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Le repêchage 2024 Upper Deck se tiendra les 28 et 29 juin à la Sphère de Las Vegas. La première ronde sera présentée le 28 juin (19 h HE; ESPN, ESPN+, SN, TVAS), tandis que les rondes 2 à 7 se dérouleront le 29 juin (11 h 30 HE; ESPN+, NHLN, SN, SN1). En attendant l’événement, LNH.com vous offre des portraits d’espoirs admissibles à l’encan. Voici celui de Cole Beaudoin des Colts de Barrie dans la Ligue junior de l’Ontario (OHL).

BUFFALO, État de New York – Cole Beaudoin possède une éthique de travail irréprochable, a toujours la pédale au plancher sur la glace, est capable de s’acquitter de toutes les tâches et accepte volontiers les critiques constructives afin d’améliorer son jeu.

Peut-on parler d’un joueur de rêve pour un entraîneur?

« Vous m’enlevez les mots de la bouche », a lancé Marty Williamson, qui a dirigé Beaudoin au cours des deux dernières saisons avec les Colts de Barrie. « Il possède cette détermination et ce dévouement de toujours faire la bonne chose et de toujours s’améliorer. »

Pour Beaudoin, cette détermination se manifeste d’abord dans le gymnase. L’étiquette de joueur à la condition physique irréprochable lui colle à la peau depuis plusieurs années déjà.

Beaudoin s’est présenté à la Séance d’évaluation des espoirs de la LNH (Combine) à Buffalo en ayant hâte de prendre part aux tests physiques, contrairement à plusieurs de ses homologues qui les redoutent.

« Je suis quand même un peu nerveux, mais je pense que je me suis bien préparé », a glissé Beaudoin avec le sourire au cours d’un entretien avec LNH.com au Combine.

Il s’agit un peu d’un euphémisme, puisqu’il a remporté deux épreuves – durée de l’épreuve de cardio et le développé couché (bench press) – en plus de terminer parmi les 10 premiers dans quatre autres épreuves.

Il semble en effet difficile de tenir Beaudoin loin du gymnase, et il est un adepte fervent de la course à pied.

Une telle dévotion à pousser de la fonte a même inquiété Williamson au cours de la première saison de Beaudoin à Barrie.

« Vers le mois de janvier, je suis allé lui parler, parce que je voulais qu’il diminue le rythme dans le gymnase, a raconté Williamson. J’avais peur qu’il se fatigue, à force de soulever toutes ces charges très lourdes et avec ces courses auxquelles il s’adonnait le soir. J’avais l’intention de beaucoup l’utiliser dans les matchs, alors je voulais qu’il se repose un peu.

« Il est allé voir mes adjoints, et il était dans tous ses états! Il ne comprenait pas que je puisse penser qu’il se fatigue. J’ai ensuite parlé avec nos responsables de la condition physique, et ils m’ont affirmé qu’il savait parfaitement ce qu’il faisait. Il ajustait déjà sa charge de travail dans le gymnase à mesure que la saison avançait, alors je lui ai donné le feu vert. »

Le travail acharné de Beaudoin lui a permis de perfectionner plusieurs aspects de son jeu au point d’y exceller. Il a ainsi été élu meilleur joueur en infériorité numérique de la OHL au terme d’un scrutin mené auprès des entraîneurs du circuit. Il a aussi reçu le titre de joueur le plus travaillant, et a terminé au deuxième rang dans la catégorie du meilleur attaquant défensif.

Si le travail des dépisteurs n’est pas une science exacte, il est difficile d’en trouver un qui entretient un doute sur les chances de Beaudoin d’atteindre la LNH.

