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LNH.com propose une analyse en profondeur de chacune des 31 équipes pendant les mois de novembre et décembre. Aujourd'hui, les Sabres de Buffalo.

Décidément, les Sabres de Buffalo en avaient ras le bol des insuccès. Après avoir effectué des changements majeurs, ils espèrent faire un pas en avant la saison prochaine et se sortir du marasme dans lequel ils sont embourbés depuis des années.
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En juin dernier, Kevyn Adams a été embauché comme directeur général. Ce dernier n'a pas mis de temps à redonner une direction à un navire à la dérive. En envoyant sa ligne à l'eau après l'ouverture du marché des joueurs autonomes, il en a ressorti l'un des plus gros poissons, l'attaquant Taylor Hall, qui a signé un contrat d'un an d'une valeur de 8 millions $.
L'ajout de Hall et du joueur de centre Eric Staal, acquis du Wild du Minnesota dans une transaction le 17 septembre, permet aux Sabres d'espérer que le scénario des neuf dernières saisons ne se reproduira pas en 2020-21. Il faut remonter à la campagne 2010-11 pour trouver la dernière participation de Buffalo aux séries éliminatoires de la Coupe Stanley, ce qui représente la plus longue séquence active sans hockey des séries pour une équipe dans la LNH.
« J'espère que les joueurs, les entraîneurs, l'organisation et nos partisans sont emballés. Mais nous sommes dans une position où nous devons mériter nos victoires et notre succès, a prévenu Adams. Il faudra nous améliorer chaque jour. »
Buffalo est sans contredit une meilleure équipe, et les changements vont permettre au joueur de centre vedette Jack Eichel de souffler un peu, alors que la destinée de l'équipe ne sera plus uniquement entre ses mains. La saison dernière, Eichel (78), Sam Reinhart (50) et Victor Olofsson (42) sont les seuls attaquants à avoir obtenu plus de 30 points.
En mai dernier, Eichel avait confié être « frustré » des insuccès répétés des Sabres. Voilà qui devrait l'encourager et qui pourrait peut-être même lui permettre de participer aux séries pour la première fois depuis le début de sa carrière.
Voici trois questions intimement liées aux succès des Sabres cette saison :

Quel sera l'impact de Hall?

L'entraîneur Ralph Krueger a déjà laissé entendre qu'il veut faire de Hall et d'Eichel l'un des duos les plus menaçants de la LNH.
« On ne peut qu'être fébriles en pensant à deux attaquants appartenant à l'élite comme eux attaquer l'adversaire avec le système que nous avons en place, a affirmé Krueger. Ce sera dangereux. »
Depuis sa campagne de 93 points (39 buts, 54 aides) en 76 matchs qui lui avait valu le trophée Hart, remis au joueur le plus utile à son équipe, au terme de la saison 2017-18 avec les Devils du New Jersey, Hall a quelque peu ralenti. Mais aux côtés d'Eichel, il pourrait s'approcher de ce sommet et peut-être même le dépasser, considérant qu'il n'a jamais eu un compagnon de trio de la trempe d'Eichel sur une base régulière en carrière.
Hall retrouve un entraîneur qu'il connaît et avec qui il entretient une bonne relation en Krueger, qui l'a dirigé chez les Oilers d'Edmonton en 2012-13. Il aura toutes les chances de se faire valoir.

Mais afin que Hall fasse des Sabres une meilleure équipe à long terme, il faudrait qu'on parvienne à s'entendre avec lui, car il pourrait devenir joueur autonome sans compensation après la prochaine campagne. Adams a déjà indiqué que les Sabres aimeraient conserver ses services, et le principal intéressé a ouvert la porte à s'installer pour longtemps à Buffalo.
« Quand tu regardes au-delà de tout ce qui s'est produit chez les Sabres au cours des dernières années, il y a une équipe avec des joueurs appartenant à l'élite et des propriétaires qui sont engagés à bâtir une équipe gagnante, a dit Hall. J'ai vu ce qu'ils ont fait avec les Bills de Buffalo (les propriétaires des Sabres possèdent également l'équipe de la NFL à Buffalo) et ils ont un entraîneur qui peut en tirer beaucoup de ses joueurs. Je pense que les deux parties veulent que ça fonctionne, et tout est possible pour l'avenir. »

Skinner peut-il se relancer?

L'ajout de profondeur était crucial pour les Sabres, mais derrière Hall et Eichel, il faudra que les joueurs livrent la marchandise, et Jeff Skinner est l'un de ceux qui devront en donner plus.
L'attaquant de 28 ans vient de connaître sa pire saison en carrière avec une récolte de 23 points (14 buts, neuf mentions d'aide). C'est nettement insuffisant, quand on considère que les Sabres l'avaient récompensé avec une entente de huit ans d'une valeur de 72 millions $ durant l'entre-saison, après une récolte de 63 points, dont 40 buts, en 82 parties.

« Tu es dans l'équipe pour essayer de gagner et tu tentes de faire de ton mieux pour aider l'équipe, et de mon côté, j'aurais aimé profiter un peu plus de mes occasions », a expliqué Skinner à WIVB-TV, une station de télévision de Buffalo, en juin dernier. « Dans les moments clés d'un match, nous aurions eu besoin d'un but et le momentum aurait pu tourner en notre faveur. C'est pendant ces moments-là que tu veux faire la différence. »
Les déboires de Skinner s'expliquent en partie par le fait qu'il n'a pas évolué régulièrement avec Eichel, comme en 2018-19, ce dernier ayant plutôt joué avec Reinhart et Olofsson. Cette saison, il pourrait se retrouver sur le même trio qu'Eric Staal, qu'il a côtoyé chez les Hurricanes de la Caroline entre 2010-11 et 2015-16. Les Sabres espèrent certainement que ça lui permettra de se relancer.

Qui sera le gardien numéro un?

La question du gardien de but est un enjeu qui revient chaque saison chez les Sabres. Carter Hutton a connu quelques bonnes séquences, mais il n'a pas représenté une solution durable et efficace jusqu'ici. En deux saisons à Buffalo, il a maintenu un dossier de 30-39-9 avec une moyenne de buts alloués 3,07 et un pourcentage d'arrêts de ,904. La saison dernière, il a été incapable de savourer la victoire en 13 matchs (0-8-4) entre le 23 octobre 2019 et le 31 janvier 2020.
La solution réside peut-être du côté de Linus Ullmark, qui s'est bien débrouillé avec un dossier de 17-14-3, une moyenne de 2,69, un taux d'efficacité de ,915 et un blanchissage en 34 matchs la saison dernière, mais il faudra voir comment il va se débrouiller si on lui confie le filet de l'équipe sur une base régulière.
Hutton et Ullmark pourraient tous les deux devenir joueurs autonomes sans compensation au terme de la prochaine campagne, donc les Sabres devront éventuellement faire un choix. Ils devront aussi tenir compte des espoirs Jonas Johansson et Ukko-Pekka Luukkonen, qui pourraient éventuellement venir brouiller les cartes à cette position.