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MONTRÉAL – Si Alexandre Texier est en mesure de s’imposer dans le rôle offensif que lui a confié Martin St-Louis, mercredi, il ne sera sans doute pas le seul à s’en réjouir.

Pour la première fois depuis son arrivée chez les Canadiens de Montréal, l’attaquant français a obtenu une promotion sur un trio offensif, aux côtés d’Oliver Kapanen et du dynamo Ivan Demidov, dans une victoire de 3-2 en tirs de barrage contre les Jets de Winnipeg.

Dans l’éventualité où cette expérience devait se poursuivre, ils seront plusieurs à se frotter les mains au sein de la direction de l’équipe de France, qui participera aux Jeux olympiques. Yorick Treille, le premier.

« Alex est l’un de nos joueurs qui a le plus d’outils, a souligné l’entraîneur-chef des Bleus, de passage à Montréal pour la semaine. Il est aussi un leader. Quand il est là, ça donne confiance au reste du groupe. Il est le seul représentant du hockey français dans la LNH, alors il a un rôle d’ambassadeur.

« On lui souhaite du succès et on veut le meilleur pour qu’il continue d’être un acteur de la meilleure ligue au monde. C’est toujours bien d’en avoir un (en équipe nationale). »

Il y a quelques semaines, la suite de la carrière de Texier en Amérique du Nord était floue. Très peu utilisé par les Blues de St. Louis, il a mis fin à son contrat avec eux pour en accepter un moins onéreux avec le Tricolore. Pour se donner une autre chance de prouver qu’il a sa place dans la grande ligue, en fait.

Un peu plus discret sur un trio de profondeur à ses trois premières rencontres, il a offert sa meilleure prestation contre les Jets quand on l’a utilisé dans ses forces, et à outrance – pendant 17:56.

« Ça prend un peu de temps (à trouver mes repères), mais il faut que ça aille vite aussi, a observé Texier après la victoire. Je ne peux pas me laisser 20 matchs avant de sentir mes sensations et jouer de la bonne manière. C’est un bon début, la confiance est là.

« Je suis hyper heureux d’être ici et de jouer au hockey. Ça fait bien longtemps que je n’ai pas eu cette sensation. […] J’ai retrouvé le plaisir de venir à l’aréna le matin, le plaisir de jouer des matchs et d’être avec les gars. J’essaie de prendre ma chance et de faire mon trou dans cette équipe. »

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Au-delà de l’athlète et de ce qu’il pourra apporter aux Canadiens, et à l’équipe française, c’est probablement la meilleure nouvelle. Si Texier parvient à s’émanciper et à trouver un second souffle dans un marché aussi effervescent et dans un environnement francophone, tout le monde en bénéficiera.

« Le hockey est un petit sport chez nous, c’est encore mineur, a souligné Treille. Mais pour tous les jeunes chez nous, Alexandre a déjà un rôle de modèle. Il arrive dans une phase de sa carrière où il est conscient de tout ça, et il fait de son mieux pour être ce représentant.

« Le Canadien est encore plus suivi que les autres clubs. C’est le club francophone, le club le plus titré de l’histoire. Ils ont beaucoup de fans. Tout le monde est ravi qu’il puisse porter ces couleurs. On lui souhaite de pouvoir s’imposer et de trouver une place ici. »

Lourde tâche

En connaissant de bons moments avec la formation montréalaise d’ici à son départ vers Milan où il rejoindra ses compatriotes, Texier ferait le plein de confiance. Et un Texier en pleine possession de ses moyens serait fort utile pour une équipe de France sans grandes aspirations.

Relégués en Division 1A au dernier Championnat du monde, les Français comptent sur beaucoup de vétérans qui en sont sur les derniers milles de leur carrière et aussi sur une poignée de jeunes pousses. Entre les deux, il n’y a pas beaucoup d’éléments dans la tranche d’âge de Texier, 26 ans.

« On sait que le niveau de concurrence sera le plus élevé qu’on n’a jamais vu, a prédit Treille. On sait qu’on est des tout petits poucets là-dedans. On va essayer de gagner du respect collectivement avec solidarité défensive. On va être un peu sur les talons, et on va devoir faire très solidaires.

« Ensuite, il faudra utiliser le talent qu’on a en jouant les contres, en essayant d’opérer de cette manière. »

La France aura fort à faire dans ce département. Elle n’avait inscrit que huit buts en sept rencontres au dernier Mondial perdant tous ses matchs en temps réglementaire, sauf un en prolongation. Au terme d’une saison en dents de scie avec les Blues, Texier avait récolté trois aides en cinq sorties.