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Les joueurs de la Ligue de hockey junior majeur du Québec ont beau démontrer beaucoup de patience et de résilience pendant cette nouvelle pause des activités qui n'en finit plus de finir, ils commencent à avoir bien hâte de pouvoir passer des entraînements aux choses sérieuses.

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Surtout que les espoirs admissibles au prochain repêchage de la LNH voient que leurs homologues de partout à travers le monde continuent de jouer pendant qu'ils sont sur les lignes de côté depuis maintenant presque six semaines. Ce n'est pas exactement le scénario idéal pour gagner des points auprès des recruteurs.
« C'est difficile de voir les autres équipes à l'œuvre pendant qu'on s'entraîne et qu'on n'évolue pas dans certaines facettes, a fait valoir l'attaquant des Remparts de Québec, Nathan Gaucher. Mais je fais confiance au travail des recruteurs qui nous ont vus jouer avant Noël.
« Quand ça va repartir, il faudra qu'on soit prêts à démontrer qu'on n'a pas perdu de temps et qu'on n'a pas pris de retard sur les autres. »
La LHJMQ a avancé la date du 1er février pour un retour au jeu, mais a déjà laissé entendre qu'elle souhaitait reprendre ses activités quand la Santé publique des quatre provinces de son territoire permettra à ses formations de jouer devant des gradins remplis à au moins 50 pour cent de leur capacité.
Au Québec, la limite sera fixée à 500 spectateurs à compter du 7 février, ce qui est encore bien loin de l'objectif. Reste à voir si les propriétaires décideront de laisser tomber leurs exigences et de négocier avec les pertes financières qu'un retour au jeu sans amateurs engendrerait.
Pendant ce temps, les joueurs s'entraînent et espèrent un dénouement rapide à l'impasse.
Certains veulent tout simplement jouer et poursuivre leur progression alors que d'autres - comme les espoirs de premier plan du circuit junior québécois Tristan Luneau, Maveric Lamoureux et Gaucher - ont aussi l'objectif de consolider leur position sur les listes des 32 équipes de la LNH en vue du prochain encan.
« Ça me manque vraiment, vraiment beaucoup de disputer des matchs, a affirmé Lamoureux, des Voltigeurs de Drummondville. Juste le fait de jouer devant nos partisans, de gagner un match ou de marquer un but. J'ai tellement hâte de recommencer.
« J'ai l'impression que je vais sortir en lion quand on aura le feu vert. Je vais avoir attendu ce moment pendant un bon bout. Ça va me permettre de continuer à montrer aux recruteurs que j'ai ma place parmi les meilleurs espoirs. »
C'est d'ailleurs souvent en deuxième moitié de saison que les dépisteurs réduisent leur liste et commencent à accorder une attention particulière aux joueurs qu'ils aiment bien, alors que le niveau d'intensité grimpe d'un cran à l'approche des séries éliminatoires.
Luneau, le 10e espoir nord-américain, mène la délégation québécoise sur la liste de mi-saison du Bureau central de dépistage, suivi de près par Lamoureux (15e) et Gaucher (16e). Les trois joueront gros au retour.
« C'est de valeur parce que la deuxième moitié de la saison est celle qui veut dire le plus, a dit le mieux classé, qui évolue pour les Olympiques de Gatineau. C'est le début de la vraie saison et les équipes de la LNH ont de plus en plus d'intérêt. Ça me joue un peu dans la tête le fait que les autres jouent et pas moi.
« En même temps, je ne pense pas que les recruteurs ont besoin de 68 matchs pour évaluer quelqu'un. Ils auront assez d'opportunités de nous voir au Québec malgré les circonstances. »
Du positif
Les trois joueurs s'en remettent donc à un bon vieux cliché qui prend tout son sens par les temps qui courent : « contrôler ce qu'on peut contrôler ». Et ils trouvent tous le moyen de voir la situation d'un bon œil alors qu'on pourrait croire qu'elle est plutôt démoralisante.
« Il y a toujours un côté positif à tout », a philosophé Gaucher, qui dit avoir mis l'accent sur ses habiletés individuelles et sur son entraînement en gymnase durant les dernières semaines.
Même chose du côté de Luneau. L'arrière de 18 ans est rentré à Gatineau dès le 27 décembre pour établir un programme d'entraînement en salle et travailler sur sa force physique, un élément habituellement relégué au second plan lors d'une saison normale.
« Je voulais vraiment prendre le temps de travailler sur mes faiblesses dans le gymnase, a-t-il expliqué. Je suis vraiment surpris des résultats même si je n'ai eu que quelques semaines. Ç'a vraiment bien été. Je suis satisfait des progrès que j'ai faits. »
En pleine ascension à Drummondville, Lamoureux tire quant à lui profit des entraînements et des matchs intraéquipe pour peaufiner des aspects de son jeu qu'il utilise un peu moins souvent. À 6 pieds 7 pouces et 196 livres, il se garde une gêne sur le jeu physique - sa marque de commerce - contre ses coéquipiers.
« C'est un bon moyen de pratiquer autre chose, comme des petits jeux créatifs, a-t-il conclu. Comme ça ne compte pas, je ne suis pas stressé d'essayer de nouvelles affaires. On ne joue pas de matchs, mais tout passe par les pratiques. On progresse et on s'améliore là-dedans. »