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BOSTON- Samuel Blais n'a peut-être que 43 matchs d'expérience en saison dans la LNH, mais il disputera lundi le premier match de sa carrière en Finale de la Coupe Stanley.

Les choses vont vite dans la vie du Québécois de 22 ans. Il y a quelques semaines à peine, il était sur la touche et devait se contenter d'assister à l'inspirant parcours des Blues de St. Louis comme spectateur.
Le portrait a changé du tout au tout quand l'entraîneur Craig Berube l'a envoyé dans la mêlée lors du sixième match de la série de deuxième tour face aux Stars de Dallas, alors que les Blues tiraient de l'arrière 3-2 dans la série. Blais a marqué dans un gain de 4-1 des siens et n'a plus jamais revisité la passerelle depuis.
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Le voilà maintenant sur la plus grosse scène du hockey professionnel.
« Quand j'étais jeune, je rêvais de jouer dans la LNH et je suis rendu en Finale de la Coupe », a-t-il indiqué dimanche lors de la journée des médias. « […] Ça n'arrive pas tous les jours. Il faut que j'en profite et que je m'amuse. Ça commence demain et j'ai vraiment hâte. »
Ça n'arrive pas tous les jours, effectivement. Pour mettre tout ça en perspective, le grand Marcel Dionne a disputé 18 saisons dans la LNH et n'a jamais franchi le deuxième tour des séries éliminatoires. C'est dire l'ampleur de l'occasion qui se présente devant Blais.
Son compatriote David Perron, qui obtiendra une deuxième chance en autant d'années, en sait quelque chose même s'il fait partie des privilégiés. Il a quand même dû patienter 10 saisons avant d'avoir une première chance.

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« C'est certain que c'est différent pour un gars comme Sam qui se rend en Finale au cours d'une de ses premières saisons, a lancé Perron avec un sourire. J'espère qu'il ne pense pas que ça va arriver chaque année. Je lui souhaite, mais ce n'est pas comme ça que ça fonctionne. »
Blais aborde peut-être les choses avec un peu d'insouciance, mais il fait tout ce qu'il peut pour aider les Blues à se rendre jusqu'au bout. Au-delà de sa production d'un but et deux aides en huit matchs, c'est surtout au chapitre du jeu physique qu'il s'illustre. Il totalise déjà 48 mises en échec en séries et se transforme en un véritable train quand il est sur la patinoire.
« Craig (Berube) m'a toujours dit que j'étais un meilleur joueur quand j'étais physique, a-t-il indiqué. J'ai essayé d'apporter ça de plus en plus d'année en année depuis que j'ai commencé chez les professionnels. Je pratique maintenant un style physique. »

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« Quand un jeune joueur arrive dans l'équipe, tu ne sais jamais comment ça va virer, mais il joue de manière simple et j'aime ça, a vanté Perron. Il est physique et ce que j'aime de plus en plus, c'est qu'il commence à jouer avec la rondelle. Son dernier match a été l'un des meilleurs que je l'ai vu jouer. »
Un conseil qui ne date pas d'hier
Berube lui a peut-être souvent rappelé qu'il était un meilleur joueur quand il s'implique physiquement depuis qu'il évolue sous sa gouverne, mais ce n'était pas la première fois que Blais recevait ce conseil.
Il suffit de lâcher un coup de fil à Bruce Richardson, qui l'a dirigé avec les Tigres de Victoriaville dans la LHJMQ, pour le constater.
« Je lui disais de ranger ses patins à roues alignées », a lancé le pilote québécois en entrevue avec LNH.com. « Il passait son temps à tourner et à ne pas finir ses mises en échec. Il les a certainement enlevés; son implication physique est remarquable.
« Quand je vois qu'il termine des matchs avec neuf ou 10 mises en échec, je n'en reviens pas. Je me souviens que nous avons eu de nombreuses discussions à ce sujet. Je lui disais qu'il était un homme avec des enfants quand il se servait de son corps et qu'il jouait sur 200 pieds pendant 60 minutes. »
Ç'aura pris
quelques rétrogradations et quelques prises de bec pour lui faire comprendre, mais il a saisi le message
.
Il est finalement devenu un homme parmi les hommes. Et il n'hésite pas à vanter les mérites de son ancien pilote.
« Bruce a été bon pour moi, a dit Blais. Il a été dur avec moi et je pensais que c'était parce qu'il ne m'aimait pas, mais c'est qu'il m'aimait beaucoup. Il voulait que je sois un joueur qui apportait plus que de l'offensive. À notre niveau, les joueurs ont tous des habiletés, il faut que tu apportes quelque chose de plus. »
C'est exactement ce qui lui permet de vivre son rêve de petit gars, à 22 ans seulement.