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WASHINGTON – Une égalité, du jeu serré, quelques minutes à faire à la troisième période, une prolongation imminente et, surtout, des Capitals de Washington à domicile qui font tout pour prolonger leur saison d’un autre match.

La scène aurait paru trop grande pour certaines équipes, mais pas pour les Hurricanes de la Caroline.

Lors du cinquième match de sa série de deuxième tour au Capital One Arena, jeudi, la troupe de Rod Brind’Amour s’est montrée constante, flexible et inébranlable. Des qualités qui, probablement, sont le fruit des 84 matchs de séries disputés par l’équipe lors des sept derniers printemps. C’est dans un moment comme celui-là, en fin de match jeudi, que la confiance et la croyance en sa manière de jouer importent le plus.

« Nous jouons comme ça depuis longtemps », a soutenu le capitaine des Hurricanes, Jordan Staal. « Nous avons été plongés dans ce genre de situation plusieurs fois et chacun d’entre nous avons confiance en notre jeu. C’est ce qui importe le plus. Si tu déroges du plan, ça devient énervant pour rien et ça ne donne rien de bon pour l’équipe. Mais si tu crois en ce que l’équipe et toi faites, tout le monde devient plus calme, tout devient plus stable, et tu peux plus facilement faire le nécessaire pour gagner le match. C’est ce qui s’est produit de notre côté ce soir. »

Andrei Svechnikov a touché la cible avec 1:59 à écouler au cadran. Seth Jarvis a inscrit le but d’assurance dans une cage déserte à 19:33. Frederik Andersen a bloqué les 10 tirs dirigés vers lui en troisième période. Les Hurricanes l’ont emporté 3-1. Ils seront du carré d’as pour la deuxième fois en trois saisons et la troisième fois en sept saisons depuis l’arrivée de Brind’Amour à la barre de l’équipe.

« Nous n’avons pas joué notre match le plus élégant, mais nous avons fait ce qu’il fallait pour gagner », a commenté Sean Walker, qui a mis la table pour le but gagnant de Svechnikov.

Et les Hurricanes n’ont pas besoin d’en faire plus. Ils n’ont, après tout, mis que 10 matchs pour accéder au troisième tour.

Ils exercent de la pression en unité de cinq et réduisent – voire enrayent – le temps et l’espace de leurs rivaux.

« Nous essayons de leur donner le moins d’espace possible et de provoquer des revirements, a indiqué Staal. Et lorsque nous avons la rondelle, nous voulons la faire bouger très rapidement. »

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Ils obstruent les lignes de passe et avortent des jeux. Ils comptent d’ailleurs sur l’expert en la matière, Jaccob Slavin, dans leurs rangs. L’entraîneur-chef des Capitals, Spencer Carbery, en est même venu à se demander pourquoi Slavin n’était pas candidat à l’obtention du trophée Norris, remis au meilleur défenseur de la LNH, année après année.

« Ils ne te lâchent jamais et savent avorter des jeux comme aucune autre équipe de la Ligue », a élaboré Carbery.

Ils concèdent très peu de tirs au but. Les Capitals en ont décoché 19 jeudi et 96 en cinq matchs, une moyenne de 19,2.

En fait, le but de Svechnikov n’aurait peut-être pas été marqué si à l’autre bout, 14 secondes plus tôt, Walker ne mettait pas son bâton dans la ligne de tir d’Alex Ovechkin. N’eût été cette intervention, le meilleur franc-tireur de l’histoire de la LNH aurait pu se mettre en évidence.

Or, c’est Svechnikov qui a fini par marquer sur la séquence à la suite d’un bel échange avec Walker.

« Évidemment, tu ne veux pas donner à ce genre de joueur trop de temps et d’espace. Un petit moment de faiblesse de notre part, mais heureusement, j’ai réussi à mettre mon bâton dans la ligne de tir, a commenté Walker. J’étais heureux que mon bâton ne se soit pas fracassé et que je puisse poursuivre la séquence. C’était certainement une bonne présence. »

Une bonne présence, suivie d’une autre bonne présence, puis d’une autre bonne présence. C’est ce que les joueurs des Hurricanes nous montrent lorsqu’ils sont sur leur X.

Les Capitals ont possiblement joué leur meilleur match de la série jeudi. Leur troisième période a été, sans aucun doute, leur meilleure des derniers jours.

« Mais [les Hurricanes] ne s’énervent jamais, a lancé Carbery. Le calme et l’expérience de ce groupe étaient palpables à plusieurs moments dans cette série. »

Maintenant, l’équipe attaque la prochaine étape avec encore plus de confiance qu’elle en avait avant le match no 5.

Quinze joueurs des Hurricanes ont marqué depuis le début des séries, Svechnikov menant le bal avec huit filets. Staal s’est joint au groupe jeudi en brisant la glace à 9:38 du premier tiers.

Andersen est en santé et joue son meilleur hockey des séries. Son arrêt de la jambière contre Pierre-Luc Dubois après 53 secondes de jeu en troisième période représentait exactement ce dont les Hurricanes ont besoin de temps à autre. Leurs rechutes défensives sont rares, mais lorsqu’elles surviennent, leur homme masqué répond présent.

L’équipe est présentement à son meilleur au moment le plus opportun.

Les Hurricanes croiseront, sous peu, la route des Panthers de la Floride ou des Maple Leafs de Toronto, mais pour les hommes en rouge-blanc-noir, l’identité de l’adversaire importe peu.

« Peu importe qui nous affrontons, nous appliquons nos propres systèmes de jeu, notre propre plan de match. Ce sont eux qui devront s’adapter à nous », a conclu Walker.