Mathieu Olivier badge Chaumont

COLUMBUS – Mathieu Olivier portait des lunettes de soleil. Mais même à travers ses lentilles on pouvait deviner qu’il avait les yeux gros en regardant le décor du Ohio Stadium à deux heures d’un entraînement avec les Blue Jackets.

Samedi en fin d’après-midi, le temps d’un soir, le gigantesque et majestueux domicile des Buckeyes dans la NCAA se transformera en un match de hockey entre les Blue Jackets et les Red Wings dans le cadre de la Série des stades 2025.

« On a eu la chance de voir un match de Ohio State cette saison au football, a dit Olivier en entrevue avec LNH.com. Les Buckeyes ont remporté le championnat cette saison dans la NCAA. Ici, les Buckeyes représentent beaucoup pour la population. J’avais déjà vu des matchs comme spectateur pour du football, mais je suis charmé par la transformation pour le hockey. C’est vraiment génial. »

« Nous avons de bons partisans avec les Jackets à Columbus, nous jouons toujours devant des gradins pratiquement remplis. Mais là, on parle d’une foule de près de 95 000 personnes, a-t-il poursuivi en tournant la tête de gauche à droite pour mieux saisir l’ampleur du stade. C’est une autre raison pour décrire Columbus comme un bon marché de hockey. Ils n’ont pas toujours eu de bonnes équipes dans le passé, mais nous bâtissons maintenant une bonne formation. Lors des deux dernières saisons, nous occupions un des derniers rangs de la LNH, mais les partisans demeuraient fidèles. Aujourd’hui, ils peuvent enfin être récompensés. »

Olivier Ohio Stadium

Les Blue Jackets constituent la belle histoire cette saison dans la LNH. Frappée par le décès de Johnny Gaudreau avant le début du camp, cette équipe a maintenant de sérieuses chances de participer aux séries. Au lendemain d’un gain de 5-2 contre les Wings à Detroit, les Jackets occupaient le septième rang de l’Association de l’Est.

Pour Olivier, ce récit ne tient pas uniquement de la magie.

« Je dirais que nous en sommes à la troisième année où l’équipe garde un noyau stable. Les jeunes ont aussi grandi. Nous comptons sur un nouvel entraîneur-chef en Dean Evason et un nouveau directeur général avec Don Waddell. Nous avons pris un pas dans la bonne direction. Je vois une progression naturelle de notre équipe avec des jeunes comme Adam Fantilli, Kent Johnson et même Kirill Marchenko qui en donnent plus.

« Avec la tragédie reliée au décès de Johnny (Gaudreau), il y a peu de gens qui croyaient en nous avant cette saison. Mais nous voulions déjouer les pronostics et nous désirions participer aux séries. Nous savions que nous avions les morceaux pour y arriver. Nous nous retrouvons dans une bonne position, mais il reste encore un long chemin à parcourir. »

Un choix à venir

Sur le plan contractuel, Olivier termine la dernière saison d’un pacte de deux ans qui lui rapportait en moyenne 1,1 million. À 28 ans, le robuste ailier pourrait devenir joueur autonome sans compensation le 1er juillet prochain. Et il aurait les chiffres pour décrocher une sérieuse augmentation de salaire.

Olivier n’a pas caché son désir de poursuivre sa route avec les Jackets, lui qui porte les couleurs de cette équipe depuis maintenant trois ans. À un peu plus d’une semaine de la date limite des transactions du 7 mars, Philippe Lecavalier (son agent) et Waddell (le DG) gardent les canaux de communications ouverts.

« Oui, il y a des discussions avec les Blue Jackets, a-t-il confirmé. Je n’ai aucune idée si nous allons trouver un terrain d’entente bientôt. Et je n’ai aucune idée si les négociations sont positives, mais nous nous parlons. »

« Il y a un paquet de facteurs à considérer, a-t-il enchaîné. Je veux que ma famille soit heureuse. J’ai une femme et deux petits garçons. Est-ce que ce serait mieux ailleurs? On ne le sait jamais. Mais ce que je sais et ce que je contrôle, c’est que nous adorons notre vie à Columbus. Je sens que les deux côtés aimeraient trouver une solution. Mais le hockey reste un business et on ne sait jamais comment ça virera. Mon objectif est d’aider les Blue Jackets à rester un joueur des Blue Jackets. Je me concentre sur mon jeu sur la glace et mon engagement envers mon équipe. J’en ai assez dans mon assiette. »

Ohio Stadium 2

Des sommets personnels

Sous la gouverne de Dean Evason, Oliver n’a jamais joué un rôle aussi important dans la LNH. Après 59 matchs, il a déjà réalisé des sommets personnels pour les buts (11), les points (20), les minutes de punition (99) et les mises en échec (223). Il a aussi un temps de jeu moyen de 14:28, soit pratiquement trois minutes de plus qu’à ses deux dernières saisons à Columbus. En plus d’un rôle régulier au sein de l’un des deux derniers trios à l’attaque, il obtient des présences en infériorité numérique.

« J’ai aussi un peu de temps de jeu en supériorité numérique, a-t-il répliqué avec le sourire. Je n’avais pas connu ça depuis mes années dans la LHJMQ. Pour moi, c’est très valorisant. Les Blue Jackets ont plus de succès et l’entraîneur me confie un plus grand rôle. J’ai un temps de jeu de près de 15 minutes avec des présences sur les unités spéciales et je n’oublie pas mon rôle qui consiste à protéger mes coéquipiers. Je veux aussi agir comme un meneur dans ce vestiaire. »

À l’image des succès des Jackets cette saison, Olivier n’est pas surpris par ses propres succès.

« J’ai toujours su que j’avais plusieurs cartes dans mon jeu. Mais nous avons chacun des chemins différents. J’ai eu besoin de plus de temps pour m’établir. Je n’ai pas de regrets, c’était juste ma route.

« Je dois aussi dire que je cadre bien avec Dean Evason. Je n’ai jamais reçu une commande précise. Il me laisse jouer à ma façon. Dans mon rôle, j’ai parfois besoin de jouer sur la ligne entre ce que je peux faire et ce que je ne peux pas faire. Je dépasse parfois la ligne, mais je n’ai jamais reçu une réprimande de sa part. Il est conscient de ma réalité. Je peux jouer encore plus librement. Je n’ai pas à m’en faire deux fois. Ça fait une énorme différence pour un joueur comme moi. »