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CHICAGO – Jeff Blashill s’acclimatait à peine à son nouveau poste d’entraîneur-chef des Blackhawks de Chicago lorsqu’il a appelé Connor Bedard pour lui donner quelques devoirs à faire pendant la saison morte.

Observe les Panthers de la Floride en finale de la Coupe Stanley. Regarde. Apprends.

« La chose la plus importante qu’il m’a fait remarquer était la façon dont ils se mettent en groupe pour pourchasser la rondelle, a expliqué Bedard. Vous l’avez vu pendant notre camp (d’entraînement), il y a eu beaucoup d’accent mis sur le patin, sur le fait de jouer avec de la vitesse et de l’intensité. Je dirais que le jeu de la Floride incarne parfaitement tout ça.

« Tu n’as pas besoin d’avoir la meilleure formation de la Ligue pour travailler fort. Et je pense que c’est ça le plus important. Pourchasser la rondelle et mettre de la pression sur l’adversaire. »

Bedard, qui entame sa troisième saison dans la LNH, aimerait imiter les Panthers d’une autre façon : gagner la Coupe Stanley. Il sera aux premières loges pour se faire rappeler ce qui est nécessaire pour y parvenir lorsque Chicago rendra visite aux doubles champions en titre en lever de rideau de la saison 2025-26 au Amerant Bank Arena de Sunrise, mardi (17 h HE; ESPN, SN1, TVAS).

Les Panthers ont atteint la finale dans chacune des trois dernières saisons et ont triomphé pour la première fois de leur histoire en 2024. Mais la période creuse en Floride n’est pas si lointaine. En 2012-13, les Panthers terminaient au dernier rang de la LNH, puis à l’avant-dernier rang la saison suivante. Ils ont maintenant participé aux séries éliminatoires dans six saisons consécutives.

Les Blackhawks connaissent des difficultés similaires présentement. Ils ont remporté la Coupe Stanley en 2010, 2013 et 2015, mais ont terminé au 31e rang du classement général lors des deux dernières saisons et ont raté le tournoi printanier au cours des cinq dernières années.

Ils sont déterminés à revivre les jours de gloire.

« Ces gars-là avaient notre âge à un certain point et ils ont fait partie de la pire équipe de la Ligue pendant un temps, a rappelé Bedard. Ils regardaient alors (les Penguins de) Pittsburgh, Chicago, ou n’importe quelle autre bonne équipe à l’époque, et tentaient d’atteindre ce niveau. C’est ce qu’ils ont fini par faire. Tout le monde passe par là, et je suis persuadé que nous allons finir par atteindre le sommet. »

Bedard a mené les Blackhawks au chapitre des points à ses deux premières saisons dans la LNH. Le joueur de centre a inscrit 61 points (22 buts, 39 passes) en 68 matchs en 2023-24, quand il a mis la main sur le trophée Calder à titre de recrue de l’année. La saison dernière, il a amassé 67 points (23 buts, 44 passes) en 82 matchs.

Pour Blashill, qui a vu la Floride plus souvent qu’à son tour en étant entraîneur adjoint du Lightning de Tampa Bay de 2022 à 2025, dire à Bedard d’épier les Panthers était une façon de créer rapidement un lien avec son joueur étoile après avoir été embauché en mai.

« Quels sont les éléments à analyser? La Floride fait de l’excellent travail pour se replier et relancer le jeu avec intensité. Ils n’attendent pas que l’offensive se crée d’elle-même en espérant que [la défensive] provoque des revirements, a noté Blashill. Ils travaillent en unité de cinq. C’est ce que nous voulons faire. J’accorde beaucoup de valeur à ce système.

« Je trouvais que de parler de hockey pour m’assurer qu’il sache ce que je voulais transposer ici était une bonne façon d’établir les bases de notre relation. Je ne voulais pas arriver le premier jour et commencer à lui crier 'Hey, tu dois faire telle chose de cette façon'. Je voulais lui expliquer certains concepts. Il est perspicace. Il était d’accord et il comprenait ce que je lui disais. »

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Bedard s’est concentré sur quelques aspects du jeu des Panthers. Il a entre autres analysé le positionnement du centre Aleksander Barkov, qui, à son sens, n’est « jamais mal positionné ». Bedard a également été impressionné par la façon dont la Floride joue en unité de cinq.

« On entend souvent que, dans un bon match, tu n’as pas la rondelle sur ton bâton plus qu’une minute au total, a relaté Bedard. Ça veut donc dire que tu passes beaucoup de minutes à jouer [sans la rondelle]. Tu dois être placé aux bons endroits pour l’obtenir ou pour faire un jeu défensif ou offensif. C’est quelque chose que je peux améliorer. C’est ce que les meilleures équipes font. »

Blashill a beaucoup d’expérience avec les jeunes joueurs. Dylan Larkin, que Blashill a dirigé chez les Red Wings de Detroit de 2015 à 2022, est l’un d’eux. Après avoir signé son contrat de recrue avec Detroit le 21 mai 2015, Larkin a reçu un appel de Blashill, qui était alors l’entraîneur du club-école des Red Wings à Grand Rapids, dans la Ligue américaine. Il voulait que le jeune homme rejoigne son équipe pour le parcours en séries éliminatoires.

« À la fin de ces séries, il m’a dit d’aller m’entraîner avec quelques-uns des leaders (des Red Wings) de notre équipe et d’aller dans un gym en particulier à Detroit. C’est ce que j’ai fait que ç’a été bénéfique pour moi, a raconté Larkin. Il y a eu des occasions où je n’ai pas aimé ce qu’il me disait, mais avec le recul, c’étaient des leçons importantes et de précieuses expériences pour moi. »

Larkin a marqué 23 buts en 2015-16, devenant la sixième recrue de l’histoire des Red Wings à mener l’équipe à ce chapitre dans une saison. En 2017-18, à 22 ans, il est devenu le cinquième plus jeune joueur à terminer au premier rang de l’équipe au chapitre des points (63 en 82 matchs). Larkin est convaincu que Bedard va tirer profit des leçons de Blashill.

« Il est un joueur spécial et il a un talent remarquable, a dit Larkin à propos de Bedard. Je connais 'Blashy', il va exiger des choses de sa part, et ce sera à lui d’en faire ce qu’il veut. J’espère que ce sera positif pour l’équipe parce que chaque gars dans ce vestiaire regarde en sa direction, qu’il le veuille ou non.

« Comme jeune joueur, c’est beaucoup de choses à gérer, mais ç’a été comme ça toute sa vie. Je ne savais pas que 'Blash' avait fait ça (demander à Bedard d’étudier les Panthers), mais la façon de jouer de la Floride est le standard présentement. C’est plutôt cool qu’il lui ait demandé ça. »

Blashill va être demandant envers Bedard et les jeunes Blackhawks. Ça va être difficile, mais Bedard sait très bien que c’est ce que ça va prendre pour atteindre le sommet.

« Il est très direct avec tout le monde, a dit Bedard. Tu sais ce qu’il veut et ce qu’il recherche. La communication est la chose la plus facile à entretenir pour un entraîneur avec un joueur. C’est très positif et nous avons tous aimé l’intensité qui a été mise dans ce camp. Nous avons l’impression que ça va nous être bénéfique. »