« Je pense être un joueur qui pratique un style taillé sur mesure pour la LNH. J’affiche de la constance dans mon jeu, a affirmé Beaudoin. Je regarde beaucoup de matchs des séries, et je crois que c’est exactement le genre de hockey que je pratique. C’est intense. Les joueurs tentent simplement de foncer au filet avec la rondelle afin de créer des jeux pour leurs coéquipiers et leur donner de l’espace. »

Alors, avec toutes ces qualités, pourquoi faut-il descendre jusqu’au 25e rang du classement final des patineurs nord-américains du Bureau central de dépistage de la LNH pour retrouver le nom de Beaudoin?

C’est que des doutes subsistent quant à son potentiel offensif et son coup de patin. Après une récolte modeste de 20 points en 63 matchs à sa saison recrue à Barrie, Beaudoin a bouclé la dernière campagne avec 62 points (28 buts, 34 passes) en 67 parties.

« Beaudoin est un gros bonhomme et tu sais à quoi t’attendre dans son cas, a analysé Jean-François Damphousse du Bureau central de dépistage. Il va possiblement être un centre de troisième trio et tuer des punitions. Il est bon en échec avant et il s’implique physiquement. Reste à voir s’il possède le côté créatif offensivement pour jouer sur les deux premiers trios. »

Beaudoin s’est toutefois amusé à déjouer les pronostics au cours des derniers mois. À deux reprises, il a représenté le Canada sur la scène internationale cette année, au tournoi Hlinka-Gretzky et au Championnat du monde des moins de 18 ans. Chaque fois, il a amorcé la compétition dans un rôle de soutien, avant de se voir confier de plus en plus de responsabilités à mesure que le tournoi avançait.

La même chose s’était produite en séries éliminatoires à sa première saison avec les Colts.

« Nous avions perdu notre centre numéro un en séries, et il est en quelque sorte devenu notre premier centre, à seulement 16 ans, s’est souvenu Williamson. Nous affrontions une excellente équipe, le Battalion de North Bay, et nous avons poussé la série en sept matchs avant de nous incliner. Cole faisait tout sur la glace. »

Quant à son coup de patin prétendument déficient, son entraîneur ne s’en fait pas outre mesure non plus.

« Il est déterminé à s’améliorer de ce côté, mais honnêtement, je l’ai rarement vu perdre une course pour la rondelle, a-t-il argué. Il ne possède pas le coup de patin le plus élégant, mais il est assez bon pour lui permettre d’exceller sur la glace. »

Des Alpes suisses à la LNH

S’il parvient à atteindre la LNH, Cole aura suivi les traces de son paternel. Éric Beaudoin a été sélectionné au quatrième tour (92e au total) du repêchage de 1998 par le Lightning de Tampa Bay, avant de disputer 53 parties dans l’uniforme des Panthers de la Floride entre 2001 et 2004.

Éric a ensuite traversé l’Atlantique pour poursuivre sa carrière. Il a notamment évolué en Finlande, en Suède et en Suisse.

Ça explique pourquoi les premiers coups de patin de Cole ont été donnés dans le décor féérique des Alpes suisses, à Bienne.

« Mon frère participait à un camp de hockey et je me suis joint à lui, a noté Beaudoin. Nous avons habité là-bas pendant quatre ans. Je m’y suis fait des amis avec qui j’ai gardé le contact. J’ai encore beaucoup de souvenirs de mon passage dans ce pays. »

Grandir en Suisse a aussi permis à Cole de parfaire son français, la langue qui est parlée par la famille de son père, un franco-ontarien de la région d’Ottawa.

« Je suis ensuite allé à l’école en immersion française (à Kanata), mais ça parle anglais à la maison, a-t-indiqué. J’aurais dû maintenir mon français beaucoup plus que je l’ai fait, mais je le comprends encore bien, et je peux encore dire quelques phrases. »

S’il devait entendre son nom être appelé par les Canadiens de Montréal le 28 ou le 29 juin lors du repêchage à Las Vegas, il risque de vouloir faire une autre immersion, cette fois au chalet de ses grands-parents près du lac des Outaouais, pour se rafraîchir la mémoire.

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