Il a notamment frustré Josh Anderson sur une échappée, et a sorti la jambière gauche sur une déviation de Christian Dvorak à quelques pieds de lui. Il a aussi obtenu l’aide de son poteau quand Jake Evans a raté un but complètement ouvert sur une brillante passe de Joel Armia.
« Tu dois être bon pour être chanceux », a rappelé Strome.
C’est un détail important. Parce que même s’il n’a cédé que trois fois en deux matchs dans cette série, on ne pouvait pas dire, avant cette troisième période, que Thompson avait été particulièrement étincelant. Il avait paru hésitant à certains moments, un peu croche à d’autres, et il multipliait les rebonds juteux.
On avait parfois même l’impression que le Tricolore se compliquait trop la vie plutôt que de le mettre à l’épreuve en décochant des tirs de partout. Quand ils l’ont fait, comme en troisième, il a répondu présent.
« Ça m’a donné confiance de multiplier les gros arrêts, a expliqué Thompson. Montembeault connaissait tout un match de l’autre côté, et ça met beaucoup de pression sur l’autre gardien dans ce temps-là. La troisième période m’a ramenée dans le match, et c’est ce que tu veux comme gardien. »
Après cette prestation de leur gardien, les Capitals ont toutes les raisons de croire que leur homme masqué est de retour au sommet de son art. Thompson avait connu une difficile fin de saison et s’était blessé à trois semaines du début des séries éliminatoires.
Ce n’était pas exactement le contexte idéal pour le lancer dans la gueule du loup. C’est toutefois la décision qu’a prise Spencer Carbery à l’aube des séries. Elle rapporte, pour l’instant.
« En le regardant jouer ce soir, on a revu le gardien dominant qu’on a vu dans les 40 premiers matchs de la saison, a observé le pilote. On pouvait sentir que son niveau de confiance grimpait avec chaque gros arrêt qu’il effectuait. Il devenait de plus en plus gros devant son filet. »
Carbery a aussi rappelé que Thompson a commencé à apposer sa signature sur la victoire dès la deuxième période, quelques secondes après le but de Dvorak. Le Tricolore a gagné la mise au jeu subséquente, et Emil Heineman s’est fait dire non alors qu’il s’amenait à 2-contre-1 avec Jake Evans.
« Je n’étais pas inquiet de le voir livrer la marchandise à son retour au jeu, a dit l’entraîneur. Mais c’est impressionnant de le voir faire ça avec autant de pression, à un moment aussi important de l’année. Le mérite lui revient. C’est un gamer. Il veut jouer dans ces moments. »
Pas parfaits
Si ses coéquipiers veulent lui rendre la vie un peu plus facile, ou un peu moins stressante, ils pourraient commencer par dénicher leur instinct du tueur. Ils ont complètement dominé la deuxième période, et n’ont pu faire mieux que de retraiter au vestiaire avec une mince avance de 2-1, malgré 18 tirs au but.
Cette situation a obligé Thompson à se surpasser en troisième pour aller chercher « les deux points », a-t-il dit avant de parler de « victoire » en riant.
« Il a gagné le match pour nous en troisième, a amorcé Carbery. Il a été phénoménal. Mais on a encore joué avec le feu en n’étant pas en mesure de nous distancer. On leur a encore permis de s’accrocher, de rester dans le match, et on a couronné le tout en gérant la troisième de piètre façon. »
Même si les Capitals ont une avance de 2-0 dans la série, ils n’ont inscrit que trois buts de plus que le Tricolore, dont un dans un filet désert avec moins de deux secondes à faire, mercredi. Il n’y a pas de quoi claironner.
« C’est le hockey des séries, a conclu l’entraîneur. On aurait facilement pu perdre le premier match en prolongation. La marge est mince. Même chose, ce soir. LT a fait d’énormes arrêts, et ils ont frappé le poteau. À ce moment de l’année, toutes les équipes sont très bonnes.
« Un jeu ici et là, un arrêt, un gros moment, un avantage numérique, un désavantage… C’est ce qui fait la différence. Tu veux être du bon côté de ça, et on l’a été dans les deux premiers matchs. »