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Le Français Alexandre Texier vient peut-être d'un pays qui n'est pas reconnu comme une pépinière de joueurs de hockey, mais son nom pourrait s'ajouter à celui des représentants de l'Hexagone Antoine Roussel, Pierre-Édouard Bellemare et Cristobal Huet sur la liste des joueurs issus de la France à avoir évolué dans la LNH.

Texier a été rappelé par les Blue Jackets de Columbus, jeudi, en provenance de Cleveland, leur club-école dans la Ligue américaine de hockey (LAH), après un séjour de sept rencontres au cours duquel il a obtenu sept points, dont cinq buts.
Il n'y a que 11 joueurs de nationalité française à avoir foulé la glace dans un match de la LNH, mais Texier, natif de Grenoble, impressionne déjà à ses débuts en Amérique du Nord, lui qui évoluait dans la LAH à l'âge de 19 ans.
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Les amateurs de hockey du Québec ont eu une première chance de voir Texier à l'œuvre mercredi soir lors de la visite des Monsters de Cleveland face au Rocket de Laval. Le jeune français n'a pas tardé à faire bonne impression en marquant les deux premiers filets des siens dans un gain facile de 5-0. Il a également été nommé la première étoile de la rencontre.

Rencontré avant son entrée en scène en sol québécois, Texier n'a pas caché que ses débuts dans l'antichambre de la LNH se sont passés beaucoup mieux que prévu.
« Je croyais être plus embêté par la petite glace, a raconté Texier au représentant de LNH.com. Ce n'est pas une excuse pour moi. Il n'y a rien d'acquis. Je pense que c'est une belle étape (la Ligue américaine) en vue de l'an prochain. Il faut que je mette toutes les chances de mon côté. L'équipe a de bons résultats par les temps qui courent et il faut que ça continue. »
Les Monsters sont présentement impliqués dans une course de tous les instants pour la dernière place donnant accès aux séries dans la section Nord. Il n'y a toujours rien de joué avec six matchs à faire à la saison, mais les représentants de l'Ohio se sont donné une bonne chance d'accéder aux séries avec ce gain facile à Laval.
« Je sais où je veux aller, a lancé avec détermination le choix de deuxième tour en 2017 des Blue Jackets. Je pense que c'était une étape nécessaire (pour mon développement). Le changement d'équipe ne doit pas être une excuse. Je suis venu pour avoir du plaisir sans essayer d'en faire trop. Pour l'instant, ça se passe très bien. »

Alexandre-Texier

La fiche de Texier est éloquente à Cleveland. Depuis son arrivée avec la troupe de John Madden, il n'a toujours pas subi la défaite en temps réglementaire en sept rencontres.
Voilà qui aide peut-être à mieux comprendre les mouvements de personnel des Blue Jackets à l'approche de la date limite des transactions. Le directeur général Jarmo Kekalainen a accepté de dilapider sa banque de choix au repêchage en plus de céder les espoirs Vitalii Abramov et Jonathan Davidsson pour faire l'acquisition de Matt Duchene, Ryan Dzingel et Adam McQuaid.
Il y a fort à parier que le jeune Français était déjà passé devant Abramov et Davidsson dans la hiérarchie des espoirs offensifs de l'équipe.
Un détour profitable en Finlande
C'est en tant que membre des Brûleurs de loups de Grenoble dans la Ligue Magnus de France que le principal intéressé a été repêché en 2017. En consultant sa famille et son agent, il a été convenu qu'un saut en Finlande dans l'organisation de KalPa serait le plus approprié pour sa progression.
Une décision déchirante de quitter l'équipe de sa ville natale et dont son père Fabrice Texier avait déjà porté les couleurs au début des années 1990.
« Je voulais aller en Finlande pour jouer avec des adultes. C'est un très bon niveau de jeu là-bas, a souligné Texier. Je pense que j'ai grandi comme joueur, mais aussi en tant que personne en décidant de quitter Grenoble. Ça a été une belle expérience. Je croyais vraiment que c'était la meilleure avenue et je ne l'ai jamais regretté. »
Après une saison de 22 points l'an dernier, Texier a presque doublé sa production dans la Liiga avec 41 points en 55 matchs. Son équipe ayant raté les éliminatoires, l'occasion était parfaite pour les Blue Jackets de lui faire traverser l'Atlantique et d'évaluer de plus près ses performances.
Pour l'attaquant, capable d'évoluer autant au centre qu'à l'aile, l'option de jouer prématurément en Amérique du Nord dans la LHJMQ ne lui a pas vraiment traversé l'esprit tellement l'attrait de la Finlande était fort.
Il avait été une sélection européenne du Drakkar de Baie-Comeau quelques semaines après son repêchage dans la LNH. Le Drakkar souhaitait que les Blue Jackets l'aident à convaincre le jeune homme que les rangs juniors canadiens étaient la meilleure option pour poursuivre sa carrière. Visiblement, la Finlande s'est avérée être un bon choix, d'autant plus que le directeur général de Columbus est lui-même finlandais.
« Je n'ai jamais vraiment eu de discussions avec [le Drakkar], a reconnu Texier. Mon choix était déjà fait après le repêchage. Je savais où je voulais aller. Je ne me suis pas posé de questions avec ça. Je voulais jouer en Finlande avec des adultes et les meilleurs jeunes joueurs de ce pays. »
En guise de conclusion, le sympathique attaquant assure qu'il ne se met pas de pression inutile de plus sur les épaules afin de devenir un nouveau porte-étendard du hockey français. Lorsque les Roussel et Bellemare n'évolueront plus dans la LNH, Texier pourrait très bien devenir le prochain symbole du hockey français.
« Je ne me mets pas du tout de pression par rapport à ça. Tout passe par le travail. Si ça peut aider les jeunes Français à voir des portes s'ouvrir pour eux à l'étranger, ce sera déjà ça de gagné », a laissé entendre Texier, qui voue un respect sans borne pour une de ses idoles, un certain Cristobal Huet.