Connor McDavid badge Chaumont

FORT LAUDERDALE, Floride – Connor McDavid et Darnell Nurse s’installent au podium dans une petite salle du Baptist Health IcePlex, le centre d’entraînement des Panthers de la Floride. À la veille du sixième match de la Coupe Stanley, McDavid se retrouve dans une situation qu’il connaît par cœur: sous les réflecteurs.

En conférence de presse, McDavid reçoit les sept premières questions des journalistes. Assis à la gauche de son capitaine, Nurse fixe le vide en attendant de pouvoir y participer. Le défenseur des Oilers d'Edmonton brise finalement le silence après un peu plus de quatre minutes. Mais la question dirigée vers lui tourne autour des qualités de meneur de McDavid.

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Cette simple scène illustrait à merveille la réalité de McDavid.

Avec les Oilers qui feront face à l’élimination pour une première fois lors de ce sixième match contre les Panthers, le numéro 97 demeure le centre d’attention. C’est comme si la survie des Oilers était uniquement entre ses mains.

Déjà peu souriant à son arrivée devant les médias après un entraînement d’environ 30 minutes, McDavid a froncé les sourcils encore plus pour décrire s’il ressentait une pression additionnelle afin de retourner à Edmonton pour y jouer un septième match et conserver une chance de gagner pour la première fois la Coupe Stanley.

« C'est une question assez lourde, a-t-il répliqué. Je ne pense pas comme ça. Si je réfléchissais ainsi, je nuirais à ma propre préparation et à ma façon de jouer. C'est un match important. Tout le monde le sait. Je le sais aussi. Et j’ai hâte à ce match. C'est du hockey amusant, c'est une finale passionnante. La Coupe sera dans l’amphithéâtre. Tu rêves de jouer sur une aussi grande scène. »

McDavid, qui partage le sommet des pointeurs avec Leon Draisaitl, a amassé 33 points (sept buts, 26 passes) depuis le début des séries. En cinq matchs face aux Panthers, l’Ontarien de 28 ans a obtenu sept points (un but, six passes).

Pour le commun des mortels, une récolte de sept points en cinq rencontres serait jugée comme une bonne récolte. Mais McDavid appartient à une autre espèce.

« Ce n’est pas à propos de moi, mais à propos de l’équipe », a dit le capitaine des Oilers au sujet de son jeu dans cette finale. « C’est à nous de gagner le prochain match mardi soir en Floride. C’est ce que nous désirons accomplir. Je crois que tout le monde peut atteindre un autre niveau et je m’inclus dans ça. »

Aux yeux de Connor Brown, McDavid n’a pas à devoir sauver les Oilers à lui seul.

« Le hockey est un sport différent, c’est un sport d’équipe », a mentionné Brown, un ancien coéquipier de McDavid avec les Otters d’Erie dans la Ligue junior de l’Ontario. « Tu ne gagneras pas avec un seul joueur, tu ne passeras même pas proche. Tout le monde doit mettre l’épaule à la roue. Je sais qu’il a de la pression sur lui, mais il doit aussi trouver des façons de s’amuser. Il aime les grands moments. Il a le don d’élever son jeu quand la scène est grande. Mais nous formons une équipe et nous gagnerons en équipe. »

S’inspirer du passé

Les Oilers ont expérimenté la douleur d’une élimination en sept matchs en finale l’an dernier face aux mêmes Panthers. Un an plus tard, ils chercheront à pousser cette autre finale à la limite des sept rencontres. Mais ce septième match se déroulerait dans la jungle du Rogers Place, un édifice plus bruyant que le Amerant Bank Arena de Sunrise.

Si les Oilers devaient atteindre la terre promise en gagnant les deux prochains matchs, McDavid consoliderait encore plus sa légende avec un premier sacre.

« Connor est le meilleur joueur au monde et nous continuerons à pousser le plus fort possible afin de lui permettre de gagner pour une première fois, a affirmé Corey Perry. Il y a plusieurs joueurs dans ce vestiaire qui rêvent d’un premier titre. C’est excitant, c’est agréable. Nous l’avons dit toute l’année, mais nous ne prenons jamais la route la plus facile. Nous aimons emprunter des chemins plus sinueux. »

Sur une note personnelle, Perry pourrait se retrouver dans le mauvais camp en finale pour une cinquième fois lors des six dernières années.

« Je pense qu’on peut toujours s’inspirer de nos expériences du passé », a raconté l’ailier de 40 ans qui a remporté la Coupe Stanley en 2007 avec les Ducks, mais perdu en finale à ses quatre dernières présences (2020 avec les Stars, 2021 avec les Canadiens, 2022 avec le Lightning et 2024 avec les Oilers). « Quand tu embarques sur la patinoire, ça redevient juste du hockey. Il faut y aller et jouer son jeu, sans essayer de remplir le rôle des autres. »

Une première conquête pour McDavid. Une première conquête pour Draisaitl. Une deuxième conquête en près de 20 ans pour Perry. Un retour de la Coupe Stanley au Canada pour une première fois depuis les Canadiens de Montréal en 1993.

Les Oilers ne manqueront pas de motivations pour ce sixième match de la finale où l’identité du gardien partant demeure toujours inconnue.