Mais au-delà des points, c’est la qualité du jeu défensif de l’attaquant de 18 ans qui impressionne Toffoli.
« Comme joueur de centre, il y a des matchs où il ne sera pas aussi bon dans le cercle des mises en jeu, mais il compétitionne toujours dans cette facette du jeu, a-t-il souligné. Mais la façon dont il travaille dans la zone défensive à son âge, tu ne vois pas ça souvent. Sa priorité, c’est vraiment de s’occuper de sa propre zone. Et ensuite, le reste vient naturellement pour lui. »
C’est la deuxième fois que les deux favoris pour le titre de recrue de l’année croiseront le fer. Le 5 février dernier, les Canadiens l’avaient emporté 4-3 dans un match où Hutson avait amassé une passe. À défaut d'obtenir la victoire, Celebrini avait eu le dessus sur Hutson en marquant une fois et en ajoutant une mention d’aide.
Ce ne sera toutefois pas la première fois que les deux amis se reverront depuis ce match, puisqu’ils ont profité de la pause de la Confrontation des 4 nations pour rendre visite à leur alma mater le 10 février. Et il n’était pas exclu que les deux partagent un souper à Montréal mercredi soir.
Bref, même si le trophée Calder est en jeu entre les deux, il n’y a pas de rivalité. Celebrini a d’ailleurs souligné qu’il n’était pas du tout surpris des performances de Hutson dans la LNH. Il a eu la chance de le voir à l’œuvre de près la saison dernière alors que les deux étaient coéquipiers à l’Université de Boston.
« C’est fou de voir à quel point il connaît du succès, a louangé Celebrini à propos de son ancien coéquipier. Mais ce n’est pas une réelle surprise pour moi, parce que j’en ai eu un avant-goût l’année dernière quand je jouais avec lui.
« Tu ne peux pas parvenir à comprendre le type de joueur qu’il est jusqu’à ce que tu l’affrontes et que tu le vois jouer au plus haut niveau. J’en étais conscient parce que je l’ai affronté l’an dernier à l’entraînement, mais je pense que les gens commencent à réaliser à quel point il est spécial. »
Ryan Warsofsky est bien placé pour savoir à quel genre de duel les amateurs auront droit entre les deux recrues jeudi. L’entraîneur-chef des Sharks a dirigé Hutson lorsqu’il s’est retrouvé comme adjoint derrière le banc des États-Unis au Championnat du monde en 2023. Hutson, qui était alors âgé de 19 ans et qui venait de terminer sa première saison dans la NCAA, avait amassé six points en neuf parties pour terminer au deuxième rang des marqueurs de son équipe chez les défenseurs.
« Plus le tournoi avançait, plus il s’améliorait, et c’est à ce moment que j’ai compris qu’il allait être spécial, a souligné le pilote. C’était évident. La créativité de son jeu est similaire à celle de (Quinn) Hughes à Vancouver en raison de la façon dont ils se déplacent à la ligne bleue. Il est dangereux. Quand il est sur la glace, tu dois savoir où il est. »
Celebrini aura-t-il encore l’avantage sur Hutson jeudi? Bien que les points sont au rendez-vous depuis quelques mois, Warsofsky estime que son protégé avait connu une baisse de régime au début du mois de février en raison des rigueurs du calendrier de la LNH pour un joueur de 18 ans, mais aussi parce qu'on avait décidé de lui donner davantage de responsabilités en faisant de lui le premier centre de l’équipe à la suite de la transaction qui a envoyé Mikael Granlund aux Stars de Dallas le 1er février.
La pause de la Confrontation des 4 nations sera donc arrivée à un moment parfait pour Celebrini.
« C’est difficile de disputer une saison complète de la LNH, surtout avec le voyagement pour les équipes de l’Ouest, les changements de fuseaux horaires et les deux matchs en deux soirs, a-t-il noté. Donc, pour lui, d’obtenir cette pause et ce repos supplémentaire, c’était crucial. C’est un jeune que nous devons vraiment avoir à l’œil, parce que c’est une Ferrari. Il veut toujours être en marche, il veut être sur la glace aussi souvent que possible, pendant deux à trois heures. Il faut parfois le retenir, mais il le comprend de plus en plus. »