Hischier badge Chaumont

NEWARK – À la belle époque des Blackhawks de Chicago, gagnants la Coupe Stanley à trois reprises, Jonathan Toews avait hérité du surnom de capitaine sérieux. Un sobriquet qui pourrait aussi coller à la peau de Nico Hischier.

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Capitaine des Devils du New Jersey depuis maintenant trois ans, Hischier a hérité de ce rôle alors qu’il n’avait que 22 ans. Il avait remplacé Andy Greene dans cette responsabilité après deux saisons sans capitaine. Les Devils en avaient fait l’annonce en cours de saison au mois de février 2021. Toews, lui, avait 20 ans quand les Hawks lui avaient confié ce mandat.

Aujourd’hui, Hischier a 25 ans. Le Suisse n’est plus un jeune capitaine.

« Je suis plus confortable », a dit Hischier lors d’une entrevue dans le vestiaire des Devils avec LNH.com, dimanche matin. « Je n’arrête jamais d’apprendre. Tous les ans, je prends des trucs. Je reste encore un jeune capitaine, mais j’aime ce rôle. Je me sens mieux qu’à mes deux premières saisons avec cette lettre sur mon chandail. Il y a aussi d’autres bons vétérans maintenant au sein de l’équipe, ils facilitent mon travail. »

Sheldon Keefe, qui occupe le poste d’entraîneur en chef des Devils depuis le début de la saison, a offert une description se rapprochant drôlement de celle du capitaine sérieux.

« Nico est très appliqué et sérieux, a affirmé Keefe après l’entraînement matinal des Devils dimanche. Il sait ce qui se passe avec ses coéquipiers et il pose des gestes calculés. Il n’a pas d’ego, il permet aux autres joueurs de rester eux-mêmes. Il y a un bon mélange de personnalités dans notre vestiaire. Il n’y a pas un seul capitaine qui coche toutes les cases. Il y a différents types de meneurs. Tu as ceux qui mènent sur la glace et d’autres qui ont plus un rôle dans le vestiaire. Nico peut faire les deux. Quand il veut parler, il prend le temps de le faire. Et c’est la même chose quand il désire me parler. »

Dougie Hamilton, qui en est à sa 13e saison dans la LNH avec une quatrième équipe différente, avait le sourire dans le visage en parlant de son capitaine chez les Devils.

« Il parle plus avec son jeu sur la patinoire, c’est le gars qui est bon partout et qui peut remplir toutes les missions, a souligné le grand défenseur de 31 ans. Il a obtenu le 'C' à un jeune âge avec les Devils. J’ai beaucoup de respect pour lui comme capitaine. Il se comporte toujours de la bonne façon. »

Le collectif avant tout

En 31 matchs cette saison, Hischier a déjà amassé 27 points (15 buts, 12 passes) et il présente un différentiel de +10. L’Helvète est aussi l’attaquant le plus utilisé au sein de son équipe en infériorité numérique. Il a donc un impact dans les deux sens de la patinoire, surtout qu’il a toujours la mission de ralentir le meilleur trio de l’équipe adverse.

S’il maintient le même rythme offensivement, le numéro 13 pourrait cogner à la porte d’une saison de 40 buts, un exploit qui lui échappe toujours. Il a obtenu sa meilleure saison en 2022-2023 avec 31 buts et 80 points.

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Quand on lui parle de cette possibilité d’atteindre le chiffre des 40 pour les buts, il reste assez de glace.

« Je ne me place pas d’objectifs précis pour les buts ou les points, a-t-il répliqué. J’ai toujours comme mission d’aider mon équipe dans tous les départements possibles. Si je dois marquer ou fabriquer des jeux ou réduire au silence le gros trio de l’équipe adverse pour aider notre équipe à gagner, je serai heureux. Quand je sors de la patinoire, j’ai besoin d’avoir le sentiment que j’ai aidé mon équipe. Mais il y a plusieurs façons d’y arriver, pas uniquement avec les buts et les points. »

Élu parmi les trois finalistes pour le trophée Frank-Selke en 2022-2023, Hischier a de bonnes chances d’être encore au cœur de la course cette saison. Cette année-là, Patrice Bergeron avait gagné cet honneur pour une sixième fois. À l’image de ses statistiques personnelles, Hischier n’en fait pas une priorité.

« J’ai déjà figuré parmi les finalistes il y a deux ans. Il s’agissait d’un bel honneur. C’est un trophée qui vient témoigner de ton jeu complet sur la patinoire. Il s’agit d’une reconnaissance. Mais je ne pleurerai pas si je ne gagne jamais ce trophée. J’aimerais beaucoup mieux gagner la Coupe Stanley. Je ne me soucie pas des honneurs individuels. »