McDavid's amazing goal vs Rangers

Tout au long de la saison, les membres du LNH.com participeront à des tables rondes pour répondre à diverses questions. En interagissant entre eux, nos experts donnent leur opinion sur plusieurs sujets chauds à travers la LNH.

Aujourd'hui, on leur a posé la question suivante : le but de Sonny Milano avec l'aide de Trevor Zegras a épaté la planète hockey. Mais est-ce le but le plus spectaculaire que vous avez eu l'occasion de voir? Si la réponse est non, lequel était-ce?

Nicolas Ducharme, journaliste LNH.com

Le but de Milano, aidé par Zegras, est spectaculaire, mais il a fallu deux joueurs pour le réussir. Dans mon cas, j'ai envie de rendre hommage à celui qui est probablement le meilleur buteur de tous les temps : Alex Ovechkin.
Tout comme Zegras, Ovechkin était à son année recrue lorsqu'il a épaté la galerie, le 6 janvier 2006 contre les Coyotes de Phoenix. Ovechkin a récupéré un disque libre en zone neutre avant de s'amener à pleine vitesse devant le défenseur Paul Mara, qui a utilisé son physique pour faire chuter son adversaire. Mais en tombant, le no 8 a été en mesure de garder un semblant de contrôle de la rondelle, et il l'a lancée en direction du filet alors qu'il était sur le dos. Brian Boucher n'a pu réaliser l'arrêt, et la légende d'Ovechkin venait de naître.
C'est en effet à ce moment que les partisans ont compris qu'ils avaient devant eux un joueur spécial. Il n'y a pas que les partisans qui l'ont réalisé, mais aussi l'entraîneur des Coyotes à l'époque, un certain… Wayne Gretzky, qui a longuement regardé la séquence sur le tableau indicateur. On peut se demander si à l'époque, Gretzky se doutait que 15 ans plus tard, 'Ovi' serait à ses trousses pour son record de 894 buts dans la LNH.
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Philippe Landry, pupitreur LNH.com

Nic, ton choix est le mien. De mon vivant, je n'ai jamais vu un but aussi spectaculaire et improbable que celui d'Ovechkin contre les Coyotes. J'ai toutefois un autre souvenir de jeunesse qui me vient à l'esprit, et je suis persuadé que je ne suis pas le seul à avoir encore en mémoire ce but en tirs de barrage.
Je parle bien évidemment du fameux but du prolifique Marek Malik avec les Rangers de New York, le 26 novembre 2005. La LNH venait tout juste d'implanter les tirs au but à la fin des prolongations et tous les amateurs étaient bien curieux de voir à quel genre de spectacle on aurait droit avec cette nouveauté.
Ce soir-là, Malik, qui n'a marqué que 33 buts en 691 matchs en carrière dans la LNH, a sorti la feinte du dimanche lorsqu'il a été envoyé en 15e ronde des tirs de barrage. Le grand défenseur de 6 pieds 5 pouces a tiré la rondelle avec le bâton entre les jambes pour battre Olaf Kolzig des Capitals et donner la victoire aux Rangers.
J'étais adolescent à l'époque et c'était la première fois que je voyais un joueur tenter cette feinte. Vous dire le nombre de fois que j'ai essayé d'imiter le geste dans les semaines qui ont suivi…

John Ciolfi, pupitreur LNH.com

Oui, le fameux but d'Ovechkin est toujours reconnu comme l'un des efforts individuels les plus spectaculaires de l'histoire, mais les pauvres Coyotes sont devenus les victimes d'un autre incroyable but individuel deux ans plus tard.
Le 17 janvier 2008, les Coyotes et les Blue Jackets de Columbus étaient à égalité 3-3 avec moins d'une minute à jouer en troisième période quand Rick Nash a reçu une passe en zone neutre devant deux défenseurs des Coyotes, Derek Morris et Keith Ballard. Dans une telle situation, l'idée conventionnelle serait d'attendre l'arrivée d'un coéquipier, mais Nash aimait vraisemblablement ses chances.
Il a d'abord servi une feinte magistrale à Morris, puis il y est allé de la même feinte pour déjouer Ballard, qui ne pouvait que constater les dégâts. Et après avoir évité le harponnage du gardien Mikael Tellqvist, Nash n'a eu qu'à lancer dans une cage béante pour inscrire le but gagnant.
Se moquer de deux défenseurs à 1-contre-2 \avec la même feinte\ et contourner le gardien du même coup? C'est le genre de but que l'on ne voit normalement que dans un jeu vidéo (et même si tu le faisais dans un jeu, ton ami aurait probablement lancé sa manette dans le mur).
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Robert Laflamme, journaliste principal LNH.com

