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Alors que Connor Bedard amorçait son entraînement estival, la fatigue de sa première saison de 82 matchs était encore bien présente dans l’esprit du joueur de centre des Blackhawks de Chicago.

« J’ai toujours été quelqu’un qui en fait beaucoup », a dit Bedard lors de la Tournée médiatique des joueurs nord-américaine de la LNH à Las Vegas plus tôt en septembre. « Ça vient du fait que j’aime ce sport depuis que je suis tout petit, et tu veux toujours continuer à travailler. Mais tu joues une fois aux deux jours. Tu dois aussi apprendre à décrocher, et c’est quelque chose que tu apprends sur le tas. Tu dois trouver un équilibre. »

Il s’agissait d’une déclaration pour le moins surprenante venant du premier choix au total du repêchage 2023. On parle d’un joueur qui avait l’habitude de demeurer sur la glace longtemps après la fin des entraînements des Blackhawks – entre 30 minutes et une heure. Le personnel des Blackhawks a même dû commencer à cacher ses bâtons et ses lames de patin pour le garder hors de la glace.

Mais Bedard s’est de toute évidence adapté à ce marathon que représente une saison de la LNH. Le capitaine des Blackhawks Nick Foligno a souligné que Bedard est beaucoup plus explosif, alors que les Blackhawks se préparent pour le début de leur camp d’entraînement au Fifth Third Arena jeudi.

« Il a tellement de dynamisme en ce moment (lors des séances d’entraînement informelles) dans sa façon de jouer, avec sa vitesse et dans sa manière d’attaquer, a noté Foligno. Vous pouvez voir qu’il a confiance au travail accompli cet été, et ça paraît.

« Il a atteint un autre niveau, ce qui est impressionnant pour un jeune comme lui. J’ai hâte de le voir transposer ça dans les matchs et commencer à trouver son rythme avec la vitesse et l’explosion qu’il a améliorées. »

Bedard a mené les Blackhawks au chapitre des points à ses deux premières saisons. Il a récolté 61 points (22 buts, 39 passes) en 68 matchs en 2023-24, remportant le trophée Calder à titre de recrue de l’année. Il a toutefois dû s’absenter entre le 6 janvier et le 15 février 2024 en raison d’une fracture à la mâchoire.

La saison dernière, Bedard a obtenu 67 points (23 buts, 44 aides) en 82 rencontres. Le joueur de 20 ans a aussi connu des passages à vide, ce qui est compréhensible. Bedard a admis que jouer une saison de 82 parties pour la première fois était « quelque chose que je ne comprenais pas. »

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« Je me suis blessé à ma saison recrue après environ 30 matchs, a mentionné Bedard. Évidemment, tu ne veux jamais te blesser, mais ça m’a offert une petite pause et je me sentais bien par la suite. Jouer 82 matchs la saison dernière a été une bonne chose. Ça te permet de comprendre ce que tu dois faire et ce qui fait que tu te sens à ton mieux.

« C’était bon pour moi de vivre ça afin d’apprendre. Tu as des passages à vide et tu te demandes comment faire pour demeurer constant. Les meilleurs joueurs de la LNH ne seront pas à leur mieux chaque match, mais ils le sont la plupart du temps. Je pense que c’est quelque chose qui va avoir été bénéfique pour moi. »

Le directeur général des Blackhawks Kyle Davidson s’est dit heureux et soulagé de voir Bedard décrocher un peu.

« C’est quelque chose que nous disons non seulement à lui, mais à tous les jeunes joueurs, a-t-il souligné. L’une des choses que nous demandons aux joueurs à la Séance d’évaluation (Combine) est : “Quel est ton plan cet été? Vas-tu prendre du temps pour décrocher?” Ils répondent : “Non”. Ils ne veulent pas prendre congé. Ils sont tous affamés et ils veulent tous s’améliorer, mais parfois, travailler plus fort ne signifie pas travailler plus intelligemment et ils doivent l’apprendre.

« C’est entre leurs mains et parfois, ils doivent ressentir une fatigue physique avant de faire des changements, mais encore une fois, ça fait partie de l’apprentissage d’un joueur de hockey professionnel. Tu apprends ces choses-là, et il l’apprend en ce moment. Il est encore très jeune, donc ce sera bon pour sa longévité et son amour du hockey. Il adore le hockey, mais je pense qu’il va aimer ça encore plus s’il s’en ennuie un peu. »

Bedard a tout de même travaillé fort cet été. Il a choisi de ne pas jouer avec le Canada au Championnat du monde de la FIHG 2025 afin de se concentrer sur son développement. Il a révélé avoir mis l’accent sur son coup de patin, effectuant le gros du travail hors glace.

Les immenses attentes envers Bedard depuis son entrée dans la Ligue ne vont pas diminuer. Il est le visage des Blackhawks, qui veulent retrouver la gloire après avoir gagné la Coupe Stanley en 2010, 2013 et 2015. Mais il comprend mieux comment gérer son temps, surtout sur la glace, et ça devrait l’aider pour la suite de sa carrière.

« On voit qu’il se connaît mieux, qu’il comprend le niveau d’énergie nécessaire pour jouer dans la LNH et à quel point tu en as besoin, a ajouté Foligno. Nous pensons tous que nous avons de l’énergie à revendre quand nous sommes jeunes. Mais non. Connor Bedard n’est pas le genre de joueur qui ferme l’interrupteur en quittant l’aréna et en retournant à la maison. Je suis content qu’il comprenne à quel point son énergie est importante à ses succès. On le voit.

« Il continue à rester sur la glace pour décocher des tirs, mais je ne le vois plus se brûler en étant constamment à l’aréna en train de travailler. Il comprend que le repos sera sa plus grande arme. »

Avec la collaboration du chroniqueur NHL.com Nicholas J. Cotsonika

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