SUNRISE, Floride – Derek Stepan avait vu Ryan McDonagh à l’œuvre à l’école secondaire et il l’avait même affronté, alors que son école, Shattuck-St. Mary, affrontait parfois celle de McDonagh, Cretin-Derham Hall.
Mais c’est seulement lors de la première saison de Stepan à l’Université du Wisconsin, alors que McDonagh en était à sa deuxième année, que l’attaquant a véritablement découvert le défenseur.
La date et le moment du match ont été oubliés en près de 20 ans depuis cette saison 2008-09, mais une mise en échec a été particulièrement marquante.
Stepan est convaincu que ça s’est produit au Kohl Center, domicile du Wisconsin, et que l’adversaire avait remporté la mise en jeu. La suite avait été du grand McDonagh.
« Leurs défenseurs se sont échangé la rondelle, et McDonagh s’est amené et il a mis en échec un de leurs joueurs, qui n’était pas petit, de façon percutante », s’est remémoré Stepan, lundi. « Le joueur adverse a volé tellement haut que la lame de son patin a atteint "Mac" au cou. Il ne l'a pas coupé, seulement égratigné. Mais ça vous montre à quel point il l'a cogné dur.
« Le match était vieux de sept secondes et je me suis dit : "Voilà un joueur imposant."
Ç’a été un avant-goût du type de hockey que Stepan allait devoir jouer dans les rangs universitaires et plus tard dans la LNH, mais aussi de la personne qui allait devenir son coéquipier pendant sept saisons avec les Rangers de New York ainsi que le garçon d’honneur à son mariage.
Entre ce moment et aujourd’hui, il y a eu une carrière entière dans la LNH. Stepan a pris sa retraite après la saison 2022-23, mais McDonagh est toujours actif avec ses tirs bloqués et ses mises en échec. Il est encore le défenseur fiable et constant que toutes les équipes voudraient au sein de leur brigade défensive. Le genre de joueur sur lequel le Lightning de Tampa Bay va compter pour renverser la vapeur dans la série de première ronde contre les Panthers de la Floride, menée 3-1 par ces derniers.
Après tout, McDonagh en a vu d’autres.
Dans deux saisons consécutives, lui et les Rangers ont surmonté des retards de 3-1 en deuxième ronde des séries éliminatoires de la Coupe Stanley – contre les Penguins de Pittsburgh (2014) et les Capitals de Washington (2015).
C’est maintenant au tour du Lightning de tenter l’exploit, et ce, à compter du match no 5 au Amalie Arena de Tampa mercredi (19 h 30 HE; TVAS2, SN360, ESPN2, FDSNSUN, SCRIPPS).
« Il est un grand leader dans ce vestiaire, surtout dans les moments difficiles. C’est là qu’il brille », a dit son partenaire à la défense Erik Cernak. « Nous pouvons tirer plusieurs bonnes choses de lui. Il montre l’exemple en faisant toujours les bonnes choses sur la glace. Il motive l’équipe, et on peut voir qu’il possède énormément d’expérience. Il est un gros morceau de cette équipe. »
Pour McDonagh, cette saison a été comme un retour au bercail. Le 3 juillet 2022, il avait été échangé par le Lightning, où il avait passé cinq saisons et gagné la Coupe Stanley deux fois (2020, 2021), aux Predators de Nashville. Puis, le 21 mai 2024, le Lightning a réacquis McDonagh des Predators.
Il a obtenu 31 points (quatre buts, 27 passes) en 82 rencontres cette saison, menant la LNH avec un différentiel de +43 tout en jouant 20:22 par partie en moyenne. Il a également surpassé le plateau des 2000 tirs bloqués. Il est septième dans l’histoire à ce chapitre (2011).
« Il fait tout bien, a mentionné Stepan. Plusieurs joueurs peuvent dire qu’ils font ça, mais là où Ryan excelle, c’est qu’il le fait dans les moments où c’est très difficile.
« Il a ce talent pour rivaliser avec les meilleurs et il est un roc dans les moments difficiles. Il a d’autres qualités, comme sa façon de défendre, sa mobilité et son comportement de véritable professionnel, mais ce qui rend Ryan aussi spécial est sa capacité à entraîner les autres dans son sillon quand les moments sont difficiles. »
C’est exactement ce dont le Lightning a besoin actuellement.
Ils ont perdu les deux premières parties de la série à domicile, mais ont rebondi avec une victoire de 5-1 dans le match no 3. Ils étaient en voie d’égaler la série dans le match no 4, lundi, quand, en l’espace de 11 secondes en fin de troisième période, les Panthers ont marqué deux fois pour filer vers un gain spectaculaire de 4-2.
« Chaque fois qu’il saute sur la glace, tu sais exactement ce que tu vas obtenir de sa part », a souligné son ancien coéquipier Dan Girardi. « Chaque fois, c’est la même chose : il sera fiable et il va compétitionner férocement. Que tu aies l’avance ou non, il va jouer de la même façon. […] Il apporte son lot d’expérience en séries, que tu sois en avance dans la série ou non. »
C’est la raison pour laquelle le Lightning voulait autant le ravoir.
« Quand Mac est parti, ça se remarquait, et quand il est revenu, ça se remarquait aussi », a mentionné le joueur de centre du Lightning Brayden Point. « Il joue tellement de minutes pour nous. Comme défenseur, il est tellement bon pour défendre. Son différentiel est hallucinant cette année. Ses tirs bloqués aussi, sans compter qu’il fait une bonne première passe. Il est solide pour nous, et c’était génial de le retrouver. »
McDonagh a permis aux défenseurs du Lightning de retomber dans la bonne chaise. Les responsabilités de Victor Hedman ont diminué et elles ont été mieux réparties avec les autres défenseurs. Ç’a eu un effet stabilisateur.
Questionné sur l’aspect du jeu de McDonagh le plus impressionnant, Stepan a répondu : « Je dirais sa constance pendant aussi longtemps, considérant la façon dont il doit jouer. Parfois, les gens se demandent s’il peut y arriver de nouveau. Et il se présente et il le refait. »
Pour McDonagh, par contre, il s’agit de quelque chose d’autre, quelque chose qui a changé quand il a joué avec Nashville.
Avant la saison 2022-23, sa première avec les Predators, il avait participé aux séries chaque année de sa carrière, une séquence de 12 campagnes. Aujourd’hui, il a pris part au tournoi printanier 14 fois en 15 occasions. McDonagh croit que ça en dit long.
« J’ai toujours aimé cette statistique de Nicklas Lidstrom : il a participé aux séries chaque année de sa carrière, a-t-il dit. Je trouve que c’est une statistique extraordinaire. Ça en dit long sur un joueur quand il se place en position de rivaliser pour la Coupe chaque année. »
*Avec la contribution du journaliste principal NHL.com Dan Rosen.