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BOSTON – Si Aleksander Barkov imaginait ses compatriotes célébrer dans une fontaine en plein cœur d’Helsinki après la victoire de la Finlande face à la Suède, samedi, il faut se demander ce qui se produirait si le petit pays de hockey battait le Canada à la Confrontation des 4 nations.

L’enjeu sera grand, lundi après-midi. Si une de ces deux équipes l’emporte en temps réglementaire, elle obtiendra son billet pour la finale du tournoi contre les États-Unis.

« Ça aurait une énorme signification pour nous, évidemment, a déclaré l’entraîneur finlandais Antti Pennanen, dimanche au TD Garden de Boston. Ce sera un gros défi pour nous. On respecte le Canada, c’est un pays qui a marqué l’histoire du hockey. Ce serait gros pour nous si on en sort gagnant. »

Une victoire finlandaise causerait assurément une onde de choc sur la planète hockey. L’équipe est sous-estimée depuis l’annonce de la Confrontation, et les blessures aux défenseurs Miro Heiskanen, Rasmus Ristolainen et Jani Hakanpää semblaient avoir plombé leurs minces chances avant le début du tournoi.

Or, grâce à une victoire en prolongation contre la Suède, samedi, la Finlande se retrouve en meilleure position que son vieux rival à l’aube de la dernière journée de la ronde préliminaire.

« C’est une belle occasion pour nous de nous mesurer à eux sur cette grande scène, a dit l’attaquant Erik Haula. C’est un grand défi et on va essayer de le relever. On devra jouer notre meilleur match du tournoi. »

Si elle espère en sortir gagnante, la Finlande devra pouvoir compter sur un Aleksander Barkov en grande forme.

Le capitaine des Panthers a prouvé lors de la dernière finale de la Coupe Stanley qu’il était en mesure de museler les gros canons des Oilers d’Edmonton – Connor McDavid et Leon Draisaitl. Le monstre n’aura pas que deux têtes contre le Canada, mais Barkov pourra montrer la voie à suivre.

Ses compatriotes Anton Lundell, Eetu Luostarinen et Niko Mikkola connaissent aussi la recette puisqu’ils ont tous triomphé avec les Panthers, en juin dernier.

« Son impact est énorme, c’est pourquoi il est le capitaine de notre équipe, a dit le défenseur Henri Jokiharju. On n’a qu’à suivre ce qu’il fait sur la patinoire. On n’a même pas besoin de lui parler, on peut apprendre de lui seulement en le regardant jouer. C’est une expérience unique d’être dans son équipe.

« C’est difficile de décrire à quel point sa présence aide notre jeu défensif, mais je vous assure que ça nous facilite grandement la vie comme unité de cinq. »

Ça n’a peut-être pas paru contre les États-Unis en lever de rideau – un revers de 6-1 – mais il ne faut pas oublier que les Finlandais ont tenu leur bout. Ils tiraient de l’arrière par un petit but après 40 minutes avant que tout s’effondre en troisième. Contre la Suède, ils sont revenus avec succès à leur jeu hermétique.

« Nous étions frustrés, a dit Haula au sujet de la retentissante défaite contre les États-Unis. On voulait prouver notre véritable valeur au match suivant. C’est ce que nous avons fait, et nous avons une autre occasion de le démontrer contre le Canada. »

Dans ce match contre la Suède, Barkov a notamment fait sentir sa présence en marquant le but égalisateur qui a forcé la tenue de la prolongation. Il a ainsi brisé la glace offensivement dans cette compétition. Le Canada et son entraîneur Jon Cooper savent donc très bien ce qui les attend, lundi.

« J’ai tellement dirigé contre lui avec le Lightning que j’ai presque l’impression qu’il fait partie de mon équipe, a rigolé le pilote canadien en parlant de Barkov. À mon avis, il est aussi important pour les Panthers que Nikita Kucherov l’est pour nous, à Tampa Bay.

« Barkov peut être aussi efficace du côté offensif que du côté défensif. C’est ce qui le rend aussi dominant dans son style de jeu. Ces gars sont difficiles à dénicher. »