OTTAWA – Cette participation au Mondial junior tombe à point pour James Hagens.
Pour la première – et probablement seule fois de la saison – il se retrouve sur la même scène que ses principaux rivaux en vue du prochain repêchage. À un moment où sa valeur a perdu un peu de son lustre et que son titre de premier choix au total est remis en question, Hagens a la chance de redorer son blason.
Déjà qu’il veut aider les États-Unis à défendre leur titre, l’attaquant doit aussi prouver qu’il a le talent nécessaire pour entendre son nom être appelé en premier à l’encan de juin. Ça en fait beaucoup à gérer en même temps.
« Tu veux être dans ce genre de moment où il y a de la pression sur toi et sur ton équipe, a-t-il expliqué, jeudi, en mêlée de presse. Il faut simplement laisser ses instincts prendre le dessus. J’ai grandi toute ma vie en pensant à ce moment. Il n’y a aucune raison de ne pas être prêt à relever le défi. »
Le jeune homme de 18 ans a vite affiché ses couleurs en amassant deux buts et autant d’aides dans une victoire de 10-4 des siens face à l’Allemagne en lever de rideau. L’adversaire n’était pas exactement une puissance, reste qu’Hagens est parvenu à sonner la charge et à faire le plein de confiance.
Et il l’a fait entouré par ses habituels comparses, Ryan Leonard et Gabriel Perreault. Ils sont les trois meilleurs pointeurs des Eagles de Boston College, dans la NCAA, et il y a de fortes chances de les voir accomplir la même chose avec les États-Unis à ce tournoi.
« On sait qu’on se soutient mutuellement sur ce trio, c’est la clé, a répondu Hagens à une énième question sur leur chimie manifeste. Ça fait déjà un bon bout qu’on joue ensemble. La chimie s’est simplement transportée ici. On ne fait que jouer au hockey sans trop penser. »
« Chaque fois qu’il endosse cet uniforme, il est le meilleur joueur, a quant à lui fait valoir Perreault. Vous l’avez vu. Il bourdonnait à chacune de ses présences, il avait de la vitesse, il a démontré ses habiletés et il a marqué. Je suis convaincu que ça va se poursuivre tout au long du tournoi. »
Il viendra un moment où les choses se corseront. Les Américains n’écraseront pas toutes les équipes du groupe A en les dominant 56-22 aux tirs, comme ce fut le cas face aux Allemands.
Ils trouveront justement sur leur chemin le Canada, le 31 décembre. C’est à ce moment qu’Hagens pourra sauter sur la même glace que ceux qui pourraient lui ravir son titre de no 1 au prochain encan – le défenseur Matthew Schaefer et l’attaquant Porter Martone. La première place du groupe risque aussi d’être à l’enjeu.
Pour montrer de quel bois il se chauffe, il n’aura pas de meilleure occasion. En ronde préliminaire, du moins.
« Si j’étais dans sa situation, c’est certain que ça allumerait quelque chose en moi, a lancé Leonard avec un sourire en coin. Je ne m’attends à rien d’autre de sa part. Il est incroyable. »
L’esprit léger
S’il n’a plus à convaincre ses coéquipiers de Boston College, Hagens a rapidement gagné la confiance de ses entraîneurs depuis le début du camp de sélection de la formation américaine. Le pilote David Carle a répété à maintes reprises qu’il allait jouer un grand rôle dans ce tournoi.
Hagens est pourtant l’un des deux seuls joueurs de la formation américaine à ne pas encore avoir été repêché dans la LNH. C’en dit long sur sa capacité à livrer la marchandise sous pression.
« Je n’ai décelé aucune nervosité de sa part, a affirmé Carle. Je ne crois pas que James soit du genre à s’en faire avec les responsabilités. Il est un joueur très confiant. Il sait ce qu’il peut faire et nous avons confiance en ses moyens. Les points vont l’aider à bien se sentir, c’est évident.
« Mais je sais qu’il est prêt pour ce niveau de jeu. Il est prêt pour ce défi. Et comme je l’ai répété, nous allons beaucoup compter sur lui. »