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BROSSARD- Comme conseiller de joueur, Kent Hughes travaillait sans relâche à tenter d'obtenir le maximum pour ses clients. Comme directeur général dans la LNH, Hughes constate que son plus grand défi est de tendre vers l'équilibre.

Le mot « équilibre » est souvent revenu dans le bilan de sa première année en poste chez les Canadiens de Montréal qu'il a tracé mercredi.
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« Dans mes tâches de conseiller, je pouvais voir la façon de gérer des directeurs généraux, a dit Hughes. Il y a toutefois un aspect que j'avais moins remarqué, c'est l'importance de trouver l'équilibre dans tout : le développement des joueurs, le temps de jeu des joueurs, le style de jeu de l'équipe, la structure, le plafond salarial, les blessures. »
Dans le cas des Canadiens, qui sont une équipe en mutation, il a admis que cet équilibre entre la progression de l'équipe et la performance sur la glace est d'autant plus difficile à cerner.
« Comme j'ai dit à (l'entraîneur) Martin St-Louis en début de saison, nous sommes au stade où les victoires sont bonnes, mais jusqu'à un certain point, et aussi où les défaites ne sont pas bonnes, mais jusqu'à un certain point », a-t-il ajouté.
C'est en quelque sorte le discours que tiennent toutes les équipes de bas de classement, qui auront les meilleures chances de remporter le gros lot 'Connor Bedard' de la séance de repêchage à venir.
« Nous nous attendons à ce que les joueurs se présentent pour gagner chaque match, a renchéri Hughes. Nous savons que nous n'avons pas l'équipe pour gagner chaque match, mais nous n'allons quand même pas dire qu'il n'y a plus rien à faire et que nous ne ferons jouer que les jeunes. Nous perdrions notre vestiaire en faisant ça. »
De la résilience en masse
Cela dit, Hughes a souligné que ce qui l'a le plus impressionné au cours de la première moitié de saison de l'équipe est le niveau de résilience des jeunes et des moins jeunes.
« On a vu plusieurs jeunes commettre des erreurs et on se disait, le groupe de dirigeants, que ça commençait à être difficile pour eux, mais ils rebondissaient vite chaque fois », a-t-il mentionné.
« C'est la même chose pour des vétérans comme Joel Armia et Evgenii Dadonov. Ils ont connu des moments très difficiles, mais ils sont passés au travers. Armia jouait son meilleur hockey au moment de se blesser de nouveau et Dadonov fait bien actuellement. Je suis content de la résilience des gars.
« Ça se reflète dans le rendement de l'équipe. On a remarqué une baisse de régime en décembre, mais les entraîneurs et les joueurs ont réagi. »
Les Canadiens (19-23-3) ont remporté quatre de leurs six derniers matchs.
Des vétérans en demande
Hughes a dit qu'il demeure aux aguets afin de tenter d'améliorer l'équipe par le biais de transactions. Il a reconnu que des joueurs comme le défenseur Joel Edmundson et l'attaquant Josh Anderson sont en demande. Il a indiqué être en communication constante avec les deux joueurs, comme il l'a fait avec Sean Monahan en début de saison.
« Il y avait cinq matchs de joués qu'on disait que nous allions échanger Sean. Je l'ai convoqué à mon bureau pour le rassurer, a confié Hughes. Je lui ai dit qu'il était avec nous pour plus que quelques semaines et qu'il pouvait s'offrir du bon temps à Montréal. »

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Monahan a rendu de bons services à l'équipe, avant de se blesser il y a plus d'un mois. Il se rapproche d'un retour, mais Hughes ne peut pas dire s'il fait partie des plans d'avenir de l'organisation.
Montembeault ne va nulle part
Hughes a été plus tranchant quant au statut du gardien Samuel Montembeault, en affirmant qu'il était avec les Canadiens pour rester.
Montembeault montre de beaux progrès cette saison et il s'acquitte admirablement bien de sa tâche en remplacement du vétéran Jake Allen, blessé.
« Nous voulons le garder. Il connaît une très bonne séquence et il est encore jeune (26 ans), a réagi Hughes. C'est difficile de prédire l'avenir pour lui en se basant sur les succès qu'il a présentement, mais on voit le potentiel. C'est sûr qu'il n'ira nulle part. »
Le défi de Slafkovsky
Pour ce qui est de la première saison de l'attaquant recrue Juraj Slafkovsky, qui a vraisemblablement pris fin mercredi, Hughes l'a commenté ainsi : « Avec Juraj, nous tentons de l'aider à comprendre de quelle façon il peut connaître le plus de succès en Amérique du Nord.
« Ce n'est pas naturel pour lui. C'est comme si on demandait à quelqu'un de changer sa démarche en jonglant sur une autoroute. Ça va se faire par étapes.
« Nous l'avons tantôt vu penser sur la glace et jouer d'instinct. Nous croyons que s'il parvient à faire les ajustements nécessaires, il s'adaptera au style nord-américain et il deviendra la meilleure version du joueur qu'il peut être. »