32 en 32 : Trois enjeux à surveiller chez les Maple Leafs
Avant d'avoir une autre chance de se racheter en séries, les Torontois devront répondre à quelques points d'interrogation

La saison régulière des Maple Leafs n'est pas encore commencée que déjà, on parle des séries éliminatoires de la Coupe Stanley à Toronto. Et peu importe le rendement que l'équipe va offrir en saison régulière, c'est strictement sur ses résultats au printemps qu'elle sera jugée.
32 EN 32 - MAPLE LEAFS: Meilleurs espoirs | Analyse pour les poolers
C'est que les insuccès répétés en séries de ce groupe rempli de vedettes laissent les partisans torontois sur leur appétit depuis maintenant beaucoup trop longtemps.
Et le directeur général Kyle Dubas en est bien conscient.
« Je pense que c'est juste de dire que si nos performances ne changent pas, il va y avoir des changements dans l'organisation », a reconnu Dubas à l'émission The Bob McCown Podcast en septembre. « C'est la réalité d'évoluer dans un marché comme celui-ci et avec une équipe qui n'a pas été en mesure d'atteindre son potentiel en séries. »
La dernière gifle que les Maple Leafs ont reçue à ce chapitre remonte au mois de mai, alors qu'ils ont gaspillé une avance de 3-1 contre leurs grands rivaux, les Canadiens de Montréal, pour finalement être éliminés en sept rencontres.
Avec des joueurs de la trempe d'Auston Matthews, Mitchell Marner, John Tavares, William Nylander et Morgan Rielly dans la formation, les attentes ne peuvent qu'être très élevées dans la Ville-Reine encore une fois cette année.
Mais avant d'avoir la chance de se racheter lorsque les séries se mettront en branle au mois de mai, les Maple Leafs doivent quand même se soumettre à un calendrier de 82 matchs. Et les points d'interrogation sont tout de même nombreux en raison de plusieurs changements qui ont été apportés à Toronto au cours de la saison morte.
Voici trois questions intimement liées aux succès des Maple Leafs cette saison :
Est-ce que Campbell est prêt à occuper le poste de numéro un à temps plein?
Pendant quatre ans, soit les quatre premières saisons de Frederik Andersen avec les Maple Leafs, l'identité du gardien numéro un de l'équipe n'a jamais représenté un mystère. Avec une moyenne de 61 départs par saison, Andersen a été le gardien le plus occupé de la LNH au cours de cette période.
Lorsque Andersen a été ralenti par une blessure la saison dernière, Jack Campbell a été propulsé dans le siège du numéro un et il s'en est fort bien tiré. Avec un dossier de 17-3-2, une moyenne de buts alloués de 2,15 et un pourcentage d'arrêts de ,921, il a été un remplaçant très adéquat. Il a été tout aussi efficace en séries avec une moyenne de 1,81 et un taux d'efficacité de ,934 en sept rencontres, mais ça n'a pas empêché les Maple Leafs de s'incliner au premier tour.
Campbell devra donc pour la première fois de sa carrière assumer le rôle de gardien numéro un, et donc affronter la pression et les attentes qui accompagnent ce poste dans le marché torontois. Pour l'aider et le soutenir dans cette tâche, les Maple Leafs ont embauché le vétéran Petr Mrazek.
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« L'an dernier, nous n'avons jamais senti que nous misions sur un tandem de gardiens, c'était simplement le gardien en santé qui jouait », a noté Dubas pour justifier l'embauche de Mrazek. « Mrazek a travaillé [dans un tandem] en Caroline, mais il a aussi accompli du bon boulot lorsqu'il agissait comme gardien numéro un. Nous pensons que [Mrazek et Campbell] vont pouvoir se pousser l'un et l'autre. »
Mrazek a fait du très bon travail avec les Hurricanes de la Caroline au cours des dernières saisons, mais il faut dire qu'il ne retrouvera pas à Toronto le style de jeu hermétique mis en place par l'entraîneur Rod Brind'Amour. Mrazek a aussi éprouvé des ennuis à demeurer en santé au cours des dernières saisons. Il n'a pas participé à plus de 40 rencontres en une saison depuis la campagne 2016-17.
