Crosby_McDavid

PITTSBURGH -Au lendemain du match que Sidney Crosby et les Penguins de Pittsburgh ont remporté 3-1 aux dépens de Connor McDavid et des Oilers d'Edmonton, mercredi, la discussion visant à déterminer qui est le meilleur joueur des deux à l'heure actuelle s'est poursuivie de plus belle.

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Crosby, dont l'équipe des Penguins affiche un dossier de 6-0-0 dans les affrontements directs contre McDavid et les Oilers, a récolté 66 points (24 buts, 42 passes) en 54 matchs cette saison.
McDavid, qui a été le meilleur marqueur de la Ligue à chacune des deux dernières saisons, a 82 points (31 buts, 51 aides) en 55 rencontres, ce qui le laisse à six points du meilleur pointeur dans la LNH, Nikita Kucherov du Lightning de Tampa Bay.
La discussion s'est enflammée en octobre, quand Crosby a déclaré à LNH.com que
McDavid était son choix à titre de meilleur joueur de la Ligue
.
Quatre mois plus tard, après qu'ils aient tous deux pu faire la démonstration de leur incroyable talent à l'offensive, le capitaine de 31 ans des Penguins se dit encore impressionné par le joueur de centre de 22 ans des Oilers, notant au passage qu'il est difficile de trouver des failles dans le jeu de McDavid.
« Il a été pas mal bon depuis le début, donc à partir de là c'est difficile de faire de mieux en mieux, a dit Crosby après la victoire des Penguins, mercredi. Mais si c'est possible d'y arriver, il va y arriver. Il a toujours fait preuve d'une telle constance. Je trouve que chacun des aspects de son jeu est si dangereux que ça devient plutôt difficile de l'arrêter. »
Mais deux jeux-clés observés pendant la victoire des Penguins, mercredi, ont donné un aperçu de ce qui fait pencher la balance en faveur de Crosby.
Le premier est survenu pendant la deuxième période, quand Bryan Rust a semblé échapper à l'emprise de McDavid. Rust a alors surgi depuis l'arrière du filet pour marquer un but en désavantage numérique qui a créé l'égalité 1-1.

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Puis, en troisième période, McDavid a quitté le banc en trombe et a commencé à filer le long de l'aile gauche au moment où les Oilers tiraient de l'arrière 2-1. Crosby, qui sentait le danger imminent, a choisi l'angle parfait en repli et il a ainsi pu intercepter McDavid et lui faire perdre la rondelle, les deux joueurs se retrouvant étendus sur la glace.
Crosby a complété le match avec un différentiel de plus-2, comparé à moins-1 pour McDavid.
C'est ce sixième sens qu'il affiche sur toute l'étendue de 200 pieds de la patinoire qui distingue Crosby des autres, y compris McDavid, a estimé l'entraîneur des Oilers Ken Hitchcock.
« Sid réfléchit à un niveau, quand l'autre équipe a la rondelle, qui est supérieur à tous les autres joueurs dans la Ligue, a affirmé Hitchcock. Son sens de l'anticipation quand l'autre équipe a la rondelle est si aiguisé, il sait d'avance où le disque va se diriger. Il peut intercepter des passes, te forcer à faire des erreurs… Et ensuite, il sait aussi où tout son monde se trouve sur la patinoire, donc il peut transformer ce revirement en chance de marquer. »
Il s'agit là d'une dimension du hockey que McDavid continue d'apprivoiser avec enthousiasme et détermination, selon Hitchcock.
« Connor l'a en lui, a dit le vétéran entraîneur. Il flaire le danger offensivement. Sid le fait aussi défensivement - il fait les deux. C'est dans cette direction que Connor se dirige. »
Hitchcock a dit avoir appris à apprécier davantage l'attention que Crosby porte aux détails à l'occasion des Jeux olympiques de 2010. Il était alors un des adjoints de l'entraîneur-chef du Canada Mike Babcock.
« Quand nous étions à l'entraînement, il y avait des moments où nous nous disions entre nous, "Mon dieu, qu'est-ce qu'il fait? Où s'en va-t-il comme ça?" Eh bien, il pratiquait des schémas de jeu qui n'avaient aucun lien avec l'exercice qui se déroulait sur la glace, a indiqué Hitchcock. Tu te demandais pourquoi il faisait ça, et ensuite tu voyais le même jeu apparaître tout à coup durant un match.
« L'autre chose, c'était que plus grand était l'enjeu du match, plus il avait un impact sur le déroulement du jeu. Au fur et à mesure que les matchs devenaient plus importants, il relevait son niveau de jeu, à un niveau que personne d'autre ne pouvait atteindre. Réussir à faire ça de temps à autre, c'est une chose. Mais le faire chaque fois qu'il y a un gros match? C'est plutôt spécial. »
Crosby est hors de tout doute un joueur qui se démarque quand l'enjeu est important, lui qui a remporté la Coupe Stanley trois fois (2009, 2016 et 2017), le trophée Conn-Smythe à titre de joueur le plus utile à son équipe dans les séries éliminatoires de la Coupe Stanley à deux reprises (2016, 2017) et deux médailles d'or olympiques (2010, 2014). Même McDavid admire le jeu de Crosby aux deux extrémités de la patinoire.
« (Surtout) à quel point il est solide profondément dans sa zone, a noté McDavid. En tant que joueur de centre, il doit aller profondément dans sa zone et quand je me retrouve face à lui, je constate à quel point il est solide sur ses patins. Il est trapu. C'est dur de le séparer de la rondelle, ce qui est une belle qualité à avoir.
« Je trouve que je suis pas mal solide sur mes patins, mais je ne suis probablement pas au même niveau que lui. En fin de compte, je ne serai jamais aussi trapu ou costaud que lui, mais ça reste un aspect du jeu sur lequel tu peux travailler. »
Il y a une chose dont Crosby est absolument certain: un joueur, même quand il est aussi talentueux que McDavid, ne peut transporter toute l'équipe sur ses épaules.
Avant les matchs de jeudi, les Oilers (24-27-5) se trouvaient à six points d'une place en séries dans l'Association de l'Ouest.
« La ligne est tellement mince entre la victoire et la défaite, a affirmé Crosby. C'est à ça que ça se résume. Effectivement, le hockey est assurément un sport d'équipe.
« Il faut que tout le monde fasse sa part. »