La fiche de Texier est éloquente à Cleveland. Depuis son arrivée avec la troupe de John Madden, il n'a toujours pas subi la défaite en temps réglementaire en sept rencontres.
Voilà qui aide peut-être à mieux comprendre les mouvements de personnel des Blue Jackets à l'approche de la date limite des transactions. Le directeur général Jarmo Kekalainen a accepté de dilapider sa banque de choix au repêchage en plus de céder les espoirs Vitalii Abramov et Jonathan Davidsson pour faire l'acquisition de Matt Duchene, Ryan Dzingel et Adam McQuaid.
Il y a fort à parier que le jeune Français était déjà passé devant Abramov et Davidsson dans la hiérarchie des espoirs offensifs de l'équipe.
Un détour profitable en Finlande
C'est en tant que membre des Brûleurs de loups de Grenoble dans la Ligue Magnus de France que le principal intéressé a été repêché en 2017. En consultant sa famille et son agent, il a été convenu qu'un saut en Finlande dans l'organisation de KalPa serait le plus approprié pour sa progression.
Une décision déchirante de quitter l'équipe de sa ville natale et dont son père Fabrice Texier avait déjà porté les couleurs au début des années 1990.
« Je voulais aller en Finlande pour jouer avec des adultes. C'est un très bon niveau de jeu là-bas, a souligné Texier. Je pense que j'ai grandi comme joueur, mais aussi en tant que personne en décidant de quitter Grenoble. Ça a été une belle expérience. Je croyais vraiment que c'était la meilleure avenue et je ne l'ai jamais regretté. »
Après une saison de 22 points l'an dernier, Texier a presque doublé sa production dans la Liiga avec 41 points en 55 matchs. Son équipe ayant raté les éliminatoires, l'occasion était parfaite pour les Blue Jackets de lui faire traverser l'Atlantique et d'évaluer de plus près ses performances.
Pour l'attaquant, capable d'évoluer autant au centre qu'à l'aile, l'option de jouer prématurément en Amérique du Nord dans la LHJMQ ne lui a pas vraiment traversé l'esprit tellement l'attrait de la Finlande était fort.
Il avait été une sélection européenne du Drakkar de Baie-Comeau quelques semaines après son repêchage dans la LNH. Le Drakkar souhaitait que les Blue Jackets l'aident à convaincre le jeune homme que les rangs juniors canadiens étaient la meilleure option pour poursuivre sa carrière. Visiblement, la Finlande s'est avérée être un bon choix, d'autant plus que le directeur général de Columbus est lui-même finlandais.
« Je n'ai jamais vraiment eu de discussions avec [le Drakkar], a reconnu Texier. Mon choix était déjà fait après le repêchage. Je savais où je voulais aller. Je ne me suis pas posé de questions avec ça. Je voulais jouer en Finlande avec des adultes et les meilleurs jeunes joueurs de ce pays. »
En guise de conclusion, le sympathique attaquant assure qu'il ne se met pas de pression inutile de plus sur les épaules afin de devenir un nouveau porte-étendard du hockey français. Lorsque les Roussel et Bellemare n'évolueront plus dans la LNH, Texier pourrait très bien devenir le prochain symbole du hockey français.
« Je ne me mets pas du tout de pression par rapport à ça. Tout passe par le travail. Si ça peut aider les jeunes Français à voir des portes s'ouvrir pour eux à l'étranger, ce sera déjà ça de gagné », a laissé entendre Texier, qui voue un respect sans borne pour une de ses idoles, un certain Cristobal Huet.