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MONTRÉAL - Brendan Lemieux a grandi dans l'entourage d'équipes championnes grâce à l'illustre carrière qu'a connue son père Claude dans la LNH, et ce qu'il a appris à un jeune âge n'est assurément pas entré par une oreille et sorti par l'autre.

Le rejeton a mis en application les conseils et les leçons dont il a été témoin tout au long de son enfance, samedi, alors qu'il a récolté deux buts - dont celui qui a créé l'égalité - pour aider les Rangers de New York à combler un déficit de 4-0 et à l'emporter 6-5 face aux Canadiens de Montréal.
« Je suis certain que ce n'est pas la première fois que vous l'entendez, mais Patrick Roy a souvent répété ça à mon père quand ils connaissaient du succès ensemble, a amorcé Lemieux. Les émotions ne doivent jamais être trop basses, ni trop hautes (Never too high, never too low).
« Ç'a été la clé ce soir. Nous jouions bien et le score n'était pas à l'image de notre prestation. Nous devions demeurer dans le match, peu importe l'allure qu'il prenait. Nous avons incarné cette leçon et ç'a fait la différence. »
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Pour un jeune groupe qui apprend lentement comment gagner dans la LNH, c'est une grosse étape de franchie. Surtout si on tient compte du fait qu'ils disputaient un deuxième match en autant de soirs contre une équipe bien reposée qui n'avait pas joué depuis mercredi.
Encore plus ironique, cette spectaculaire victoire est survenue quelques heures seulement après que l'entraîneur David Quinn eut indiqué qu'il était insatisfait de la manière dont sa troupe répondait en situation d'adversité. Les jeunes Rangers ont riposté en l'emportant après avoir tiré de l'arrière par quatre buts ou plus pour la quatrième fois seulement dans la riche histoire de l'équipe.
« C'est difficile de se mettre davantage dans une situation d'adversité qu'en perdant par quatre buts contre les Canadiens à Montréal, a déclaré le pilote en riant. Je peux vous dire que nous ne faisons jamais rien à moitié.
« Quand nous sommes mauvais, nous le sommes à l'extrême et quand nous sommes bons, nous le sommes à l'extrême. Quand nous décidons de nous battre malgré l'adversité, nous ne tournons pas autour du pot. »
Les Canadiens en ont été les pauvres victimes, samedi. Même une avance de 5-3 avec moins de 15 minutes à faire n'a pas su résister à la détermination des visiteurs.
Artemi Panarin a réduit l'écart à un but 31 secondes après le cinquième but du Tricolore et Lemieux a inscrit son deuxième du match en désavantage numérique pour ramener les deux équipes à la case départ. Tout ça, devant les yeux de son père Claude, qui a gagné la Coupe Stanley en 1986 avec le CH.

« C'est un exploit de réussir une telle remontée à n'importe quel endroit ou dans n'importe quelle ligue, mais d'être capable de le faire à Montréal, c'est toujours un peu plus spécial, a commenté la petite peste des Rangers. C'est une ville très spéciale et c'est un bon sentiment que de gagner ici. »
Georgiev sauve sa soirée
Quinn ne s'en est pas caché, le gardien Alexandar Georgiev n'était pas bien loin de s'en aller aux douches après avoir accordé un quatrième but sur 20 lancers au tout début de la deuxième période. Le Bulgare n'était visiblement pas dans son assiette et semblait avoir des trous dans son équipement.
L'entraîneur a cependant voulu éviter d'ajouter à l'ambiance de carnaval qui régnait au Centre Bell en faisant preuve de patience. Sage décision puisque Georgiev a terminé la soirée avec 38 arrêts.
« J'aurais pu allumer la foule encore plus, a-t-il expliqué. C'est toujours dramatique quand tu changes de gardien ici et je ne voulais pas faire ça. Quand nous avons marqué deux buts rapides, j'ai vu qu'il semblait retrouver ses repères. Mais oui, Henrik (Lundqvist) s'était échauffé et il était prêt à faire son entrée dans le match. »
Grâce à cette spectaculaire victoire, les Rangers affichent désormais une fiche supérieure à ,500 (10-9-2) et ont de quoi bâtir pour le reste de la saison. Ils ont beau être en reconstruction, ils n'ont pas l'intention de se laisser piler sur les pieds pour autant.
« Lors de certains de nos derniers matchs, il y avait un sentiment de découragement, a conclu Chris Kreider, auteur d'une aide. Ce soir, nous sommes demeurés positifs et déterminés à faire les bonnes choses et à travailler les uns pour les autres. C'est de cette façon que l'on gagne des matchs. Nous avons prouvé que nous pouvons le faire. Il faut maintenant le faire de manière constante. »