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BOSTON – Un match de championnat au TD Garden, devant les partisans les plus hostiles et les plus hargneux de la LNH. Jordan Binnington connaît bien ce refrain.

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Et à en croire le langage non verbal qu’il affichait à un peu plus de 24 heures de la finale de la Confrontation des 4 nations entre le Canada et les États-Unis, le gardien n’est pas bien plus stressé qu’en 2019, à l’aube du match no 7 de la finale de la Coupe Stanley entre ses Blues de St. Louis et les Bruins de Boston.

« J’en suis à un stade différent de ma carrière, a dit le portier de 31 ans, mercredi. C’était ma première saison, c’était très intense de vivre tout ça. J’ai maintenant plus d’expérience et je me sens assurément plus calme et mieux préparé pour accomplir le boulot.

« C’est très plaisant de repenser à ça et de me souvenir tout ce que ç’avait nécessité pour atteindre cet objectif. Mais maintenant, je veux être dans le moment à fond et profiter de cette expérience. »

En disant cela, Binnington restait de glace. Pas de sourire, pas d’émotions. Un visage complètement neutre.

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On a bien tenté de le ramener quelques années en arrière en lui parlant de ses 32 arrêts dans une victoire de 4-1 des Blues lors du match ultime, de la foule bostonienne réduite au silence et des célébrations qui ont suivi ce triomphe, mais il n’a jamais voulu embarquer dans le jeu.

Au fil des années, et contrairement à ce qu’il démontre parfois sur la glace, le gardien ontarien nous a habitués à son calme olympien et à son air stoïque. Il l’a de nouveau démontré, jeudi. Il ne pense qu’à l’objectif à court terme.

« Je peux y repenser en patinant sur cette glace et en regardant autour, c’est certain, a-t-il répondu. Je peux me servir de cette expérience dans ma préparation, mais le match de demain en est un complètement différent. Les équipes sont différentes et le moment est différent.

« L’expérience peut toujours être utile, mais c’est un nouveau match. »

Malgré le fait qu’il a la confiance de l’entraîneur Jon Cooper depuis le tout début du tournoi – il a été d’office pour les trois premiers matchs du Canada – Binnington a encore des choses à prouver. L’occasion sera belle contre une formation américaine qui a eu raison de lui en ronde préliminaire.

Le gardien des Blues affiche une moyenne de buts alloués de 2,60 et un taux d’efficacité de ,892 depuis le début de la compétition. Reste que ses coéquipiers semblent avoir une grande confiance en ses moyens.

C’est le cas de l’attaquant Brad Marchand, qui s’est retrouvé du mauvais côté lors du match ultime de 2019.

« Il est incroyable, a vanté le capitaine des Bruins. Il est tout un compétiteur. On voit sa concentration dans le vestiaire, même à l’entraînement aujourd’hui. Il a cette confiance et cette volonté d’être le meilleur. Il affiche la confiance que tu veux voir de la part de ton gardien.

« Je lui parlais justement l’autre soir, et je lui disais que sa confiance se transmettait au reste du groupe. Ça nous permet tous d’être un peu plus calmes. Il a été très solide et c’est bien de l’avoir de mon côté. »

Pour Binnington, il suffit de ramener tout à l’essentiel pour ignorer le bruit extérieur et garder son calme.

« Je comprends que mon travail est d’arrêter la rondelle, a-t-il conclu. C’est tout ce que je peux faire pour aider cette équipe à gagner et à connaître du succès. Chacun doit effectuer son travail. C’est ma mentalité. »