SAVARD DUBOIS BADGE LEPAGE 2

WASHINGTON, D.C. – Pierre-Luc Dubois attendait patiemment que David Savard finisse de donner l’accolade à ses coéquipiers pour enfin avoir pouvoir serrer son bon ami dans ses bras pendant la traditionnelle poignée de main de fin de séries.

Pour le féliciter pour sa grande carrière et pour le remercier une fois de plus pour ce qu’il a fait pour lui à ses débuts dans la Ligue nationale, avec les Blue Jackets de Columbus.

« Nous deux, ç’a commencé ensemble et ça se termine ensemble », a lancé l’attaquant québécois dans le vestiaire des Capitals de Washington, après leur triomphe en cinq matchs face aux Canadiens de Montréal.

Après sa ronde d’entrevue, Dubois n’a pas perdu de temps. Il est passé du côté des visiteurs rejoindre son complice pour lui piquer un brin de jasette pendant que ce dernier savourait une boisson bien froide.

Une récompense bien méritée après une longue carrière de 14 saisons.

« Pour moi, David est plus qu’un coéquipier, plus qu’un ami; C’est un frère, a poursuivi Dubois. J’ai habité chez lui à ma première saison. Sa femme, ses enfants et lui sont devenus une famille pour moi. C’est spécial d’avoir pu vivre ce moment avec lui.

« Je suis extrêmement fier de ce qu’il a accompli pendant sa grande carrière. Il a gagné la Coupe Stanley, il a joué tous ces matchs. C’est dur de décrire l’individu. Il est adoré de tous ses coéquipiers, de toutes les équipes desquelles il a fait partie. Je suis vraiment heureux d’avoir été là pour son dernier match. »

Quelques secondes avant leur longue accolade au centre de la glace, Savard a été envoyé sur la patinoire par Martin St-Louis pour les 25 dernières secondes de cet ultime revers de 4-1. Quand la cloche finale a retenti, la toute dernière de sa carrière, le défenseur a été rejoint par chacun de ses coéquipiers.

Ils ont tous pris le temps de le réconforter et de le remercier pendant qu’il peinait à retenir ses larmes sur la glace du Capital One Arena. Trop émotif mercredi, il attendra d’ailleurs au bilan pour s’adresser aux médias.

« Ce n’est jamais facile, a commenté l’attaquant Brendan Gallagher. La dernière fois qu’on a vécu ça, c’était avec (Carey) Price et (Shea) Weber. Tu penses à tout ce que ces gars ont investi dans leur carrière. David a gagné la Coupe Stanley, mais ça ne rend pas les adieux plus faciles.

MTL@WSH, #5: Les Capitals et les Canadiens se félicitent

« Le hockey a occupé une grande partie de sa vie. Il s’est dévoué pendant tellement longtemps au sport, à notre équipe. On voulait lui faire savoir comment on l’a apprécié comme coéquipier. »

Les joueurs des Canadiens auraient bien aimé prolonger la carrière de Savard d’encore quelques matchs, mais ils étaient arrivés au bout de leurs ressources. Le simple fait qu’ils aient réussi à se tailler une place en séries et à livrer une bataille honnête aux puissants Capitals est déjà une grande victoire.

Et le vétéran de 34 ans aura eu son mot à dire dans cette poussée quasi miraculeuse de fin de saison. Il ne sera plus là quand le Tricolore sautera sur la patinoire en septembre prochain. La formation montréalaise en aura perdu un bon. Mais son influence, elle, restera.

« Il a mis son empreinte sur chacun des gars dans ce vestiaire, a vanté le capitaine Nick Suzuki. Personnellement, j’ai pris exemple sur lui et je lui ai souvent demandé conseil. C’est un gars de première classe. Il a été l’un des meilleurs gars pour ce vestiaire, et pour tout le monde ici. »

Ovi aussi

La vague de reconnaissance pour la carrière de Savard a dépassé les frontières du vestiaire de la formation montréalaise. Il y a eu les compliments de Dubois, bien sûr, mais Alex Ovechkin en est un autre qui a pris son temps pour discuter avec le défenseur québécois lors de la poignée de main.

« Il a été un joueur très difficile à affronter, a dit le plus grand marqueur de l’histoire de la Ligue. Il est gros, il est fort et il sacrifie son corps à chaque présence. Je lui ai demandé : ‘’Pourquoi pas une saison de plus?’’ On ne sait jamais. Il a gagné la Coupe et il a connu une grande carrière. »

L’entraîneur Spencer Carbery a aussi pris quelques secondes avant le début de son point de presse pour saluer celui qui aura laissé sa marque pour sa fiabilité défensive, sa robustesse, et sa façon de se sacrifier pour le bien de l’équipe. Il se sera jeté devant 1624 tirs en saison et devant 141 autres en séries.

À son 80e match de la saison, son 932e en carrière (séries incluses), il a distribué une mise en échec et bloqué ses deux derniers lancers pour tenter de ramener la série à Montréal pour un sixième match. En vain.

« C’est un gars qui se sacrifie corps et âme pour nous, a conclu Jake Evans. Il fait toutes les petites choses qui ne sont pas toujours reconnues à leur juste valeur. Il les a faites pendant tellement d’années. […] Il joue tellement de façon honnête que le mot se passe à travers la Ligue.

« Les gens respectent les joueurs qui se salissent le nez, qui bloquent des tirs et qui sont difficiles à affronter. De voir un gars comme Ovi lui parler après le match, ça en dit beaucoup au sujet de David. »