CAN VAN 2010 team photo celebrating gold

COLORADO SPRINGS, Colorado – Si quelqu’un peut comprendre ce que vit Doug Armstrong actuellement, c’est bien Steve Yzerman.

Armstrong, le directeur général des Blues de St. Louis, est le DG du Canada pour les Jeux olympiques d’hiver de Milano Cortina 2026. Lui et son personnel en sont à finaliser leur formation pour le tournoi, qui doit être remise le 31 décembre.

Yzerman, le DG des Red Wings de Detroit, était à la tête de l’équipe canadienne lors des deux dernières éditions des Olympiques auxquels les joueurs de la LNH ont participé. Le Canada a remporté l’or à Vancouver en 2010 et à Sotchi en 2014.

Au Canada, seule une médaille d’or est considérée comme un succès. Et les remises en question ne cessent jamais.

« De l’extérieur, c’est facile d’assembler son équipe », a lancé Yzerman en riant lors de la réunion du Bureau des gouverneurs de la LNH cette semaine. « Mais quand tu es dans la chaise de DG, l’objectif est de gagner, et si tu n’y arrives pas, on va dire que tu as assemblé la mauvaise équipe. Et même si tu gagnes, on va probablement dire que tu as fait de mauvais choix.

« C’est difficile. Peu importe les choix que tu fais, c’est certain que tu vas devoir délaisser de très bons joueurs. »

Yzerman connaît tous les tenants et aboutissants. Il sait aussi ce que c’est que d’être un joueur élite ignoré par le Canada. Il sait que la marge d’erreur est mince aux Olympiques et il a vécu la douleur de la défaite ainsi que l’extase de la victoire. Tout ça ajoute à la pression qui vient avec le rôle d’assembler la formation.

À deux reprises – en 1987 et 1991 –, le Canada a laissé Yzerman de côté pour la Coupe Canada. Il avait inscrit 90 points (31 buts, 59 passes) en 80 matchs en 1986-87 et 108 points (51 buts, 57 aides) en 80 rencontres en 1990-91 avec les Red Wings, mais son pays n’avait quand même pas de place pour lui dans les éditions du tournoi de ces deux années-là.

Yzerman a joué pour le Canada lors des deux premières éditions des Olympiques auxquels les joueurs de la LNH ont participé – en 1998 à Nagano et en 2002 à Salt Lake City.

À Nagano, après avoir gagné ses trois premiers matchs, le Canada s’est buté au gardien Dominik Hasek en tirs de barrage en demi-finale et s’est incliné 2-1 contre la République tchèque. Encore sous le choc, le Canada a perdu 3-2 contre la Finlande dans le match de la médaille de bronze le lendemain.

« Tout se déroulait parfaitement, s’est remémoré Yzerman. Puis, soudainement, tu affrontes les Tchèques et tu perds en tirs de barrage. Tu te retrouves à devoir jouer immédiatement le jour suivant…

« Nous ne tenions rien pour acquis, mais tout allait bien. Puis, tu perds en tirs de barrage et c’est le début des grandes remises en question. »

Le Canada a gagné l’or à Salt Lake City, mais seulement après avoir remporté un seul de ses trois premiers matchs et défait la Finlande 2-1 en quarts de finale.

L’unifolié n’a pas gagné de médaille à Turin en 2006. Même en remportant l’or sous la férule d’Yzerman lors des deux éditions suivantes, il y a eu des moments de tension.

À Vancouver, le Canada a perdu 5-3 contre les États-Unis en ronde préliminaire et a dû jouer en ronde de qualification pour prendre part à la ronde des médailles. Il a vaincu la Slovaquie 3-2 en demi-finale, puis les États-Unis 2-1 en prolongation en finale. Quelques secondes avant que le joueur de centre Sidney Crosby n’inscrive le but en or, le gardien Roberto Luongo avait dû effectuer un arrêt clé contre l’attaquant américain Joe Pavelski.

À Sotchi, le Canada a dominé la Lettonie en quarts de finale, mais l’a uniquement emporté 2-1. Il a ensuite dominé les Américains en demi-finale, gagnant seulement 1-0.

« Tu ne sais jamais ce qui peut se produire dans un match, a dit Yzerman. Tout peut se produire quand un match fait foi de tout. »

Le Canada a remporté la Confrontation des 4 nations la saison dernière. Mais il a perdu 3-1 contre les États-Unis à Montréal le 15 février et il a eu besoin de la prolongation pour vaincre les États-Unis 3-2 en finale à Boston le 20 février. Avant que le centre Connor McDavid n’inscrive le filet vainqueur, le gardien Jordan Binnington a dû stopper plusieurs occasions de marquer des Américains.

Yzerman est d’avis que ce tournoi a été important pour Armstrong et son personnel.

« Je pense que la Confrontation des 4 nations les a aidés pour voir comment certaines combinaisons fonctionnent, comment certains joueurs complètent certains autres, quels joueurs peuvent jouer à ce rythme et qui peut s’adapter à différentes choses, a expliqué Yzerman. C’est utile pour eux.

« Mais encore là, c’est toujours un défi de discuter d’une équipe et de déterminer où certains joueurs vont jouer. “Nous avons besoin de ceci ou de cela. Mais si nous choisissons cette option, nous délaissons tel joueur. Comment faire?” C’est difficile d’en arriver à une formation finale. »

Et même quand tu conduis le Canada à la victoire, tu es soulagé plus qu’heureux.

« Même si c’est stressant, tu profites du moment, a convenu Yzerman. Mais quand ça se termine, oui, on peut dire que c’est un soulagement. »

Yzerman est d’avis que le DG des États-Unis Bill Guerin doit ressentir la même pression en raison des pas de géant faits par les États-Unis.

« Les attentes sont de gagner, a-t-il dit. Si tu ne gagnes pas, tu es déçu. Tu trouves que tu n’as pas accompli ton travail. Si gagner est l’unique standard, alors il s’agit d’un soulagement. Tu n’as pas excellé. Tu as simplement fait ce qui était attendu. »

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