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ST. PAUL, MINNESOTA – Dans une année aussi importante que celle de son admissibilité au repêchage de la LNH, Lars Steiner aurait bien pu être privé de sa chance de représenter la Suisse au Championnat mondial junior. C’est du moins ce que disaient les pronostics.

L’attaquant des Huskies de Rouyn-Noranda s’est blessé à l’épaule à la mi-octobre et on évaluait alors la durée de son absence entre six et 12 semaines. Il a finalement eu besoin du minimum.

« Je n’étais pas trop inquiet, je savais que j’avais du temps avant le début du tournoi, a raconté le natif de Davos. J’ai travaillé fort pendant ma réadaptation et j’imagine que j’ai été un peu chanceux aussi. J’avais déjà eu ce type de blessure, alors je savais quoi faire pour m’en remettre. »

Steiner a eu le luxe de disputer huit matchs, récoltant deux buts et six points au passage, avec la formation abitibienne avant de rejoindre l’équipe nationale pour une deuxième année. Il a ainsi pu se remettre dans le bain avant de tenter de faire sa marque sur la scène internationale.

Pour tenter, surtout, de prouver sa valeur aux recruteurs des équipes de la LNH après avoir raté une bonne partie de la première moitié de saison.

« C’est assez difficile de ne pas jouer, mais quand tu reviens au jeu, tu ne peux pas penser au passé et craindre que quelque chose arrive à nouveau, a-t-il songé. Je crois que tu peux revenir plus fort d’une blessure. J’ai travaillé fort pendant ces semaines-là, et je veux montrer que je suis encore meilleur.

« Ici, c’est le plus gros tournoi, et je sais que plusieurs personnes regardent. J’essaie quand même de ne pas trop y penser et de jouer comme je le fais d’habitude. »

Après trois matchs, on peut dire qu’il démontre pas mal ce à quoi il nous a habitués depuis son arrivée avec les Huskies, la saison dernière. Il est rapide, combatif et il a un flair offensif indéniable. La seule différence, c’est qu’il évolue dans une équipe qui n’affiche pas une grande profondeur offensive.

Lors des deux premiers matchs contre des puissances comme les États-Unis et la Suède, ça ne lui a pas donné une grande marge de manœuvre. Steiner a tout de même trouvé le moyen de s’illustrer avec sa récolte d’un but et une aide. Il a ensuite ajouté une passe dans un gain de 4-0 contre l’Allemagne, mardi.

Avec trois points, il trône au sommet des pointeurs des siens à égalité avec Leon Muggli, un choix de deuxième tour des Capitals de Washington en 2024.

« Il apporte beaucoup d’énergie et son niveau de compétition est très bon, a vanté l’entraîneur suisse Jan Cadieux, en français. On voit qu’il est habitué le long des bandes, il gagne beaucoup de duels. C’est frustrant pour lui, il aimerait apporter plus offensivement, mais on ne génère pas assez à forces égales. »

Un bon signe

Malgré tout, la formation helvète a trouvé le moyen de tenir tête aux Américains dans un revers de 2-1 et aux Suédois dans une défaite de 4-2, avant de corriger les Allemands.

Avec un éventuel duel de quarts contre l’une des deux meilleures équipes du groupe B, la Suisse devra tenter d’être aussi productive qu’elle ne l’a été contre une nation inférieure.

« On aura besoin de Lars, il est l’un de nos meilleurs joueurs offensifs, a dit Cadieux. On a besoin de trouver un moyen pour qu’il débloque son compteur et qu’il soit capable d’apporter plus offensivement. Il en aurait envie. Si on veut avoir du succès, ça va passer par plus d’offensive. Ça va passer par lui. »

Tout compte fait, et même si elle n’a qu’une victoire au compteur, la tenue de la troupe de Cadieux a de quoi impressionner compte tenu de la disparité de talent brut avec ses adversaires. On a affaire à une équipe tenace.

« Je pense que beaucoup de gens ne s’attendaient pas à ce qu’on joue de la façon dont on a joué jusqu’à maintenant, a conclu Steiner. On a montré qu’on pouvait jouer avec les grandes nations. On est encore un peu derrière, mais on peut assurément tenir notre bout. »