Le fameux but d'Ovi contre les Coyotes est dur à battre, mais personnellement il y a un autre but du 'tsar russe' qui m'a marqué parce que je l'ai vu 'live'. Pour faire une histoire courte, le 20 décembre 2014, mon fils Marc-Olivier et moi sommes dans la région de New York dans le cadre d'un voyage sportif. Le genre de combo que tous les pères-fils devraient s'offrir : match de la LNH le samedi soir et de la NFL le lendemain. Or, le samedi c'est au New Jersey qu'on se rend pour le match des Devils qui reçoivent la visite des Capitals de Washington. Nous sommes dans les hauteurs du Prudential Center, à une extrémité de la patinoire. Je dis à fiston de profiter de l'occasion pour suivre Ovechkin de près toutes les fois qu'il saute sur la glace.
En troisième période, avec les Devils en avance 2-0, Ovechkin va réussir un de ses plus beaux buts en carrière, le no 437 de sa carrière. Après avoir vu la rondelle lui parvenir au centre de la patinoire, il embraie en deuxième vitesse devant le défenseur Jon Merrill, dont il se moque en s'envoyant la rondelle entre les patins, avant de mystifier le gardien Corey Schneider à l'aide d'une feinte du revers tout en perdant l'équilibre.
L'action s'est déroulée à notre bout de patinoire et elle nous a fait bondir de notre siège. Je me souviens d'avoir dit à mon fils que nous venions d'assister à ce qui serait, même à la conclusion de la carrière d'Ovechkin, d'un de ses plus beaux buts.
Je crois bien que j'aurai raison, voyez par vous-même.
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Hugues Marcil, pupitreur LNH.com

Je ne suis pas ici pour dénigrer le but de Milano à la suite de l'épatante passe « Michigan » de Zegras - croyez-moi, j'ai dû visionner le jeu tout près d'une trentaine de fois et je ne m'en suis pas encore totalement remis.
Mais je trouve que Zegras et Milano ont en quelque sorte relégué au second plan un but survenu environ un mois plus tôt et que je considère comme l'un des plus beaux que j'ai vus de ma vie. Je parle bien sûr de celui de Connor McDavid contre les Rangers de New York le 5 novembre.
Alors que Zegras a eu tout le temps au monde pour préparer sa passe « Michigan », McDavid, lui, s'est moqué de quatre patineurs des Blue Shirts avant de servir la même médecine au gardien Alexandar Georgiev.
Les secondes qui ont précédé l'exploit m'ont tout autant impressionné que le but en tant que tel. McDavid revient en zone neutre le temps de laisser ses coéquipiers sortir du territoire des Rangers pour éviter le hors-jeu, puis il se présente à la ligne bleue. À ce moment-là, il voit les quatre joueurs de New York se dresser devant lui - Dryden Hunt, Kevin Rooney, Jacob Trouba et Patrik Nemeth ont été ses pauvres victimes. N'importe quel joueur aurait probablement rejeté la rondelle en fond de territoire, mais pas McDavid, qui a démontré sa vitesse, ses mains et sa confiance. Il a surtout eu le culot de foncer alors que les probabilités étaient contre lui.
Et avec tout ça, le but a été inscrit alors qu'il restait moins de trois minutes à jouer à la troisième période et que les Oilers tiraient de l'arrière 5-4. Inspirés par leur capitaine, ils se sont sauvés avec la victoire en prolongation. Le but a été spectaculaire et inscrit à un moment opportun, donc tout y était pour qu'on s'en souvienne encore très longtemps.

NYR@EDM: McDavid se donne en spectacle

Sébastien Deschambault, directeur de la rédaction LNH.com

Vous avez tous trouvé d'excellents candidats messieurs, mais de mon côté, je vais opter pour un but qui m'a marqué d'une manière que j'ai de la difficulté à expliquer.
Le 21 mars 2006, Pavel Datsyuk s'amène en tirs de barrage contre le gardien Tomas Vokoun des Predators de Nashville. Le Russe s'amène en ligne droite vers le gardien, et tout son corps montre qu'il va tirer à la droite de Vokoun, qui se jette d'ailleurs de ce côté. Le problème, c'est que Datsyuk a conservé la rondelle et qu'il parvient à se déporter à sa droite en faisant preuve d'une maîtrise de la rondelle exceptionnelle et d'un équilibre unique.
Datsyuk avait réussi un but très semblable aux dépens de Marty Turco des Stars de Dallas le 12 novembre 2003, en plein match cette fois. Mais je ne sais pas pourquoi, sa manœuvre contre Vokoun m'a laissé une plus forte impression. Je me suis demandé comme un des bons gardiens de la LNH à l'époque pouvait mordre à une feinte à ce point. J'ai décortiqué cette feinte au maximum, au point où je tenais à la réussir moi-même dans mes très relevées ligues de garage. Après plusieurs essais infructueux, et autant de moqueries de la part de mes coéquipiers, j'y suis finalement parvenu… avec beaucoup moins de grâce que monsieur Datsyuk.