BOSTON – Thomas Harley avait marqué un but et récolté une passe dans un gain facile de 8-3 des Stars de Dallas le 8 février dernier contre les Sharks de San Jose. Une semaine plus tard, Harley n’avait plus à défendre son territoire contre Macklin Celebrini, William Eklund et Fabian Zetterlund, mais bien contre Matthew Tkachuk, Jack Eichel, Auston Matthews et les autres gros noms de la formation américaine à la Confrontation des 4 nations.
Il n’y avait pas simplement un choc au niveau du talent et de la rapidité. Il y avait aussi un monde de différence au chapitre de l’intensité. Rappelé en renfort en raison de la blessure à Shea Theodore et de l’absence de Cale Makar, qui était malade, Harley s’est fait lancer dans la fosse aux lions contre les États-Unis, samedi soir au Centre Bell.
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C’était aussi la fosse aux frères Tkachuk. Après neuf secondes, il y avait déjà trois bagarres sur la feuille de pointage.
« Ouf, c’était assez fou », a dit Harley pour décrire ce début de rencontre chaotique face aux Américains. « C’était l’expérience la plus cool que j’ai vécue. Pendant les dix premières secondes, j’avais les yeux grands ouverts. Au banc, je me demandais dans quoi je venais de m’embarquer. Mais j’ai fini par bien me débrouiller. »
Harley a rapidement chassé la rouille dans ce match contre l’équipe de Mike Sullivan. Utilisé à la gauche de Drew Doughty, le défenseur de 23 ans a obtenu un temps de jeu d’un peu plus de 18 minutes (18:17). S’il a terminé avec un dossier de -1, le défenseur des Stars a cogné à la porte de Connor Hellebuyck à deux reprises avec des chances de marquer et il a bloqué trois tirs.
« C’est incroyable ce qu’il a réussi », a dit le gardien réserviste Adin Hill au sujet de Harley. « Je ne sais pas ça faisait combien de jours qu’il était en congé. Six ou sept d’affilée. Il a patiné pendant dix minutes à l'entraînement matinal et il a sauté dans la formation pour jouer contre les États-Unis. Il avait à jouer un match sous grande intensité et tension. Il a bien joué. Ça signifie qu’il est un jeune homme mature et qu’il est un bon défenseur. »
Le sort de Harley pour le reste de ce tournoi dépendra de celui de Makar. Advenant un retour au jeu pour Makar, ce qui représente une forte probabilité, Harley se retrouverait dans la chaise du septième défenseur.
Un voyage à l’eau
Harley a reçu une invitation pour défendre les couleurs du Canada en plein cœur du tournoi.
« Je regardais le premier match du Canada contre la Suède de chez moi à Dallas, a-t-il expliqué. J’étais sur mon divan. J’avais un vol à 8 heures le lendemain matin pour Cabo (Mexique) quand j’ai reçu l’appel de Jim Nill. C’était une décision facile. »
« Pour décrire ma réaction, vous me pardonnerez les mauvais mots, mais j’ai dit "oh merde". Quand j’ai vu son nom sur mon téléphone, je connaissais la raison de son appel. J’ai pris une grande respiration et j’ai répondu à son appel.
« C’était assez fou de sauter dans la mêlée aussi rapidement. Je viens de passer trois jours qui ressemblaient à un tourbillon. Mais c’est un honneur de représenter le Canada. Quand tu peux porter la feuille d’érable sur ta poitrine, c’est toujours un honneur. »
La double citoyenneté
Harley n’en est pas à sa première participation à un tournoi avec l’équipe canadienne. Plus jeune, il a représenté le Canada lors des championnats du monde des moins de 17 ans, des moins de 18 ans et des moins de 20 ans. Il a toujours opté pour la feuille d’érable avant les étoiles américaines.
« Je suis né à Syracuse, mais mes parents sont tous les deux originaires du Canada, a précisé Harley. Ils viennent d’Edmonton. J’ai passé beaucoup de temps dans cette région. J’ai vécu à Toronto de l’âge de 15 à 18 ans. J’avais déjà des racines canadiennes avec mes parents et on m’a toujours élevé comme un Canadien. J’ai toujours encouragé le Canada sur la scène internationale. C’était un choix facile. »
Même s’il pourrait regarder le prochain match de samedi après-midi de la passerelle de presse, Harley a décrit parfaitement l’enjeu entre le Canada et la Finlande.
« Tu gagnes ou tu retournes à la maison. Comme Connor (McDavid) l’a dit, nous devons considérer le prochain match comme une septième rencontre. Nous devons gagner. C’est assez simple. »
En 53 matchs cette saison à Dallas, Harley a récolté 29 points (neuf buts, 20 passes) et il présente un dossier de +26.