Qui remplacera Hyman sur le premier trio?
Si Matthews a remporté le trophée Maurice-Richard pour la première fois de sa carrière et que Marner a terminé au cinquième rang des pointeurs de la LNH, c'est en grande partie en raison de l'efficacité de Zach Hyman à leur gauche. Le robuste ailier était celui qui créait de l'espace pour ses deux talentueux compagnons de trio et il possédait suffisamment de talent offensif pour compléter leurs mises en scène, comme en font foi ses 15 buts et 18 passes en 43 parties.
Hyman a profité de son autonomie pour s'entendre avec les Oilers d'Edmonton, où il va jouer le même rôle, mais cette fois aux côtés de Connor McDavid. Il faudra donc lui trouver un remplaçant adéquat pour que le duo formé de Matthews et Marner soit encore une fois efficace à 5-contre-5.
On a fait le plein de candidats pour remplir ce rôle à Toronto au cours de la saison morte. Nick Ritchie, Ondrej Kase et Michael Bunting ont été embauchés à titre de joueurs autonomes, et on a accordé des essais professionnels à Nikita Gusev et à Joshua Ho-Sang.
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Ritchie semble être celui qui va obtenir la première audition sur cette unité. Le colosse de 6 pieds 2 pouces et 230 livres possède assurément le côté robuste de Hyman, mais peut-être pas son talent offensif, lui dont la meilleure récolte en carrière est de 31 points en 60 matchs.
« Nous aimons certains des éléments que Nick peut apporter au chapitre du gabarit et des habiletés, de ses aptitudes autour du filet et de la robustesse qu'il apporte, a énuméré Keefe. Nous allons donner à cette combinaison la chance de fonctionner. Nous misons cependant sur d'autres joueurs affamés qui aimeraient grandement obtenir la chance d'évoluer sur ce trio. »
Bunting a connu une éclosion tardive avec les Coyotes de l'Arizona, avec qui il a inscrit 10 buts en 21 matchs à l'âge de 25 ans. Kase a déjà démontré de belles promesses avec les Ducks d'Anaheim en début de carrière, mais les blessures l'ont énormément ralenti au cours des deux dernières campagnes, alors qu'il évoluait avec les Bruins de Boston.
Gusev représente un pari intéressant. Il n'avait pas la confiance de ses entraîneurs la saison dernière avec les Devils du New Jersey et les Panthers de la Floride, et il a été limité à 10 points en 31 matchs. Il a toutefois connu une première saison intéressante dans la LNH avec une récolte de 44 points en 66 parties. S'il parvient à décrocher un poste avec les Maple Leafs, ce sera dans un rôle offensif, et non dans un rôle de soutien. Ho-Sang est quant à lui rempli de promesses, mais ce marchand de vitesse n'a pas évolué dans la LNH depuis la saison 2018-19.
Le jeu de puissance va-t-il reprendre du poil de la bête?
Malgré la présence de munitions offensives impressionnantes dans la formation, le jeu de puissance des Maple Leafs a terminé en milieu de peloton, au 16e rang exactement, avec un rendement de 20,0 pour cent en saison régulière.
Ce fut encore pire en séries éliminatoires, alors que Toronto n'a pu faire mieux qu'une efficacité de 13 pour cent. L'incapacité de l'équipe à trouver le fond du filet en sept occasions au cours des matchs no 5 à 7 contre les Canadiens a grandement contribué à son élimination.
On a donc remplacé l'entraîneur adjoint Manny Malhotra, qui était responsable de l'avantage numérique, par Spencer Carbery. Ce dernier a décidé de réunir tous les gros canons de l'équipe au sein de la même vague et d'utiliser Marner en plein centre de l'enclave plutôt que le long de la rampe comme c'était le cas au cours des dernières saisons.
« Il possède un esprit créatif », a mentionné Marner au sujet de Carbery. « Il est prêt à tenter de nouvelles choses, tout comme nous qui évoluons sur le jeu de puissance. »

















