afin de se joindre aux Nordiques. L'année suivante, leur frère Marian allait faire de même, et le trio était réuni à Québec pour permettre à la concession, qui venait de faire le saut de l'Association mondiale de hockey, de devenir une opposition sérieuse.

Durant leurs cinq saisons ensemble à Québec, les Stastny ont amassé 1223 points en 1014 parties. Peter a été le meilleur du groupe avec 591 points en 387 rencontres, troisième dans la LNH durant cette période derrière Gretzky et Bossy, et les deux autres frères ont maintenu une moyenne de points par match de 1,04, pour Anton, et 0,95, pour Marian.