Qu’importe la façon dont on tourne la question, Thomas Rousseau nous regarde avec des points d’interrogation dans les yeux. L’attaquant du Phoenix de Sherbrooke aimerait bien nous offrir une réponse concise, mais il ne trouve tout simplement pas.
On cherche à savoir d’où lui vient cette capacité à comprendre facilement le jeu – son intelligence étant la qualité qui revient le plus souvent quand son nom est évoqué.
« J’ai toujours été comme ça, même quand j’étais jeune », souligne le centre de 17 ans, sans pour autant être en mesure de mettre le doigt sur une raison en particulier.
Il a peut-être une aisance à lire le jeu et une compréhension au-delà de la moyenne. Une curiosité aussi. Ce n’est pas pour rien que le natif de Saint-Eustache figure sur la liste des joueurs à surveiller du Bureau central de dépistage en vue du prochain repêchage.
Gilles Bouchard en est témoin tous les jours. Le vétéran entraîneur est toujours prêt à répondre aux questions de ses troupiers, mais il reste sur ses gardes quand Rousseau prend place dans son bureau. Il sait que son poulain aime pousser la réflexion un peu plus loin.
Le pilote en a vu passer des joueurs à travers les années, et il reconnaît ceux qui pensent différemment.
« Il a vraiment une bonne tête de hockey », a vanté celui qui a été adjoint avec Syracuse, dans la Ligue américaine, pendant cinq saisons. « Tu le vois juste avec les questions qu’il pose. On peut lui montrer un jeu sur l’avantage numérique et on sait qu’il va voir plus loin que ce qu’on lui explique.
« Pour certains gars, la réflexion s’arrête là. Mais pas pour lui. J’en ai vu comme ça à Syracuse. Des joueurs qui te posent des questions auxquelles tu n’avais pas nécessairement pensé. C’est bon signe. »


















