OTTAWA – Carter Yakemchuk a admis qu’il ne savait pas ce que c’était de surmonter des défis au hockey avant la saison dernière.
Le septième choix au total du repêchage 2024 est passé tout près de se tailler une place avec les Sénateurs d’Ottawa à l’issue du camp d’entraînement l’automne dernier, quand il a récolté cinq points (deux buts, trois passes) en trois matchs préparatoires.
Mais le défenseur de 19 ans est plutôt retourné avec les Hitmen de Calgary, dans la Ligue de hockey de l’Ouest (WHL), pour sa quatrième et dernière saison dans les rangs juniors. Comme prix de consolation, il croyait qu’il allait recevoir une invitation au camp de sélection de l’équipe nationale junior du Canada pour avoir la chance de participer au Championnat mondial junior de la FIHG, qui aurait lieu à Ottawa.
Sauf qu’en décembre, le téléphone de Yakemchuk n’a jamais sonné. En fait, personne chez Hockey Canada ne l’a appelé pour lui annoncer la mauvaise nouvelle.
« Être retranché du camp des Sénateurs puis évidemment la déception de l’équipe nationale junior ont été les premières vraies grandes épreuves de ma carrière », a dit Yakemchuk au camp de développement des Sénateurs en juillet. « Tu dois apprendre de ça. […] Mon objectif est de jouer dans la LNH, et il faut beaucoup de travail et de dévouement pour y arriver. Ça m’a ouvert les yeux. »
Alors que c’était silence radio entre Yakemchuk et l’équipe nationale junior canadienne, le directeur général d’Ottawa Steve Staios a pris soin de rassurer son meilleur espoir.
« Il m’a contacté et m’a dit que ça ne changeait rien à ce que l’organisation pense de moi comme joueur, a raconté Yakemchuk. Et que je pouvais utiliser ça comme motivation pour m’améliorer chaque jour. »
Yakemchuk s’est donc relevé et il a surmonté le défi, croyant que 2024-25 pourrait quand même être la saison la plus importante de sa carrière junior. Il a récolté 49 points (17 buts, 32 passes) et établi un record personnel dans la WHL avec un différentiel de +6 en 56 matchs de saison régulière. Il a ensuite aidé les Hitmen à franchir une ronde des séries éliminatoires pour la première fois depuis 2019.
Yakemchuk a cumulé 180 points (70 buts, 110 aides) en 245 rencontres dans la WHL, incluant un sommet personnel de 71 points (30 buts, 41 mentions d’aide) en 66 parties en 2023-24.
« L’aspect le plus important pour moi était mon jeu défensif, afin d’être en mesure de défendre au prochain niveau, a expliqué Yakemchuk. Je ne pense pas que j’ai connu la meilleure année au chapitre des points (la saison dernière), mais mon jeu en général a grandement progressé. »
Le dépisteur amateur des Sénateurs Andrew Gordon est du même avis.
« Plusieurs des éléments que nous voulions que “Yak” améliore ne se répercutent pas sur la feuille de pointage, a souligné Gordon. Quand Yak est en contrôle de la rondelle, il n’y a aucun doute sur ce qu’il peut accomplir. Ce sera toujours l’une de ses forces, donc nous avons tenté de travailler sur d’autres aspects de son jeu, afin qu’il soit en mesure de rivaliser dans les coins, défensivement et lors des contre-attaques adverses. Nous voulions aussi qu’il améliore son jeu de pieds et qu’il gère mieux l’espace qu’il donne aux joueurs adverses. Il aura affaire à des joueurs plutôt rapides au prochain niveau. Nous pensons qu’il est mieux préparé à ça qu’à pareille date l’an dernier. »
Même si les Sénateurs ont sept joueurs avec des contrats à un volet cette saison, Yakemchuk aura une vraie chance de faire sa place dans la formation. Dans tous les cas, sa carrière chez les professionnels va commencer, car il se joindra aux Senators de Belleville, dans la Ligue américaine de hockey, s’il ne reste pas à Ottawa.
« Il est un haut choix au repêchage envers qui nous avons de grandes attentes, a dit Gordon. Nous devons nous assurer qu’il est prêt mentalement pour la route qu’il s’apprête à emprunter. Ce ne sont pas tous les joueurs qui débarquent et peuvent jouer 20 minutes (par match) dans la LNH, encore moins à sa position. Qu’il commence dans la Ligue américaine ou dans la LNH, je pense que son statut va représenter une décision difficile pour la direction de l’équipe.
« Mais peu importe où il jouera, nous savons dans quelle direction il va et ce que nous voulons qu’il devienne. L’important est de le préparer pour la route qu’il va emprunter. »





















