SHERBROOKE – Zachary Morin n’avait pas vu venir le coup.
« Avec les conversations que j’avais eues, je pensais que j’allais me faire repêcher », a fait valoir l’attaquant québécois en entrevue avec LNH.com en marge du Match des espoirs de la LHJMQ, lundi.
Or, au terme d’une saison marquée par un changement de Ligue et un changement d’équipe, son rêve d’être réclamé par une équipe de la LNH ne s’est pas matérialisé en juin dernier. Cette déception – tout de même amoindrie par une invitation au camp des Canucks de Vancouver – l’a forcé à se remettre en question.
Autrefois considéré comme l’un des meilleurs espoirs de sa cuvée, Morin n’a jamais vraiment réussi à prendre son envol. Il a quitté les Phantoms de Youngstown, dans la USHL, après quatre rencontres pour se joindre aux Sea Dogs de Saint-Jean dans l’espoir d’obtenir plus d’occasions de se faire valoir.
Il s’est alors perdu dans des questions identitaires, et malgré une récolte de 16 buts et 36 points en 56 matchs, le natif de Lachenaie savait qu’il n’avait pas répondu aux attentes.
« Ça n’a pas été une année facile, a-t-il expliqué. J’ai dû m’adapter à une nouvelle équipe, de nouveaux coéquipiers et une nouvelle ville. Collectivement, on a eu beaucoup de difficultés après Noël. C’est toujours plus dur de rester positif et de faire les choses de la bonne manière dans un environnement comme ça.
« Mais tu apprends et tu grandis beaucoup avec des expériences comme celles-là. »
Après avoir encaissé le choc de la déception, il a passé beaucoup de temps à se questionner sur le rôle qu’il pouvait jouer avec les Sea Dogs, d’abord, et au plus haut niveau, ensuite. Très offensif dans ses jeunes années, il a pris conscience d’autres aspects de son jeu qu’il pourrait exploiter.
À 6 pieds 2 pouces et 181 livres, Morin peut s’inspirer de son autre passion, la crosse, pour s’établir davantage comme un attaquant de puissance.
« Je veux jouer un style nord-sud, a souligné celui qui a récolté cinq buts et huit points en 10 matchs. Je veux amener la rondelle au filet et terminer mes mises en échec. L’an dernier, j’essayais trop d’être un gars de skills. J’en ai, mais je sais que j’ai un plus gros impact sur le jeu quand je joue de façon plus directe. »
Son processus de réflexion était déjà bien entamé, mais les conversations qu’il a eues avec des membres du personnel des Canucks, lors de son passage sur la côte ouest, ont un peu confirmé ce qu’il pensait.
« J’ai parlé à beaucoup de gens là-bas et ils m’ont expliqué ce qu’ils aimeraient voir de ma part, a poursuivi le patineur de 18 ans. Ils m’ont dit qu’ils allaient encore m’avoir à l’œil cette année. Je veux mettre toutes les chances de mon côté et vraiment jouer mon rôle. »
Morin fait partie des six joueurs qui en sont à leur deuxième année d’admissibilité à avoir été invités au Match des espoirs. Comme les recruteurs du Bureau central de dépistage de la LNH sont impliqués dans le processus de sélection, il s’agit d’un bon signe. Certaines équipes le surveillent encore de près.
« C’est encourageant, ça me donne une chance de plus de me prouver, a-t-il conclu. J’ai vécu beaucoup de choses à un très jeune âge. C’est un autre obstacle. Il y a deux façons de répondre à une déception comme celle-là : soit tu lâches ou tu prends les bouchées doubles. J’ai décidé de prendre les bouchées doubles. »




















