Malgré ses 37 ans, Marchand ne montre aucun signe de ralentissement. Avec les absences d’Aleksander Barkov et de Matthew Tkachuk depuis le début de l’année, il a pris une grande portion de l’attaque sur ses épaules. L’ailier de 5 pi 9 po et 180 lb trône au sommet des marqueurs des Panthers avec 44 points (22 buts, 22 passes).
Il a maintenant 1024 points (446 buts, 578 passes) en 1137 matchs dans la LNH. Il s’agit de bons chiffres pour un jeune qui ne rêvait que de jouer un seul match dans cette ligue.
« Je suis fébrile, toute ma famille est là, a affirmé Marchand. Ce sont des moments qui ne se produisent pas souvent dans une carrière et je n’aurais jamais cru ça possible.
« Cent points, c’est tellement un gros jalon, a-t-il poursuivi. Ton rêve est de jouer un match dans la LNH et je n’ai jamais vraiment pensé à ce que ça prenait pour atteindre cette étape. Tu espères de pouvoir t’y rendre et ensuite, tout ce qui te préoccupe, c’est de pouvoir rester aussi longtemps que tu le peux.
« Même après dix ans, je ne croyais pas que c’était possible. J’ai atteint un point où je me suis dit que si je pouvais rester en santé pour encore quatre ou cinq ans, ça serait possible. Il faut que tellement de choses se passent de la bonne façon pour atteindre ce plateau. Je n’ai donc jamais rêvé aussi grand que ça, je voulais juste être dans la LNH aussi longtemps que je le pouvais. »
Les JO, un autre rêve
À l’image du plateau des 1000 points, le joueur originaire de la Nouvelle-Écosse n’avait jamais envisagé la possibilité de représenter son pays sur la plus grande scène possible, celle des Jeux olympiques. Dans quelques heures, Marchand connaîtra son sort pour l’équipe canadienne.
« C’est le plus haut niveau que tu peux jouer dans le monde, a-t-il rappelé. C’est le rêve ultime. J’ai toujours rêvé de jouer dans la LNH, mais c’est un niveau différent. Je n’ai jamais rêvé à ça, car je croyais que ce n’était pas réaliste. C’est littéralement le moteur derrière mon entraînement, ce sur quoi je me concentre depuis 12 ans, depuis que j’ai eu un avant-goût du camp préolympique de 2014. C’est ce que je veux le plus accomplir, faire partie de cette équipe. J’espère que ça va arriver. »
Marchand, qui a remporté la Confrontation des 4 nations et gagné la Coupe Stanley l’an dernier à ses premiers pas avec les Panthers, devrait logiquement obtenir son billet pour Milan. Mais il refusera de crier victoire avant l’annonce de l’équipe du 31 décembre.
« Je sens que j’ai pu revenir au niveau où j’étais avant mes chirurgies l’an passé, a-t-il mentionné. Mais il y a tellement de bons joueurs dans cette ligue que je comprendrais pourquoi je ne suis pas choisi. Mais je serai reconnaissant si je suis pris.
« C’est stressant! Chaque jour, tu as quelque chose à prouver et tu veux faire mieux que les gars que tu affrontes, a-t-il enchaîné. Tu ne sais jamais quand les décideurs sont dans l’édifice pour te voir, et même s’ils n’y sont pas, ils le font par les yeux de quelqu’un d’autre ou en ligne. Tu ne peux pas prendre une journée de congé. Il s’agira de ma dernière chance. J’y pense beaucoup. C’est la raison pour laquelle j’ai eu trois opérations l’an passé : je savais que les JO arrivaient cette année et je voulais me préparer en conséquence, pas juste au cours des dernières semaines, mais depuis des années. »
Dans sa mêlée de presse de plus de dix minutes, Marchand a salué l’impact des Patrice Bergeron, Zdeno Chara avec les Bruins, mais aussi de Sidney Crosby, un compatriote de la Nouvelle-Écosse.
« Ce qui te sépare des autres joueurs, c’est ta façon de travailler, a affirmé l’ancienne peste des Bruins et aujourd’hui des Panthers. Sid n’a pas juste le plus grand talent au sein de la LNH, il est aussi le plus travaillant. Il le fait depuis toujours. Je crois aussi que Nate (MacKinnon) est devenu le joueur qu’on connaît aujourd’hui grâce à l’influence de Sid. Ils se poussent l’été lors des entraînements. Nous nous entraînons avec rigueur, mais aussi dans un environnement compétitif. »