lafreniere chaumont

TARRYTOWN, New York – Dans les gradins du Madison Square Garden, il y a des chandails des Rangers en quantité industrielle. Dans cette mer de bleu, on aperçoit le 10 d’Artemi Panarin, le 31 d’Igor Shesterkin, le 23 d’Adam Fox, le 93 de Mika Zibanejad, mais aussi le numéro 13 d’Alexis Lafrenière.

Lafrenière fait maintenant partie de ce noyau dur des « Blue Shirts ». Il n’est plus juste le premier de classe du repêchage de 2020 à qui on prédit un bel avenir. Le futur et le présent s’entrecroisent avec lui.

Avant d’attaquer le dossier de Shesterkin, qui aurait signé une prolongation de contrat de huit ans selon plusieurs sources, Chris Drury a réglé un autre enjeu important à Manhattan.

Le 25 octobre dernier, le directeur général des Rangers a consenti une prolongation de contrat de 7 ans et 52,150 millions $ (7,45 millions $ en moyenne) à Lafrenière.

À son casier au centre d’entraînement de l’équipe à Tarrytown après un entraînement optionnel en cette journée ensoleillé, l’ailier de 23 ans a insisté sur son désir de s’enraciner avec les Rangers.

« Ça fait du bien mentalement, je voulais obtenir un contrat à long terme, a-t-il dit en entrevue à LNH.com. J’aime ça être ici avec les Rangers. Je suis heureux avec cette équipe et nous avons une bonne équipe tous les ans. Je resterai longtemps à New York et j’aurai la chance de m’établir comme un joueur important. C’est un gros plus pour moi. Je n’aurai pas à penser à mon prochain contrat toute l’année. Je vais pouvoir me concentrer sur le hockey. »

Sur le plan hockey, Lafrenière suit une vague semblable à celle de son équipe depuis le début de l’année. Il y a des hauts et des bas. En 25 matchs, il a amassé 19 points (huit buts, 11 passes) et il présente un différentiel de -9.

« Récemment, nous avons traversé une mauvaise période comme équipe, a-t-il rappelé. Et c’était la même chose pour moi. Je dois continuer à travailler fort. Mais quand on gagne, c’est toujours plus facile. On dirait que tout le monde joue un peu mieux et ça devient plus agréable. »

NYR@SEA: Lafrenière dénoue l'impasse

À sa cinquième saison dans la jungle new-yorkaise, Lafrenière se dirige vers une première campagne de 60 points. L’an dernier, il avait atteint des sommets personnels pour les buts (28) et les points (57).

S’il parle toujours des succès de l’équipe en premier, il dévie un peu du discours classique en mentionnant qu’une première saison de 30 buts et de 60 points représenterait un but pour lui.

« Oui, j’aimerais ça. Je veux m’améliorer tous les ans. Je souhaite toujours devenir un meilleur joueur. Mais l’objectif principal reste de gagner des matchs. Je veux qu’on participe aux séries et que l’on connaisse un long parcours. Individuellement, je désire aussi avoir de meilleurs chiffres. J’espère toujours atteindre des sommets personnels. »

De retour avec Trocheck et Panarin

Les Rangers ont signé une victoire de 4-2 contre les Penguins vendredi au Madison Square Garden quelques heures après l’échange de leur capitaine, Jacob Trouba.

« C’était dur pour tout le monde, a noté Lafrenière. Nous respections tous Jacob. Il était notre capitaine et notre meneur depuis longtemps. Il apportait un aspect physique, il bloquait des tirs et il se levait au bon moment dans notre vestiaire. Nous venons de perdre un bon leader. Quand l’échange arrive, tu ne peux pas rester indifférent. Je lui souhaite tout le bonheur avec les Ducks à Anaheim. Mais nous allons nous ennuyer de lui à New York. »

L’ancien de l’Océanic de Rimouski a été l’un des artisans de ce gain des « Blue Shirts » avec deux passes face à la bande à Sidney Crosby. Il était de retour à l’aile droite en compagnie de Vincent Trocheck et d’Artemi Panarin.

« Il y a une belle complicité entre nous. J’étais heureux de renouer avec eux contre les Penguins. L’an dernier, nous avons joué pratiquement tous nos matchs au sein du même trio. Nous avons bâti une belle cohésion comme trio. C’est difficile de construire ça avec d’autres joueurs. Nous avons bien joué face aux Penguins, mais nous aurons besoin de maintenir ce rythme pour plusieurs rencontres. »

Peter Laviolette gardera ce trio intact à condition d’y voir une constance.

« Au cours d’une saison, il y a toujours des hauts et des bas pour tous les joueurs, a expliqué Peter Laviolette. Et pour tous les trios. Mais cette ligne est généralement très constant. J’ai modifié un peu mes trios dans les derniers matchs. J’ai choisi de revenir avec eux contre les Penguins. Ils ont du plaisir à jouer ensemble, ils se connaissent bien. Ils ont généré plusieurs chances de marquer. J’aurai besoin de voir la même chose lors des prochains matchs. »

Ignoré par l’équipe canadienne

Considéré comme l’un des nombreux candidats pour l’un des 13 postes parmi les attaquants du Canada pour la Confrontation des 4 nations, Lafrenière n’a finalement pas reçu l’invitation de Don Sweeney, le DG de l’équipe.

Il aurait bien aimé faire partie de l’aventure, mais il comprend le choix des décideurs de la formation canadienne.

« Je pense que j’ai encore plein de choses à travailler dans mon jeu, a-t-il répliqué. Le Canada comptera sur une très bonne équipe, c’est une formation pleine de bons joueurs. Je veux continuer à travailler et à m’améliorer. Je peux juste contrôler ça. Mais je peux aussi me servir de ce refus comme une motivation de plus. »

Heureux pour son grand ami

Avant de discuter de sa saison et de son équipe, Lafrenière est revenu un brin dans le passé. Il a décrit le match de lundi soir contre les Devils du New Jersey où Nathan Légaré a réalisé ses premiers pas dans la LNH.

« C’était incroyable comme sentiment, a dit l’attaquant new-yorkais. Je sais que Nathan a travaillé fort pour atteindre la LNH. Il n’a jamais arrêté d’y croire. Dans la Ligue américaine, il travaillait fort et il faisait la même chose l’été à l’entraînement. J’ai trouvé ça spécial de le voir jouer son premier match dans la LNH contre nous, les Rangers. Je n’aurais sûrement pas pu être là pour son premier match s’il l’avait joué dans une autre ville. Je n’ai pas juste vu son premier match, j’ai joué contre lui.

« J’ai joué avec Nathan pratiquement toute mon enfance, a-t-il continué. Je formais un trio avec lui et Félix (Lafrance). Je ne jouais pas juste au hockey avec lui dans ma jeunesse, nous étions aussi des coéquipiers au baseball. J’ai donc grandi avec lui. Il reste l’un de mes meilleurs amis et je me tiens toujours avec lui l’été. »

En deux matchs avec les Devils, Légaré a fait son boulot de boule d’énergie en distribuant un total de 11 mises en échec.

« Dans la LNH, tout le monde peut marquer des buts et faire un paquet de trucs, a souligné Lafrenière. Il faut parfois que tu te trouves un rôle. Nathan l’a compris. Il est un gars d’énergie, il patine bien, mais il est aussi physique. Il a joué un bon match contre nous. Il voudra maintenant garder sa place avec les Devils. Je lui souhaite tellement. »